Ilaria, huit ans, est enlevé par son père à la suite de la rupture de ses parents. Commence alors un road-trip à deux à travers l’Italie, raconté à hauteur d’enfant et peuplé de rencontres qui changeront Ilaria à jamais. Un superbe monologue intérieur à l’écriture ciselée.
Nicolas Martin nous livre un roman d'anticipation à la croisée de 1984 et de La servante écarlate. Baisse des naissances et montée de l'extrême-droite, suivez le journal de bord de Typhaine, une des mères pondeuses de la Future Nation. Bouleversant, voire glaçant, et surtout révoltant !
Clémentine Mélois raconte une vie de souvenirs en famille, jusqu'aux derniers jours de son père Bernard, sculpteur, bricoleur de génie, roi du bric-à-brac qui voue un amour absolu à sa femme et ses filles. Un roman solaire, drôle, où l’émotion joie explose tout sur son passage.
Trois manga absolument merveilleux, tant par leur dessin d'une grande finesse que par leur humour subtile, à découvrir ou à poursuivre à tout âge !
Les quatre frères Yuzuki de FUJISAWA Shizuki (Ed. Nobi Nobi) - dès 10 ans) nous plonge dans le quotidien d'une fratrie qui doit s'organiser après le décès de leurs parents. De la tranche de vie intergénérationnelle pleine de tendresse et de bienveillance qui réchauffe le coeur.
The Blue Flowers and the ceramic forest de KODAMA Yuki (Ed. Mangetsu life - à partir de 12 ans) : Hasami est un village japonais réputé pour sa poterie. Aoko, spécialisée dans la peinture sur céramique participe à faire rayonner cet art ancestral. Elle va se confronter à l'arrivée de Tatsuki qui ne jure que par la porcelaine blanche. Entre passion commune, rivalité et passés compliqués naît une belle émulation tout en délicatesse et retenue.
L'amour est dans le thé de YAMANAKA Umebachi (Ed. Glénat - à partir de 14 ans) est une délicieuse comédie romantique dans laquelle Chako est amenée à retourner dans son village natal pour fuir un ex toxique. Elle croise la route d'Isshin qui s'occupe de la production de thé familiale, tombée. De cette rencontre inopportune s'ensuit une fausse vie de fiancés riche en rebondissements.
Sur fond de romance douce et légère on apprend tout un pan de l'artisanat japonais. L'excellent travail visuel et narratif des mangaka illustre parfaitement les deux savoir-faire que sont la porcelaine et le thé ; vivement la suite de ces séries toujours en cours d'écriture...
Avec son premier roman, Denis Infante nous livre une sublime fable écologique à l'écriture unique, pleine de poésie.
Pour échapper à la sécheresse qui s'est installée dans son bois, Rousse - une jeune renarde avide de curiosité et assoiffée de liberté - est en quête d'un monde meilleur. Une ode à la nature, au voyage et à l'amitié dont vous ne sortirez pas indemne et surtout regonflé d'espoir !
Un vieil horloger adepte du jeu de Mikado campe seul, comme à son habitude, dans les montagnes à la frontière italo-slovène. Une nuit, il recueille une jeune tzigane, en fuite pour échapper au mariage et à la vie toute tracée que veut lui imposer sa famille.
Un livre poétique, délicat, qui prend la forme d'un long dialogue entre ces deux êtres que le destin (ou autre chose ?) a mis sur le chemin l'un de l'autre.
Ducky Coco n’est pas qu’un canard : c’est un vrai cow-boy. Sur son fidèle canasson, Guiguite, Ducky fait ce que fait un vrai cow-boy : il parcourt les étendues sauvages de l’Ouest, se désaltère dans des saloons poisseux et, au passage, livre quelques bandits à des shérifs fatigués et moustachus.
La géniale Anouk Ricard s'empare du Far West et y insuffle son humour absurde et totalement barré ! Un régal de drôlerie, où s'enchainent les histoires courtes et les gags en une page. Aux éditions 2024, maison indépendante strasbourgeoise, qui publie peu mais toujours de petits bijoux.
Avec le temps, même les amitiés les plus solides peuvent être mises à rude épreuve, les années passent, les copains s'éloignent et finissent par ne plus prendre de nouvelles...
Walter est un garçon doux, gentil, extrêmement empathique et qui a su s'entourer d'amis bienveillants.
D'aussi loin qu'ils se souviennent, Reg, Norah, Veronica, David et les autres ont toujours pu compter sur lui à un moment ou à un autre de leur vie.
Et, cette curieuse obsession pour les scénarios de fin du monde mise à part, tous s'accordent à dire que Walter attire immédiatement la sympathie.
Aussi, après des années d'absence et de silence, lorsqu'ils reçoivent l'invitation de Walter les conviant le temps d'un week-end, dans une somptueuse propriété en bord de lac, tous répondent présents..
Très rapidement, ce qui s'annonçait comme un séjour idyllique tourne au cauchemar éveillé lorsqu'ils assistent, impuissants, à la fin du monde...
Walter était-il au courant? Comment continuer à faire comme si de rien n'était? Peut-on quitter la villa? Et si chacun avait un rôle à jouer?
James TYNION IV s'impose comme le scénariste BD américain le plus fascinant du moment avec ce huis clos impeccable, impitoyable et qui résonne avec les angoisses de notre époque.
DU GRAND ART.
« L'idée centrale que j'avais envie de développer, c'était la tension qui naît du fait de vivre confortablement dans un monde qui s'écroule autour de vous. Je pense que c'est quelque chose que nous vivons tous dans notre monde moderne. On est submergé et on se montre égoïste en ignorant cela et en essayant d'apprécier les petits moments de bonheur que l'on peut avoir avec ses proches. On a besoin de se comporter ainsi, même face à la fin du monde. Comme c'est un sentiment que je ressens très fortement, j'ai eu envie de l'intégrer à cette histoire » James TYNION IV
"Dans l'avion qui me menait au loin, j'ai eu le sentiment de respirer à pleins poumons pour la première fois de ma vie et j'en ai pleuré de soulagement. On peut mourir mille morts, un peu à la fois, à essayer de sauver malgré lui l'être aimé. J'avais offert à Dorothée mon corps en bouclier, mon silence complice, le souffle attentif de mes nuits d'enfant et en grandissant l'argent que me rapportaient mes larcins, sans parvenir à l'arrimer à la vie. Je pensais ne jamais la quitter mais lorsque les événements m'y contraignirent, j'hésitai à peine. C'était elle ou moi."
Zack a fui le Cameroun à dix-huit ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets.
Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu'il s'est construite prend l'eau de toutes parts.
À quelques décennies de là, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d'un autre avenir pour les siens.
Une histoire familiale dramatique et poétique qui commence et finit à l'embouchure du fleuve Ntem, à la fois cadre et métaphore du récit magnifique offert par l'écrivaine camerounaise Hemley BOUM.
Elle signe une fresque puissante et lumineuse qui éclaire à la fois les replis de la conscience et les mystères de la transmission. Avec l'art de se déplacer, en funambule, d'une génération et d'un continent à l'autre, elle entre-tisse les trajectoires d'un homme et de son petit-fils, tous deux appartenant à une lignée maudite d’hommes fugitifs qui ne savent pas comment vivre, même si leurs femmes leur en donnent la force.
Si seulement ils pouvaient disparaître, se délester de leurs erreurs en s’évanouissant dans l’océan...
Une lecture intime de la malédiction familiale où la fragilité masculine est placée au cœur de l'intrigue.
« Il se fait appeler Ricardo, Alexandre, Daniel ou Richard. Il est argentin, brésilien ou portugais. Il se prétend chirurgien, ingénieur, photographe ou policier, sans qu’aucune femme ne doute de la réalité de ses activités. Car ce menteur de haut vol parvient à mener en parallèle quatre vies conjugales dans plusieurs pays et sous différentes personnalités imaginaires, toutes plus séduisantes les unes que les autres.
Lorsqu’une de ses compagnes m’a contactée, j’ai découvert l’histoire de celui que je nommerai...l'homme aux mille visages."
Créatrice du podcast "Les Pieds sur terre sur France Culture", Sonia KRONLUND est une formidable raconteuse du réel.
Dans "L’homme aux mille visages", elle livre une enquête journalistique passionnante sur la figure de Ricardo, menteur maladif, imposteur de haut vol.
Tantôt chirurgien, ingénieur, policier ou grand photographe, il a pendant des années berné des femmes, gagnant leur confiance et leur amour.
Alors qu’elles voyaient chacune en lui leur amoureux idéal, il multipliait les vies conjugales parallèles, développant des stratagèmes complètement dingues.
Il profite de l’argent de ses victimes, mais à la marge. Ricardo ment pour assouvir sa pulsion : le mensonge est son orgasme.
Sonia KRONLUND remonte le fil des mille vies de Ricardo et retrace l’histoire de ces femmes victimes, sans jugement. La dimension féministe du livre est indéniable (jusqu’à une inversion des rôles assez jouissive dans la dernière partie de l’ouvrage), mais de manière très honnête et lucide, elle avoue que sa motivation première lors de l’enquête était toute simple : assouvir sa curiosité, découvrir comment, et pourquoi.
C’est exactement ce que l’on ressent, nous aussi, en tant que lecteur.
Deux potes enfourchent leurs vieilles bécanes. Partir à vélo, échapper à tout prix au train-train, à la grisaille.
Paris, puis la banlieue, les sens interdits, les bagnoles, les insultes, et enfin, la campagne rêvée : la Ride peut commencer.
Dans la Ride, il n’est pas question de performance, de statistiques, de watts développés, les yeux rivés sur le compteur.
Ici on a la tête en l’air, le paysage est roi.
On dévalise les boulanges et chaque pause est prétexte à une pinte fraîche.
On dort à la belle étoile, on crève à cause d’un clou, on rencontre un paysan sympa, on regonfle.
On réfléchit à ce qu’on est, à ce qu’on voudrait être.
On galère dans les montées mais c’est bien là la dualité du vélo : si difficile et ingrat quand les mollets fument et que le cœur tambourine au milieu d’un raidard, et tellement libérateur à l’arrivée au sommet.
« Heureux celui qui ne voit pas plus loin que le bout de son guidon », lance un des deux potes.
Plus qu’un road-trip, une épopée philosophique.
BD Lauréate du Prix René Goscinny – jeune scénariste au Festival d’Angoulême 2024.
Bart, un homme choisit de s’exiler dans le Palais de Justice de Paris et décide de s’y installer clandestinement.
Mais pour quelle raison Bart a-t-il quitté sa vie et organisé sa disparition ? Que cherche-t-il dans ce lieu inhabitable ?
Caché la nuit dans un plafond et arpentant le jour les salles d’audience, il est au spectacle de la justice, ou bien serait-ce celui de l’injustice ?
De salle d’audience en salle d’audience, rythmé par un défilé de cas judiciaires saisis sur le vif, Bart assiste au recours systématique à l’emprisonnement, à la banalité de sanctions décidées en quelques minutes, à l’abattage de comparutions immédiates et son lot de de magistrats qui jugent une classe à laquelle aucun d’eux n’appartiendra jamais.
Joy SORMAN signe un roman radicalement politique et jette une lumière crue et acérée sur la société dans laquelle nous vivons. .
Elle décrit le petit peuple d’aujourd’hui, les conflits de classe à l’œuvre dans une mécanique implacable, l’arrogance des uns et l’égarement des autres.
Une exploration de nos "lieux communs nationaux", de nos fractures sociales, en immersion pleine dans un tribunal, lieu que la société évite souvent de regarder au même titre qu'un hôpital psychiatrique, une gare ou des immeubles d'habitation insalubres.
Cette fiction est saisissante par ses aspects et apports documentaires, l'autrice y révélant une humanité profonde dont elle fait son matériau.
Sa mère, ses amis, la médecin qu’elle consulte, personne ne la comprend : depuis cinq ans, Alice est enfermée dans la conviction qu’elle sauvera son compagnon de lui-même grâce à leur amour immense. Tout est dit dès le début de ce roman magistral : Alice vit sous emprise, elle est dans une relation toxique.
D'une timidité maladive, Alice est sommée de trouver du travail par son compagnon. Après plusieurs refus, elle répond à une ultime petite annonce de l'association diocésaine de Paris qui recrute une assistante pour accompagner la causes des Saints.
La voilà embarquée dans un univers dont elle ignore tout : instruire des candidatures à la canonisation.
Aidée par la bienveillance de ses collègues, Alice découvre l’audace et la folie des Serviteurs de Dieu, "figures vénérables" qu’il s’agit d’évaluer.
Mené tambour battant, à la faveur d’extraordinaires rebondissements, Tiffany TAVERNIER nous conduit sur des chemins absolument inattendus : la rencontre de la bulle du déni quotidien d'Alice avec le chemin lumineux de la fabrique des Saints.
Un très beau portrait de femme où l'édifiant d'une relation s'illumine d'une vérité bienheureuse.
Pour John MUIR "un homme sans contact avec la nature, n'est rien du tout".
Né en 1838, John MUIR est un écrivain, poète géologue, explorateur alpiniste et philosophe botaniste.
Tout au long de sa vie, ce scientifique et aventurier s'attachera à préserver les parcs nationaux américains.
Le bédéiste LOMIG nous invite à découvrir en beauté les voyages et pensées du Père spirituel de l'Ecologie.
Enfant, il travaille sans relâche dans la ferme familiale sous les ordres d'un père sévère, protestant. De son côté, il étudie seul, en cachette, tôt le matin ou tard le soir et développe un attrait pour les inventions en tout genre.
Agé de 29 ans, John MUIR se blesse gravement aux yeux dans une scierie. Confiné dans une chambre obscure : il est probable qu’il reste aveugle. Mais miraculeusement, après des mois d’une convalescence quasi mystique, il recouvre la vue.
C’est décidé, il va tout quitter et embrasser son rêve de toujours : partir plein Sud à la rencontre de la vie sauvage.
Armé de son seul courage, de sa jeunesse, d’une loupe et d’une presse botanique, il parcourra ainsi des centaines de kilomètres, à pied, de l’Indiana à la Floride en passant par Cuba, à la rencontre d'une nature sauvage presque inviolée.
Son émerveillement face à la beauté de la nature et l'entame de son périple naturaliste nourrit l'idée première de ce que l'on nomme aujourd'hui Ecologie.
Cette BD rend un sublime hommage à la contemplation des immensité et somptuosité des grands espaces.
Le talent du dessinateur LOMIG magnifie la nature, lui restituant son harmonie et ses émotions.
Une découverte et un dessin remarquable.
«Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable.»
Ici, c’est une ferme, perdue au milieu de nulle part, loin de la ville et des tentations, où s’entassent les générations et les animaux.
Une gamine observe le monde qui l’entoure, immuable en apparence, hors temps et cadre, rattrapé par la mort, la modernité et l'amour.
La famille, les parents, les grands-parents incarnent la part du quotidien véritable, botté, crotté et viscéralement attaché aux bêtes et à la terre qu'elles piétinent.
L’enfant, elle, est différente "des autres". Elle se fait volontiers poète en regardant les vaches.
Pour elle, faire le tour des vaches, c’est partir en voyage. Il y a, vers leurs hanches, des petites îles, un archipel de taches de rousseur.
Personne ne voit que les vaches "c'est beau", que c'est un tableau, une percée sur le monde, une promesse d’évasion.
Dans cette ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération, où les vies se dupliquent en dégradé.
On vit avec celles qui sont dans l’étable et ceux qui ruminent dans leur tête.
Marion FAYOLLE crée un monde rural saisissant. Elle offre une poésie brutale, jamais contradictoire ni forcée.
Elle révèle avec ce premier roman, l'élégance du terreau familial et ce qui s’imprime par les failles intimes des lieux et des êtres.
MAGNIFIQUE.
Le tout jeune Skander n’a pas eu la vie facile.
Placé à l’Aide sociale à l’enfance dès son plus jeune âge, il est trimballé de famille d’accueil en famille d’accueil.
Abandonné par ses parents, Skander est un élève doué qui souffre en silence : "je m’étais persuadé que j’étais mauvais et inutile à tous puisqu’en temps de paix on n’abandonne pas son enfant. On m’avait maudit à la naissance".
Curieux de tout, passionné par la lecture, il trouve refuge dans les dictionnaires.
Mais son destin bascule lorsqu’il atterrit dans le "93", en banlieue parisienne, chez la redoutable Madame Khadija, une femme exceptionnelle et résiliente.
Il est entraîné malgré lui par les jeunes du grand quartier qui abolissent sa boussole morale. La rue devient son royaume et l’éloigne chaque jour davantage de ses rêves d’enfant.
Ce premier roman pose la question du déterminisme social, celui d'un parcours chaotique, à la lisière d’une violence systémique, d’un enfant qui n’aspire qu’à réussir ses études et qui se retrouve confronté à une société inégalitaire.
Un récit irrésistible, juste et bouleversant.
Roman sélectionné pour les prix Goncourt et Renaudot 2023.
PRIX LANDERNEAU BD 2022
DEDICACE EVENEMENT AVEC DAVID SALA
Vendredi 24 novembre 2023
"Avec cet album j'ai un peu l'impression d'avoir rempli ma mission"
David SALA réalise et (dé)livre un album superbe, au graphisme éblouissant où son intime profond se mêle au témoignage mémoriel.
Il raconte, à travers ses yeux d'enfant, l'histoire de sa famille, marquée par deux figures tutélaires, ses deux grands-pères, héros de guerre bien malgré eux, des résistants autant que des survivants, de l'Espagne franquiste au camp de concentration de Mauthausen.
En convoquant ses souvenirs et imageries de petit garçon, il nous offre le grand plongeon dans une majestueuse et foisonnante exploration de l'enfance et de l'adolescence.
Le recours à l'imaginaire permet d'approcher les zones d'ombre de la grande Histoire et les failles personnelles à bonne distance, tout en recomposant un parcours d'apprentissage et de transmission universelle nécessaire.
Le poids de l'Histoire devient le poids des héros, un hommage vibrant aux hommes et leur humanité.
« Moi, je ne réalisais pas vraiment ce qu’on allait faire là-bas.
On vivait minute par minute, et c’est ça la vie, finalement, c’est : minute par minute, le reste, c’est du vent. »
Édith se sait gravement malade. Elle a convaincu son mari et leurs quatre enfants de l’accompagner à Bâle, en Suisse, où la mort volontaire assistée est autorisée.
Elle a choisi le jour et l’heure.
Le temps d’un dernier week-end, chacun va tenir son rôle, et tous vont faire l’expérience de ce lien inextricable qui soude les membres d’une famille.
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d’un clan familial confronté à l’indicible et offre la parole à ceux qui restent et qui acceptent un choix de non vie.
Un sujet complexe abordé avec humour, sensibilité, grande justesse et finesse.
RENCONTRE AVEC LAURA EL MAKKI
Jeudi 9 novembre 2023
Sommes-nous capables de nous reconnaître dans la nuit ?
Quel jour sommes nous ? Dans quelle contrée ?
Un matin comme un autre, le soleil ne se lève pas. Les bêtes disparaissent. Les voitures et les téléphones cessent de fonctionner. Et c'est tout un village, le monde peut-être, qui est à l'arrêt, plongé dans le noir.
La jeune adolescente Anna qui vient de connaître l'amour, Ethel qui a perdu depuis longtemps le fil de sa vie, Josselin qui porte sur le visage les traces monstrueuses d'un accident, le petit Gautier, Pierre...tous cherchent à (sur)vivre dans cette nuit souveraine.
Une femme étrange, vivant en retrait du village, est vite soupçonnée d'avoir jeté un sort au ciel et devient l'objet de toutes les
obsessions...
Colossale, éblouissante, la lune seule les éclaire tous, désarmés et tâtonnants. Elle les guide et peu à peu les transforme, remettant tout en jeu : leurs choix passés et leurs désirs enfouis.
Et si, loin d'être la fin du monde, cette nuit était le début de leur monde ?
Laura El Makki offre un très beau roman choral aux ambiances mystérieuses, emprunt d'une angoisse collective nocturne, prolongée qui transforme le paysage et les êtres.
Autrice de plusieurs biographies (Henry David Thoreau et H.G. Wells - Les Soeurs Brontë, la force d'exister), Laura El Makki est également productrice de radio et de podcasts. Elle a notamment dirigé les séries Un été avec Proust (2013) et Un été avec Victor Hugo (2015) sur France Inter adaptées en livres aux Éditions des Équateurs.
Premier roman de la toute jeune Salma El Moumni qui raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes.
Alia est lycéenne, elle habite Tanger.
Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu’elle emprunte : elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie.
Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d’être plus discrète, l’adolescente refuse cette injonction à l’invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin.
Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s’allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent, observent, scrutent.
Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu’elle, c’est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe qu’elle se réfugie finalement.
Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n’a que peu de poids face à la réputation d’une femme.
Pour s’être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L’article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l’emprisonnement toute forme d’outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d’autre choix que la fuite. En France.
Un premier roman à la plume acérée. Une entrée fracassante en littérature.
Pianiste professionnel reconnu en tournée, un homme apprend le décès de son père.
Père et fils s’étaient éloignés, un malentendu, des drames, la prise de distance puis le silence alors devenu infranchissable.
Désormais que l’absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de l’enfance, pour veiller avec ses sœurs sur la dépouille et les affaires du père.
Tandis qu’il débarrasse l’appartement, il découvre dans un recoin, cachée, une enveloppe épaisse contenant quantités de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu.
Il écoute, entend la voix de son père s’adressant à son grand-père resté lui au pays, le Maroc.
C'est la voix d’un homme racontant sa vie en France, son histoire, année après année : l'immigration marocaine des Trente Glorieuses, le Nord de la France, les mines, les usines d’Aubervilliers, l'aventure musicale des scopitones, les maraîchers du sud, les Harkis réfugiés en Camargue...
Rachid Benzine offre une nouvelle fois un récit lumineux, un voyage, un véritable road trip de la mémoire sur les traces de la vie d'un père immigré taiseux.
Sélection Prix littéraire Le Monde 2023
Ce poignant récit s’ouvre sur un vol d’étourneaux dont le murmure dans une langue secrète fait écho à toutes les migrations et surtout à celle d’aïeux, partis d’un village d’Inde en 1872 pour rejoindre l’île Maurice.
C’est alors le début d’une grande traversée de la mémoire, qui fait apparaître autant l’histoire collective des engagés indiens que l’histoire intime de la famille de Nathacha Appanah.
Ces coolies venaient remplacer les esclaves noirs et étaient affublés d’un numéro en arrivant à Port-Louis, premier signe d’une terrible déshumanisation dont l’autrice décrit avec précision chaque détail. Mais le centre du livre est un magnifique hommage à son grand-père, dont la beauté et le courage éclairent ces pages, lui qui travaillait comme son propre père dans les champs de canne, respectant les traditions hindoues mais se sentant avant tout mauricien.
La grande délicatesse de Nathacha Appanah réside dans sa manière à la fois directe et pudique de raconter ses ancêtres mais aussi ses parents et sa propre enfance comme si la mémoire se délavait de génération en génération et que la responsabilité de l’écrivain était de la sauver, de la protéger.
Elle signe ici l’un de ses plus beaux livres, essentiel.
Nombreuses sont les grandes histoires d'amour, mais plus rares celles incarnant l'amitié vraie.
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes.
Né pauvre, doté de génie entre les mains, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini.
Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Ambitieuse, elle ne se résigne pas à la place qu'on lui assigne.
Ces deux êtres n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et jurent de ne jamais se quitter.
Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre.
Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme.
Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Jean-Baptiste Andréa signe un nouveau roman emprunt de fougue, d'éclats, de tourments, de grâce et de beauté.
Après une trilogie sur l'enfance, récompensée notamment pour son roman "Des Diables et des saints", il pousse encore plus loin le curseur de son ambition littéraire.
Avec "Veiller sur elle" il déploit une intrigue magnifique aux multiples personnages inscrite sur près d'un demi-siècle d'histoire italienne.
« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé.
Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été
« rééduqués », à partir de 1880, les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes.
Tous ont été capturés. Tous ?
Non, aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble.
La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues.» (Sorj Chalandon)
Un très grand Chalandon qui mêle le destin de son héros à l'histoire de France.
Ce matin, Nuria s'est réveillée avec une impression d'hier...
Dans la nuit, son téléphone a sonné : sa mère est morte. Elle ne ressent rien, aucun chagrin pour cette étrangère qu'elle n'a pas vue depuis huit ans.
Dans les jours qui suivent l’enterrement, la jeune fille part à la recherche de ceux qui ont fréquenté et partagé la vie de sa mère.
Elle découvre une femme insaisissable, solaire et fragile, qui se donne puis se rétracte.
Nuria revient sur ses propres souvenirs d’enfance, toutes les promesses et les rendez-vous non tenus et ce mécanisme d’autodéfense qu’elle a développé en se coupant de ses propres sentiments.
Le souvenir de sa mère, une femme qui n'a jamais voulu d'elle, la renvoie à l'indésir qui lui colle viscéralement à la peau.
Joséphine Tassy offre un premier roman d'une grande finesse aux tonalités inédites, fulgurantes et accrocheuses.
Elle ose, prend des libertés, fait claquer les mots. Une réussite.
À l’issue d’une manifestation à Tunis, une jeune française est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes.
Entre ces murs, c’est un nouvel ordre du monde qu’elle découvre, des règles qui lui sont dictées dans une langue qu’elle ne comprend pas.
Au sein du Pavillon D, cellule qu’elle partage avec vingt-huit codétenues, elle n’a pu garder avec elle qu’un livre, Les Contemplations de Victor Hugo.
Des poèmes pour se rattacher à quelque chose, une fenêtre pour s’enfuir.
Mais bientôt, dans les marges de ce livre, la jeune femme commence à écrire une autre histoire. Celle des tueuses, des voleuses, des victimes d’erreurs judiciaires qui partagent son quotidien, qui lui offrent leurs regards, leurs sourires et lui apprennent à rester digne quoi qu’il arrive.
Vibrant d’humanité, Les Contemplées, est un roman autobiographique enflammé qui livre l’incroyable portrait d’un groupe de femmes unies face à l’injustice des hommes.
Tout simplement Magnifique.
Roanne, 13 ans, est forcée à passer ses vacances avec son oncle, un brin revêche et grincheux qui vit dans un phare en ruine sur une île sans Wi-Fi.
Dès son arrivée, Roanne est déterminée à s’en aller au plus vite de ce tas de cailloux et de laisser son oncle en solitaire planté sur son îlot au large de la côte Atlantique, avec pour toute compagnie une mouette rieuse et les rumeurs de l’océan.
Roanne est adepte de romans d’horreur et elle découvre peu à peu de fascinants mystères sur l'île, d’autant plus que, dans la bourgade du coin, on raconte que des naufrages auraient lieu les soirs de pleine lune.
Un bateau de pêche porté disparu, une voix d’enfant qui l’appelle chaque nuit. : autant d'éléments qui l'interrogent sur la véritable identité de son oncle...
Les lecteurs ne seront pas au bout de leur surprise avec ce récit entre mystère, aventure et merveilleux !
A partir de 11-12 ans
"La fin de l’humanité s’installe en moi comme une intuition du présent...
...La destruction écologique semble inévitable et, avec elle, c’est l’extinction de notre espèce qui est en jeu à brève échéance".
Pour Enki BILAL, l’Homme est l’accident le plus tragique qui soit jamais arrivé à notre planète Terre.
Cette intuition et cette angoisse, l’artiste les transforme depuis des années en créant un univers foisonnant, onirique et déglingué.
Artiste culte de la bande dessinée depuis plus de 40 ans, Enki BILAL façonne dans ses albums un univers futuriste et prophétique qui en dit beaucoup sur notre époque.
Dans ce livre d'entretiens, Enki BILAL ne prend pas le crayon ou le pinceau, il donne sa vision lucide et radicale du monde d'aujourd'hui.
Interrogé sur les sujets brûlants de notre époque, il se confie sans concession, avec une liberté rare et une lucidité qui bat en brèche la bien-pensance.
Il n’est plus seulement un artiste de l’imaginaire, mais aussi lanceur d’alerte qui semble, mieux que quiconque, sentir et ressentir le monde qui vient.
Tout sauf une incitation au fatalisme, son propos résonne comme un appel, une résistance face à la destruction écologique et l'extinction de l'humanité comme horizon inévitable.
D'angoisses existentielles à une démarche artistique, de visions pessimistes du progrès et de la nature humaine développées à une quête personnelle de sens et de sagesse.
Ambroise Paré ou l'Incroyable histoire d'un chirurgien hors normes qui pratique la médecine de guerre, confronte ses découvertes empiriques avec ses pairs et révolutionne des principes obsolètes.
Né sous Louis XII, mort sous Henri IV, Ambroise Paré est une légende de la chirurgie française. Simple barbier parti de rien, il vit sur le champ de bataille, opère à tour de bras les blessés par armes à feu, crée des instruments, ligature les artères et devient chirurgien du roi.
Franc, râleur, frondeur, français jusque dans son arrogance, sympathisant protestant en pleine guerre de religion, il conteste les livres de ses aînés et de ses pairs, ignore le latin que prône la Faculté et respecte la Bible.
Au roi Charles IX qui, au moment d'être opéré lui demandait de le soigner avec plus d'attention que les gueux, on prét end qu'il répondit : " C'est impossible, Sire ! Je soigne les gueux comme des rois ! "
Découvrez une biographie illustrée sérieuse du fondateur de la chirurgie moderne.
Plongez dans la vie d’Ambroise Paré, ses inventions, son travail ainsi que son parcours stupéfiant.
Hannah est une Nisei, une fille d’immigrés japonais. Si son père l’a bercée de contes nippons, elle se sent avant tout canadienne.
Alors pourquoi les autres enfants la traitent-ils de "sale jaune" ?
Jack, lui, est un creekwalker, il veille sur la forêt et se réfugie dans les légendes autochtones depuis le départ de son frère à la guerre.
Le jour où il tombe nez à nez avec un ours blanc au cœur de la Colombie-Britannique, il croit rêver car la créature n’existe que dans les mythes anciens.
Pourtant, Hannah, qu’il recueille inconsciente, semble prouver le contraire : elle est marquée des griffes de la bête et développe d’étranges dons à son réveil.
Des années 1920 à l’après-guerre, Marie CHARREL, à la plume superbe et majestueuse, brosse le portrait d’une Amérique du Nord où la magie sylvestre s’enchevêtre à la fresque historique.
Un roman riche de secrets et d'envoûtement, une fresque familiale poignante qui offre un épisode méconnu et peu glorieux de l'histoire canadienne : celui de la discrimination et de la spoliation subie par des milliers de japonais à l'orée de la seconde guerre mondiale.
Contes japonais et légendes indigènes se lient dans une fabuleuse ode à la nature et à la fraternité.
« Qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance » (Baudelaire)
Le nouveau livre d’Andreï MAKINE, le plus sibérien des académiciens français, est tout aussi bref que dense.
Un homme russe bien âgé se souvient : un siècle de fureur et de sang qu'il va traversé en affrontant les événements tragiques de son époque.
Au plus fort de la tempête, Valdas Bataeff parvient à s’arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, nichée entre l’ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les turbulences du 20ème siècle.
Ce roman fait revivre, à hauteur et à distance, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l’après-guerre.
Un chef-d’œuvre de concision, qui jongle subtilement avec le temps et la fragilité d'un amour blessé.
Un vrai roman slave à l’ancienne, beau, à l'écriture ciselée, mélancolique à souhait.
A jamais fan de Monsieur MAKINE !
Légèrement stressé, le jeune Elliot a quitté l'école primaire pour entrer au collège.
Cette légère appréhension va se transformer en véritable boule d'angoisse qui prend vie et va le guider dans les méandres de la grande école.
Elliot doit composer avec ce nouvel ami imaginaire qui tente de l'avertir de tous les dangers qui l'attendent maintenant qu'il a quitté l'enfance.
Un nouvel ami imaginaire qui est dix mille fois plus angoissé que lui et qui transforme sa vie en véritable enfer !
Jeune auteur de BD lyonnais, Théo GROSJEAN raconte son passage au collège à travers son alter ego.
Elliot, un gamin craquant mais tout aussi angoissé que son auteur "L'Homme le plus flippé du monde" !
Une musique libre et joyeuse s’élève des pages de ce premier roman : celle d’un chœur de femmes saluant la venue au monde de la petite Eve, enfant née d’un désir d’amour inouï.
Stéphanie est cheffe de cuisine, elle voulait être mère, mais pas d’une vie de couple.
Elle est allée en Espagne bénéficier d’une procréation médicalement assistée, alors impossible en France.
Greg, l’ami de toujours, a accepté de devenir le « père intime » d’Eve.
Dans à peine deux semaines, aura lieu la fête en blanc organisée pour célébrer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vénéneuse qui trône au-dessus de ces femmes.
À l’approche des réjouissances, chacune d’elles est conduite à interroger son existence et la place que son corps y tient.
Et bien évidemment, rien ne se révèle comme souhaité ou imaginé.
Toutes, sœurs, nièces, amies de Stéphanie, témoignent de leur quotidien, à commencer par Eve l'enfant elle-même, à qui l’autrice prête des pensées d’une facétieuse ironie face à l’attendrissement général dont elle est l’objet.
Camille FROIDEVAUX-METTERIE dépeint avec une grande finesse cette constellation féminine, tout en construisant un roman choral dont les rebondissements bouleversent.
Un texte qui donne voix aux femmes d'une même famille : naissance, adolescence, maternité, vieillesse, elles confient leurs joies et leurs peines, leurs espoirs et leurs désillusions inhérentes à leurs conditions.
Touchant, choquant, passionnel et...plein de douceur.
Tour à tour mordante et tendre, fluide et nuancée, l’écriture de ce premier roman révèle un véritable tempérament d’écrivaine.
Gonzalo, fils d’un viticulteur d’un petit village d’Estrémadure (Espagne), s’enfuit pour éviter le service militaire instauré par les franquistes et le destin médiocre auquel il se croit promis.
Mais, après des années passées en France et un amour malheureux, il embrasse de nouveau ses racines et l’immuabilité de la vie rurale.
Il devient alors pour les autres le confident, celui à qui chacun peut livrer les grandeurs et les misères de son existence.
Car c’est le portrait d’un village qui se dessine au travers des récits de ces personnages si attachants, un lieu clos où tous se connaissent et où chacun conserve ses secrets.
Avec ce roman, Bénédicte BELPOIS poursuit sa trace d'autrice singulière et compose une œuvre à l'écriture très haute en couleur, sincère et émouvante.
L'histoire d'une amitié entre terre et mer.
Zoé et Océane sont les meilleures amies.
L'une est humaine, l'autre sirène.
Elles se retrouvent chaque jour pour jouer ensemble.
Un soir, c'est une aventure incroyable qui les attend dans la magie de la fête de la lune...
Une histoire irrésistible, tendre et charmante où s'amuser est synonyme de liberté.
A partir de 3-4 ans.
PRIX GONCOURT 2022
RENCONTRE EVENEMENT AVEC BRIGITTE GIRAUD
Mardi 10 janvier 2023
Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont au seuil d’un nouveau départ.
Lui a 41 ans et la musique pour raison d’être. Elle 36 ans et l’écriture comme point d’équilibre.
Parents d’un petit garçon, le jeune couple, un brin bohème, vient d’acquérir une maison à la lisière de la ville. Un cocon protecteur où ils s'imaginent déjà poser leurs valises, se projetant insouciants le reste de leur vie… Mais ils n’en auront pas le temps.
En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte GIRAUD tente de comprendre et de dénouer ce qui a conduit à l’accident de moto et ce qui a coûté la vie à son mari, Claude, un jour d'été en 1999.
Vingt ans après, l'auteure sonde les questions restées longtemps sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ?
Elle revient sur les journées qui ont précédé le point d'arrêt d'une existence familiale joyeuse. Des journées comme emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu’à produire l’inéluctable.
Brigitte GIRAUD touche par son écriture, teintée de nostalgie douce. Elle interroge avec grâce, en distance temporelle, les rouages d un événement conduisant au tragique d une vie.
Vivre vite ou comprendre l'incompréhensible.
Lisez bien le prénom de l’autrice sur la couverture de ce premier roman.
Attardez-vous sur les voyelles de début et de fin, faites-leur cet honneur.
À son arrivée à Saint-Étienne au lendemain de la chute de l'URSS, Polina devient Pauline.
Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour batailler, justifier et tenter de récupérer son prénom de naissance.
L’administration française est butée, retorse mais Polina, devenue grande, lui tient tête.
D'un côté, la Russie de l'enfance, inoubliable, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent.
De l'autre, la France, les apprentissages sociaux et culturels, l’aventure quotidienne des mots appris et des mots retenus.
Le cloche pied verbal permanent, la jonglerie imposée entre les mots de la famille et des grands-parents russes que l’on revoit aux vacances et les mots des camarades, des professeurs et des voisins.
« Russe à l’intérieur, français à l’extérieur. Ce n’est pas compliqué. Quand on sort, on met son français. Quand on rentre à la maison, on l’enlève. On peut même commencer à se déshabiller dans l’ascenseur. Sauf s’il y a des voisins. S’il y a des voisins, on attend. Bonjour. Bonjour. Quel étage ? Bon appétit. Il faut bien séparer, sinon on risque de se trouver cul nu à l’extérieur. »
Il faut donc savoir ouvrir l’œil aussi.
Fidèle à son identité, à sa mémoire et à ses origines, la primo-romancière Polina PANASSENKO propose un témoignage de vie, construit autour de deux langues et de deux pays.
Elle révèle une voix intime, juste et digne avec un récit drôle, tendre et frondeur.
Tiffany MACDANIEL , toute jeune auteure américaine, avait frappé fort avec "Betty", un récit mémorable et incandescent paru en 2020 et inspiré de son histoire familiale.
Elle récidive en excellant dans une écriture magnétique et poétique.
C'est tout un art de tresser l'ombre et la lumière, le féroce et l'innocence, le cruel et le sublime, le rugueux et le solaire.
Et c'est chose faîte avec son roman "L'été où tout a fondu", impressionnant par sa maîtrise et bouleversant par son style et ses révélations.
Si vous doutez encore du Malin en société et face au destin, ce livre est fait pour vous.
Tiffany MACDANIEL est sacrément talentueuse.
Que le diable s'en souvienne !
Goliarda SAPIENZA (1924-1996). Une immense écrivaine catalane.
En 1962, elle survit à une tentative de suicide. Rescapée, elle subit une cure d’électrochocs censée la guérir de sa dépression.
Elle n’en sortira que plus ravagée, au point de perdre la mémoire de la plus grande partie de ce qu’elle a vécu les dix précédentes années.
L'entreprise d'un jeune psychanalyste de la soigner sera vouée à l'échec.
Le "Fil de midi" est le récit de cette thérapie et de son chaos. C’est une plongée dans l'abysse intime de Goliarda SAPIENZA, un livre à l’image de ce qu’elle traverse à cette époque : fragmentaire, à fleur de peau, erratique.
Bouleversant par sa fragilité, le texte témoigne de la lutte que mène l’écrivaine pour refonder un équilibre. Et c’est un chemin de vie qu’elle offre finalement, un lent parcours de reconstruction.
L'année même de la parution de ce récit en Italie, en 1969, ayant fait la paix avec elle-même, Goliarda SAPIENZA s’engage dans l’écriture de "L'Art de la joie" qui deviendra en 2005 son oeuvre littéraire post-mortem.
Les éditions du Tripode se sont engagées dans la publication de ses œuvres complètes.
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Accrochez-vous, ce livre est d'une puissance qui force le respect !
Un premier roman coup de poing. Un premier roman somptueux et bouleversant d'une toute jeune auteure prodige américaine d'à peine 20 ans.
Leila MOTTLEY possède une plume audacieuse et poétique. Son talent sert une histoire, aux beauté et violence brutes, inspirée de faits réels et déchirante de vérités.
Elle offre un grand roman social, un incroyable récit initiatique qui en dit long sur la misère urbaine banalisée d'une jeunesse américaine.
Il y a des romans qui tatouent une existence de libraire, celui-ci laissera des marques profondes et durables.
D'une force incroyable, d'une écriture vertigineuse.
Roman couronné du Prix Page-America 2022
Lauréate du Femina étranger il y a dix ans pour son titre "Certaines n’avaient jamais vu la mer", la romancière américaine d'origine japonaise Julie OTSUKA explore à merveille, dans ce nouveau roman, le grand âge et ce qui se noue dans les dernières séquences d'une vie.
Elle offre un texte poignant sur la fin de vie d'une vieille dame, Alice, qui glisse doucement vers la démence.
Alice qui va à la piscine pour faire ses lignes de nage. Dans un bassin aux allures de huis clos chloré, elle fait partie d'une communauté de nageurs, réglés comme du papier à musique, ondulant dans un ballet parfaitement orchestré et chorégraphié.
Alice trouve un vrai réconfort à nager "là en bas". Elle pense : "Là en bas", se trouve la tranquillité, loin du fracas du monde de là-haut".
Lorsqu'une fissure apparaît au fond du bassin, puis deux, puis des dizaines, ce sont en réalité d'irréversibles fêlures qui s'annoncent pour son cerveau.
Alice oublie peu à peu presque tout. Mais elle se remémore les moments importants de sa vie : son enfance, la guerre, son internement dans un camp, son amoureux, son mariage, la perte de sa première fille "parfaite" et...Et la relation compliquée avec sa seconde fille qui essaie de trouver des solutions et cherche une institution pour y accueillir dignement sa mère, non sans peine.
Alice dans sa ligne de nage qui remonte à la surface, fait des longueurs, la dernière, puis voit venir l'heure de fermeture de la piscine.
Alice dans sa ligne de vie qui revit ses souvenirs, rythme ses émotions, puis voit venir sa fin annoncée.
Julie OTSUKA déploie dans ce roman une douce langue métaphorique. Elle capte les variations, les rétrécissements et les fragilités imposés par le gouffre du temps comme les moments suspendus qui illuminent une vie irrémédiablement tendue vers la mort. Elle confirme ici un immense talent et sa pleine capacité à explorer le beau et le dramatique dans un style à faire pâlir.
" Au Pays de Galles, on menace les enfants pas sage d'être donnés aux gypsies. Les enfants anglais, eux, sont envoyés chez les Gallois. "
Entre passé et présent, Ada et Graff raconte une histoire de liberté et d’amour portée par deux personnages lumineux et décalés.
Dans un village du Massif Central, Ada, veuve du très respectable médecin local, fait figure d'excentrique : une anglaise gracieuse et polie qui malgré son âge avancé se baigne chaque matin dans la rivière qui longe sa propriété.
Ada est une femme secrète, une femme blessée qui espère toujours revoir sa fille Beca, son unique enfant, enrôlée dans une secte dans un hameau cévenol.
Graff, vieil homme qui a parcouru toute l'Europe, est un funambule de cirque de passage bien trop blessé pour poursuivre sa route.
Il installe sa roulotte et son cheval dans une friche attenante à la maison d'Ada.
La vieille dame anglaise et l’ancien funambule tsigane ignorent que la vie les précipite déjà l’un vers l’autre. Car l’âge n’entame ni l’imagination, ni le désir, ni l’audace.
Leur aventure, que certains ne voient pas d’un bon œil, pourrait les emporter loin, bousculant au passage bien des existences.
" Graff l'observe en se souvenant que la nuit dernière, comme il ne parvenait pas à se décider, il a joué la chose aux dés. S'il lançait un trio de six, il rendait visite à la propriétaire du terrain. Non qu'il ressente la moindre obligation, mais parce qu'elle l'avait amusé avec son troc, son truc. Aussi parce que depuis sa venue en pleine nuit, les mauvais rêves avaient cessé. Depuis trois jours, il dort d'une traite et ne suit plus les empreintes fantomatiques de la mort.
Les trois dés jetés sur la table de la caravane alignèrent un quatre, un deux et un cinq. Il rangea le jeu en songeant que le défi lancé au hasard manquait de précision. S'il obtenait une série de six, il lui rendait visite, soit. Cependant il n'avait pas formulé l'action inverse : qu'adviendrait-il s'il n'obtenait pas les trois six ? De toute manière, jouer une femme aux dés manque d'élégance. "
Dany HERICOURT dont on avait beaucoup apprécié le roman " La cuillère " (rentrée littéraire 2020), offre un récit tendre et profond.
Une rencontre entre gravité et grâce, entre raison et passion.
Quand amour et jalousie nous font commettre l’irréparable…
Il était une fois deux crapauds qui étaient très bons amis.
Pourtant, ils étaient très différents : Crapaud blanc était joyeux et sociable, quand Crapaud rouge était solitaire et casanier. Il n’appréciait pas que Crapaud blanc lui parle de ses nombreux amis, qu’il semblait préférer à lui. Un jour, la situation s’envenime tant que Crapaud rouge lance une pierre à Crapaud blanc en hurlant : « Va-t’en ! ». Alors que Crapaud blanc, blessé, est emmené à l’hôpital, Crapaud rouge est rongé par la culpabilité…
Rares sont les albums pour les petits qui racontent avec tant de tact cet amour exclusif, qui peut pousser à franchir la ligne rouge, et la culpabilité qui s’en suit. Crapaud rouge pourra-t-il être pardonné et se pardonner à lui-même ?
Un album rare et juste sur la culpabilité.
ALBUM JEUNESSE PRIX MILLEPAGES 2021
En sept années fulgurantes, Vaslav NIJINSKI, véritable génie de la danse, devient un mythe.
Danseur parmi les plus connus de tous les temps, NIJINSKI a révolutionné l'histoire de sa discipline. Il est à la danse ce que Picasso est à la peinture : il a ouvert les portes de l’art contemporain, brisé les règles esthétiques dans un élan de génie créatif et provoqué par cet acte délibéré un changement irréversible.
Dominique OSUCH revient sur la vie de ce danseur étoile et chorégraphe russe d’origine polonaise "proto punk" qui, dans les années 1910, a attiré les personnalités artistiques les plus en vue, jusqu'à inspirer Proust, Cocteau, Rodin et Charlie Chaplin avant de sombrer dans la folie.
NIJINSKI n’en est pas pour autant un artiste maudit dont la célébrité n’aurait été que posthume. Bien au contraire, ses contemporains ont tout de suite vu la révolution qu’il portait en lui, que ce soit pour la décrier ou pour la saluer.
Dominique OSUCH offre un roman graphique dense sur le fond et technique sur la forme. Une biographie riche et éclairante sur l'homme, son art et son époque. Une pleine réussite.
Evidemment Martha...ne va pas bien.
Quelque chose ne tourne pas rond chez Martha et depuis longtemps.
Meg MASON, journaliste australienne, propose un premier roman féroce et réjouissant du mal de vivre.
Elle s'impose avec ce livre comme une écrivaine (sur)douée qui marche sur le fil du tragique avec sa plume comme seul balancier. Résistant à la tentation de rendre à tout prix sympathique son héroïne Martha "pas douée pour la vie", elle dépeint les terribles paradoxes de la dépression chronique : un besoin d'être aimée si immense qu'il vous rend insupportable, un mal si indicible et tenace qu'il pousse à bout même les plus dévoués et met à l'épreuve les amours les plus fidèles.
Revenons donc au passé de Martha, sur ses années sombres. Auto-ironiquement. Presque auto-férocement. Ce qui est drôle, c’est la façon qu’a Martha de raconter sa propre histoire. Sans la moindre complaisance, et en brisant les tabous de la détresse. Tout y passe : ses enfances et adolescence, les crises d’angoisse et de désespoir, mais aussi ses mariages successifs ratés, sa sexualité en berne ou au contraire follement débridée, la rivalité avec sa sœur, insupportablement riche et bien mariée, sans oublier ses parents dont Meg MASON dresse un tableau haut en couleur et parfaitement hilarant.
L'écriture peut être un exutoire autobiographique. De toute évidence, il faut se purger de toutes ses déceptions et de ses désirs inassouvis avant de pouvoir écrire quoi que ce soit. Et c’est bien ce côté "purge" qui rend ce premier roman si amusant.
Il est difficile d'écrire sur la dépression. Un peu comme sur la mort ou sur le sommeil. L'insondable tristesse est un état qui ne se documente que depuis son seuil. Nul n'écrit du fond du trou, mais il faut avoir contemplé l'abîme pour en raconter la profondeur et les aspérités, pour y déceler aussi le comique et l'absurdité.
Un récit "phénomène" grinçant, drôle et bouleversant.
Généreuse, Meg MASON a le bon goût de sauver son héroïne. Et on lui en sait gré.
C'est une chose rare et belle quand un(e) auteur(e) parvient à vous briser le cœur avec humour. Merci.
"C’est la réalité des photos qui sont sur mon cœur que je veux
Cette réalité seule, elle seule, et rien d'autre
Mon cœur le répète sans cesse comme une bouche d'orateur et le redit
A chaque battement
Toutes les autres images du monde sont fausses
Elles n'ont pas d'autre apparence que celle des fantômes"
Deuxième roman d'Olivier MAK-BOUCHARD, auteur atypique, inventif et original.
La poésie rend grâce à la réalité lorsque le monde commence à se dérégler : les appareils photo, smartphones et les caméras refusent d'enregistrer la présence humaine. Les animaux apparaissent oui, mais les hommes sont numériquement invisibles.
Et puis, vient "le temps des Grêlons".
Des événements étranges que narre un tout jeune garçon que nous suivons jusqu'à l'âge adulte, stupéfiant de lucidité lorsqu'il s'agit de grandir dans un drôle de monde et confondant de candeur car résolument accroché à l'enfance.
Le nuage "cloud", un espace de stockage tellement saturé de data commence à recracher chronologiquement des Grêlons, tous les êtres humains photographiés et filmés depuis le premier portrait de Constant Huet par Louis Daguerre au Museum d'histoire naturelle en 1837.
Bientôt, le monde est submergé de Grêlons qui atterrissent de partout. Ils ne sont que le reflet des personnes disparues depuis bien longtemps.
Pourtant ils se meuvent, respirent, mangent, comme de véritables personnes. Mais ils restent apathiques, simples avatars de ceux qu'ils représentaient.
Dès lors, que faire d'eux ?
Des "illuminés" gagnant en conscience et en personnalité ?
Les grêlons deviennent envahissants. Alors la société réagit dans tout ce qu'elle a de plus organisationnel, populiste ou survivaliste.
La plume légère et folle d'Olivier MAK-BOUCHARD s'empare intelligemment de la profondeur des dérives de notre société que sont les narcissisme, le consumérisme et la xénophobie.
Ce qui touche et qui fait mouche, c'est le merveilleux de ce roman. Une fable envoûtante, douce et âpre, qui questionne les menaces qui pèsent sur notre temps et qui invite à conserver notre âme d'enfant face aux déchaînements du monde.
2010. Printemps arabe. C’est le temps des révolutions.
Nour, une femme prostituée, interpelle le monde.
Elle en incarne le corps, devenu allégorie du peuple arabe.
En elle sont inscrits tous les combats, toutes les mémoires douloureuses, toutes les espérances, toutes les avancées et tous les reculs des sociétés.
Rachid BENZINE est diplômé en sciences humaines, spécialiste de l’Islam et du dialogue interreligieux. Il est engagé dans le dialogue entre chrétiens et musulmans et étudie l’herméneutique coranique, développant une interprétation libérale du coran.
A travers le destin de Nour, il aborde les souffrances sociales et les contestations populaires dans le monde arabe.
Une plongée lumineuse dans l’univers d’une prostituée qui se raconte, récit d’une femme emportée par les tourments de la grande Histoire.
"Dans les yeux du ciel" pose une question fondamentale : toute révolution mène-t-elle à la liberté ? Et qu’est-ce finalement qu’une révolution réussie ?
Un roman politique puissant, au rythme rapide et percutant. Une lecture nécessaire.
"Tous ces préjugés de merde, on va les éclater avec nos vêtements !"
Avec ce premier essai, on peut assurément dire que le jeune mangaka Keito GAKU frappe fort d'entrée de jeu, tant son personnage principal, Ryo, est criant de vérité en cristallisant bien des craintes quant à la façon dont la société peut banalement juger tout un chacun et plus encore celles et ceux qui ne rentrent pas dans le moule.
"Boys Run the Riot" c'est Ryoko Watari, enfin Ryo comme il préfère se faire appeler, un lycéen se sentant mal dans son corps à cause de sa dysphorie de genre.
Assigné femme à la naissance, Ryo s'est senti homme depuis l'enfance. Il a toujours préféré traîner avec des garçons et se sent mal en fréquentant des filles. Il essaie tant bien que mal d'étouffer son véritable lui et peine à faire face aux regards d'incompréhension que son entourage lui renvoie sans méchanceté mais en véhiculant tout ce que les diktats de la société et la notion de "normalité" peuvent discrètement imposer.
Tout va basculer pour lui quand arrive dans sa classe un nouvel élève, Jin Sato. Grand, stylé, ne portant pas d'uniforme mais des vêtements de rue et qui n'a absolument pas honte de son look. Ryo admire ce garçon qui n'a aucune gêne à s'afficher comme il est et comme il le veut mais il ne s'attendait sans doute pas à ce que Jin change en profondeur son quotidien.
Une série manga en quatre tomes qui fait fort dès son premier volume, sélectionnée en 2021 dans la catégorie « Meilleur Manga » des Harvey Awards.
Puissions nous croire à trois opus suivants qui nous bousculeront tout autant.
Quand il s'échappe de Titeuf, ZEP voit loin et donne à réfléchir aux place et rôle de l'homme sur terre.
Il anticipe le monde de demain.
Et c'est passionnant.
Après "The End", qui révèle la puissance de la nature tel un thriller botanique où les arbres se rebellent contre l'humanité, sa toute dernière BD "Ce que nous sommes" explore le "nous" augmenté.
Il pose la question de l'accès au savoir selon l'appartenance sociale grâce à l'assistance technologique dans une société hyperconnectée.
ZEP offre une fois de plus, avec Constant, son héro, une BD futuriste voire anticipatrice (?) qui invite aux questionnements philosophiques de l'Evolution et de ses dérives existentielles.
L'homme dans la BD de ZEP est augmenté. Plus la peine d'être scolarisé. Constant a appris 15 ans d'école en 3 minutes.
Il parle 12 langues. La nourriture, les boissons, tout cela a disparu, au profit de gélules.
La sexualité ? Virtuelle. Vous pouvez être ce vous voulez quand vous voulez.
Le Data Brain center stocke toutes les intelligences. Constant fait partie de la première génération à être née avec un second cerveau numérique.
30 ans qu'il existe.
Mais s'il a le pouvoir d'augmenter l'homme, il n'a pas le pouvoir de réduire les inégalités.
En résumé, plus on a les moyens, plus on est augmenté.
C'est percutant, c'est brillant et cette lecture ouvre et éclaire bien plus que les yeux !
Léopoldine, fille aînée et enfant chéri de Victor Hugo se noie le 4 septembre 1843. Son père a quarante et un. Déchiré par la perte, il se réfugie dans le silence pendant trois ans.
Une période de déflagration pour l'homme meurtri en son âme. Lui qui ne cessait de composer, ne publie plus un seul poème, plus un vers, plus rien. De ces trois années muettes vont émerger ses plus grands chefs d'oeuvre, les plus violents aussi.
Conservateur, proche du pouvoir, Hugo devient révolutionnaire. Il fuit les faussetés mondaines, les postures, les impostures, les artifices. Il hait les mensonges qui oppressent et les richesses qui écrasent.
De ce qu'il avait nommé "Les Misères", des écrits jaillissants sous la bienveillance et l'admiration de sa femme, ses enfants et Juliette Drouet, sa maîtresse fidèle et accompagnante, naîtront "Les Misérables".
Ses douleurs intimes révèlent ce qui deviendra son nécessaire engagement politique en faveur des plus vulnérables.
Hugo s'érige et crie la vérité par-delà le sensible.
Pour lui, un monde politique soumis aux plus riches n'est pas une fatalité. Il est faux, il est contre nature, il offense la splendeur du monde réel.
Sa vérité sera celle des plus démunis.
Son appétence et génie d'écriture retrouvés avec "Les Contemplations" feront que la tristesse et la joie ne seront qu'une : la vérité triomphale de la poésie.
Que faut il accepter, que faut il refuser d'un héritage, d'un nom ?
Constance Debré ne se contente pas d'envoyer tout valser.
Elle vit vrai. Elle écrit cash.
Sa trajectoire de naissance, engluée dans une famille bourgeoise de médecins et de ministres, semblait faussement toute tracée : un nom, des études brillantes, une carrière d'avocate, un couple, un enfant...
Et puis ? Et donc ? Et alors ?
" (...) J'ai fait du droit. J'ai fait du droit pour comprendre. Pas pour être avocat. Avocat, c'est venu plus tard, quand il a fallu choisir son camp. Ceux de ma famille font la loi, je préfère plaider contre, ceux de ma famille sont dans le camp des vainqueurs, je préfère les vaincus (...)".
Elle ne fera pas que casser les barreaux et s'affranchir de sa cellule natale. Si elle vit comme elle vit, si elle écrit ce qu'elle écrit, ce n'est pas pour elle, ce n'est pas par goût personnel, ce n'est pas pour son petit confort personnel. C'est par rapport à l'ordre des choses, c'est parce qu'elle doit faire ce qu'elle fait sinon le monde serait fou.
Constance Debré est une pensée qui vomi le déni et l'aveuglement collectifs, qui donne à réfléchir aux mécanismes d'enfermement tissés depuis l'enfance.
" (...) Voilà ce que je pense, que je sauve le sens du monde avec ma vie. (...) C'est parce qu'à un moment quelqu'un doit faire ce que je fais (...).
Qu'on en peut plus de la petite obscénité de la bourgeoisie, des familles, de l'enfance (...) Parce que ces trois choses, la famille, l'enfance et la bourgeoisie, se tiennent la main dans ce cirque fou dans lequel on nous enferme (...)"
Vous l'aurez compris, Constance Debré ne fait pas dans la littérature. Et elle est ne fait pas davantage dans la dentelle.
" (...) Je voudrais qu'on ne me dise pas d'être sympa, polie, qu'il faut faire attention avec mes phrases, qu'il ne faut pas donner aux gens l'impression que je leur crache à la gueule (...)"
Se fout-elle de tout ? Certainement pas. Elle pense, elle acte et elle oeuvre sa vie pour une liberté ultime.
" (...) La vérité c’est que je suis le contraire de quelqu’un qui s’en fout. Tout ce que je fais c’est parce que je ne m’en fous pas (...)."
Gros gros coup de coeur !
"Les Dames de Kimoto" est une adaptation pleinement réussie du roman de Sawako ARIYOSHI, un chef d’oeuvre de la littérature japonaise empli de paradoxes, à la fois beau et cruel, sombre et lumineux, doux et amer.
Une découverte de destins mêlés et successifs : trois générations de femmes issues d'une même famille partagées entre valeurs ancestrales et modernité émergente du Japon de l'ère Meiji (fin 19ème - début 20ème siècles).
Grand-mères et petites-filles s'adulent, mères et filles s'opposent.
Comment rester fidèle à la figure traditionnelle de la femme japonaise et ne pas renier une société qui change et évolue.
Le travail graphique réalisé est superbe. Cyril Bonin déploie un trait réaliste et détaillé du Japon du tout début du 20ème siècle, corseté entre modernisme urbain et tradition des campagnes.
Un tableau subtil et saisissant de la condition féminine asiatique.
Eoin MCLAUGHLIN est un auteur irlandais, dont le dernier album "Je ne suis pas une pieuvre", est particulièrement original et rigolo.
Sacha n’est pas une pieuvre malgré son apparence et même dotée de multiples bras. Parce que les pieuvres, ça vit sous l’eau, tout le monde le sait.
Sacha ne peut pas être une pieuvre car elle ne sait pas nager. Et Sacha n'aime pas l'eau : ça mouille, c’est liquide et terrifiant.
Mais toi, tu sais peut-être nager ? Et si tu lui apprenais pour affronter sa peur de l'eau ?
Le personnage de Sacha est appréhendé avec beaucoup d'humour et grande sensibilité. Et les illustrations de Marc BOUTAVANT sont carrément irrésistibles.
Un album très chouette à offrir aux futurs nageurs...et même à ceux qui savent déjà nager !
Un album hilarant et attendrissant.
A partir de 4 ans.
"Blackwater" ou le plaisir retrouvé du roman-feuilleton !
Les six tomes de cette saga ont été édités il y a près de quarante ans aux Etats-Unis, et paraissent enfin en français, à raison d’un tome toutes les deux semaines.
"Blackwater" est une saga familiale, nourrie de manipulations, de rebondissements, d'amour et de haine.
Série imaginée et écrite par Michael MCDOWELL (1950-1999), co-créateur du mythique "Beetlejuice" et de "L'Étrange Noël de Monsieur Jack" et auteur d'une trentaine de livres.
"Blackwater" réussit le pari aussi humble qu’ambitieux : procurer du plaisir aux lecteurs en offrant une lecture addictive unique, fascinante et surnaturelle.
Au cœur d'une nature sublime et hostile, Pete FROMM signe un récit grandiose, sous tension, écrit à la manière d'un roman survivaliste.
C'est une nouvelle démonstration de force de cet auteur si efficace pour décrire les relations familiales et exalter la force et la beauté de la nature.
Une ultime aventure au cœur des grands lacs canadiens pour deux frère et soeur et un père qui semble avoir perdu ses repères et ses réflexes.
Alors que les secrets familiaux se dévoilent, les lacs se transforment peu à peu en glace...
Une épreuve de survie où la nature est certes sauvage mais ne se révèle pas comme la véritable menace.
Le dernier roman de Peter FROMM est une voyage inattendu à travers les étendues glacées du Canada où la surface de l'eau sert de miroir à nos peurs, colères et espoirs.
Impossible à lâcher !
Premier tome d'une série en cinq volets, qui aborde avec justesse les thèmes de l'adolescence difficile et des dysfonctionnements familiaux.
Elles sont cinq filles. Cinq qui forment le "club des mal barrées" et qui ont fort à faire pour dépasser leur passé et grandir malgré les blessures.
Chacune sa personnalité, son chemin parsemé d'embûches et ses secrets bien gardés que leur rencontre va permettre d'accepter et de dépasser.
Une série à dévorer, émouvante et empreint de justesse.
Servie par un scénario original des Beka et le dessin subtil et sensible de Camille Méhu.
Heureux les fanatiques de son œuvre !
Après quatre ans sans nouvelle traduction française, l'autrice japonaise, Yôko OGAWA, aussi fabuleuse que précieuse, invite à entrer dans son univers, une expérience somnambulique dont elle a toujours eu le secret mais qu’elle pousse ici à son paroxysme.
Elle propose un récit mélodieux qui marque et émeut par ses beauté et étrangeté.
Notons ici que le travail de la traductrice Sophie REFLE est remarquable.
Ne lisez pas les livres de Yôko OGAWA sans écouter chaque phrase, sans entendre ses mots et l'écho qu'ils produisent. Si vous leur accordez une réelle attention, leur sens se dépliera littéralement sous vos yeux.
Un nouveau roman de Yôko OGAWA tient toujours ses promesses : tout est fragile, subtil, proche de la cassure et pourtant serein et source de paix.
Amour, onirisme, mémoire, fantastique et bizarrerie surnaturelle composent ce dernier roman qui semble chuchoter à l’oreille du lecteur : veillez sur les petites boîtes et ne réveillez pas les enfants qui y dorment...
C'est l'histoire d'un chat un tantinet râleur...
Seulement 19 heures de sommeil aujourd'hui,
Une maudite gamelle où se battent quelques croquettes en duel,
Un monstre d'aspirateur qui fait beaucoup trop de bruit,
Une intrus sur le canapé, un autre toujours sur son chemin...
Décidément, la vie de matou est bien difficile !
Un album mordant et tordant pour s'amuser de nos boules de poils préférées et prendre les petits problèmes du quotidien avec le sourire !
A partir de 3-4 ans
À deux, l'amitié c’est super...et à trois ?
Ours et Écureuil sont amis pour la vie.
Des Super Potes ! Véritables.
Quand Poule arrive pour jouer avec eux, les deux compères font la sourde oreille. Elle insiste par tous les moyens, pourtant, en vain.
Poule finit par jeter l'éponge, bien décidée à se trouver des potes plus aimables.
La malheureuse s'approche alors d'un trio de loups affamés...
Heureusement, Ours et Écureuil ne sont pas loin !
C'est le début d'une nouvelle et tout aussi grande amitié, qui verra le trio trouver le moyen d'accorder ses violons.
Un récit réussi pour les plus petits, illustré avec humour pour parler de l'amitié vraie !
A partir de 3-4 ans
Au nom de l’État islamique, des enfants ont été embrigadés dans des camps depuis des années, parqués malgré eux dans l’horreur.
Dans un roman vibrant et dérangeant, le chercheur et auteur Rachid BENZINE se penche sur cette question d’actualité. Sur le voyage au bout de l’enfer. Il prête ses mots à la voix, aux yeux et au coeur de l'enfance.
Fabien est un petit garçon heureux qui aime, le football, la poésie et ses copains, jusqu’au jour où ses parents rejoignent la Syrie. La famille quitte son petit appartement de Sarcelles pour se rendre à Raqqa.
Il va subir la mentalité, les lionceaux du califat, l’endoctrinement et faire face à la défaite de Daesh. Après la chute de l’État islamique, Fabien va, comme de nombreux autres enfants, se retrouver dans un camp, une zone de déshumanisation.
Ce cauchemar éveillé, cette horreur de la guerre, Fabien va l'affronter, petit, lucide et courageux. Il va puiser dans ses souvenirs, dans les mots, dans la poésie de Prévert, pour trouver de la beauté face à l’innommable.
L’ONU estime à 13 000 le nombre de personnes déplacées par la guerre en Syrie, dont une majorité d’enfants, considérés comme une génération sacrifiée.
Avec ce roman, Rachid BENZINE rappelle l'impensable, réfute le déni collectif et réhabilite le légitime.
Un texte fort, engagé, courageux. Un "Petit Pays (G. FAYE) à sa façon. MERCI.
Dans la famille Sala, dans les années 70, on écoutait du Ferré, du Brel, du Brassens. David et son frère, jeunes pré-ados goûtaient aux saveurs des courses en vélo, de la découverte des premiers morceaux de rap US, des escapades avec la bande de copains.
« Il faut en parler ! » Cette injonction de sa maman, David SALA ne l’a jamais oubliée. Mais comment évoquer l’innommable, un grand-père maternel chassé par Franco et déporté à Mauthausen, un grand-père paternel raflé par les SS et réchappé du peloton d’exécution ?
Dans une BD, travaillée comme une oeuvre d'art, majestueuse et foisonnante, David SALA retrace sa trajectoire personnelle très tôt marquée par les figures tutélaires, mais non moins écrasantes, de ses deux grands-pères, héros de guerre et de la résistance.
Il explore ses enfance et adolescence et convoque ses souvenirs pour honorer leur mémoire. Dépositaire, David SALA dépasse sa propre histoire par un travail d'une rare puissance évocatrice avec une fonction de transmission universelle évidente.
Les bourreaux ont des mains démesurées, les camps de détention sont colorés, les scènes de violence sont flamboyantes, les forêts sont peuplées de fleurs ou d’épines. Il y a du Gustav KLIMT et du CHAGALL dans certaines de ses planches.
"Le poids des héros" est un choc graphique à l'imaginaire artistique incroyable.
David SALA est-il peintre écrivain ou écrivain peintre ?
Devenir mère et rester femme, c'est le terreau du tout dernier livre de Julia KERNINON qui, entre bonheurs et tempêtes, livre le récit d’un cheminement intérieur personnel.
Comme le sentiment d’une noyade suivie d'une tornade...
A 30 ans, Julia KERNINON devient mère. La maternité, synonyme de bonheur dans le regard des autres, lui semble un « cercle de feu ». En pyjama sur le parking de la clinique, l'autrice hésite à fuir. Elle raconte sans détour l’impression de perdre pied, la difficulté à trouver sa place, le poids des contraintes.
Tandis qu’elle avance à tâtons dans cette nouvelle vie, les souvenirs reviennent, comme un appel au large. Les amours passionnels, les nuits de liberté, l’écriture sans entrave, les vagabondages sans fin.
Puis arrive le sentiment de toucher la terre ferme, de se stabiliser, de s'aligner. Une mue progressive de la jeune femme en mère.
Après le succès de son dernier roman "Liv Maria", Julia KERNINON offre un récit tout en justesse, teinté de confessions intimes évoquant la maternité, le corps, le désir et la peur.
"Toucher la terre ferme" se déguste et se dévore sans prendre le temps de respirer. Ce livre trouvera résonance en bien des poitrines, c’est une évidence.
Anne-Fleur MULTON redonne ses lettres de noblesse et d’humanité au roman d’amour et nous entraîne dans les dédales d’une passion résolument joyeuse, souvent charnelle et parfois mélancolique, mais toujours étourdissante.
Elle invite à la danse, à valser au rythme d'une romance ardente et délicate, dont les deux héroïnes sont également les témoins subjuguées.
La découverte de l’autre, de son corps, de ses affects, l’éblouissement sensuel et la douce ivresse des moments partagés seront l’occasion d’apprendre à se connaître un peu mieux soi-même.
Une histoire née en plein confinement. Un récit tendre et poétique. Pour un amour, beau et et lumineux.
RENCONTRE EVENEMENT AVEC Marie VINGTRAS
JEUDI 10 MARS - 18H30 (cf. rubrique agenda)
Marie VINGTRAS (nom de plume) signe un premier roman haletant, rythmé tel un thriller et repéré dès sa parution (sélectionné pour trois prix de la rentrée littéraire 2021).
C'est le Grand Nord de l'Alaska qui nous accueille, le froid, le plein blizzard. Ici, quand une tempête se prépare, on calfeutre les fenêtres, on rentre le bois pour "tenir quelques "jours" et on se claquemure.
Bess, seule femme du récit, a la mauvaise idée de sortir au mauvais moment de la maison avec le "petit". Elle ne connaît pas tant la région et c'est quand elle lâche la main de l'enfant pour refaire ses lacets qu'elle réalise la catastrophe.
Mais Tom, 10 ans, a disparu dans le blizzard. Elle part à sa recherche, bientôt suivie par les quatre hommes qui vivent près d’elle : Benedict, Cole, Clifford et Freemann.
Les heures passent, et dans cette course folle contre la montre, s'invite la vérité de chacun des personnages. Le voile se lève sur le passé des uns et des autres. Le lecteur, à la manière d'un puzzle, découvre chaque pièce de leurs histoires. Des secrets, des démons et des douleurs mais aussi les motivations véritables qui les ont poussés à vivre dans ce coin si retiré du monde, sur une terre si rude qu'elle en cristallise en profondeur les drames enfouis du passé.
C'est un huis clos glaçant et pinçant que propose la jeune romancière, en faisant alterner par chapitres courts les voix intérieures des différents protagonistes. La construction est parfaite. Le style expose la violence des sentiments humains à la hauteur des éléments naturels qui se déchaînent.
Un roman remarquable.
Dýja est « mère de la lumière », elle est sage-femme, comme le fut sa tante, sa grand-mère et son arrière grand-mère.
Ses parents dirigent une entreprise de pompes funèbres et sa sœur est météorologue : dans sa famille, naître, vivre et mourir, cela au milieu de quelques tempêtes est événement aussi beau que fragile ou éphémère.
Ce nouveau roman de l'auteure islandaise Audur Ava OLAFSDOTTIR est suggestif, porté par des élans de pensées vagabondes sur l'existence, ses beautés, ses périples, ses tempêtes et ses accalmies multiples.
Tout est subtil et délicieux, même le banal et l'ordinaire sous la plume d Audur Ava OLAFSDOTTIR.
Elle entremêle humour, poésie et philosophie de vie avec brio. Elle suggère que "chaque vie qui s’allume est un univers. Et que chaque vie qui s’éteint est une galaxie".
Une lecture comme un moment de grâce.
Ce texte est une petite pépite, une merveille, une sucrerie, une madeleine de Proust...
L'auteure Bérengère COURNUT s’est inspirée de la vie familiale du géographe, écrivain et anarchiste Élisée Reclus (1830-1905) pour composer une fable voyageuse, bucolique et poétique.
Elise sur les chemins est une quête, un voyage sur le sentier des rêves . La nature est magicienne, la famille est souveraine, la liberté est reine.
Impossible de ne pas succomber aux charmes, finesses et douceurs de ce texte, écrit en vers librement et parfaitement maîtrisé de bout en bout.
Une lecture sublime et enchanteresse.
Un premier roman étourdissant de l'auteur canadien Michael CHRISTIE, aussi jeune que talentueux.
Nous suivons le destin des Greenwood, une famille américaine assombrie par une accumulation de tabous et de demi-vérités sur quatre générations, des années 1930 aux années 2030.
Michael CHRISTIE, à la manière d'un savant architecte, construit une fresque familiale flamboyante sur la transmission et le sacrifice par les secrets.
La structure de son roman, social et écologique, est d'une originalité surprenante et impressionnante : les anneaux d'un tronc d'arbre dessinent le portrait
d'une famille mémorable et d'une nature en péril.
Il est sans aucun doute l’un des plus grands écrivains canadiens de sa génération, certains parlent de lui comme l'héritier de Steinbeck.
Un premier roman magistral, de richesses, de subtilités, de rebondissements. Un roman qui ne se lit pas mais qui se dévore !
"Dis-moi, Samuel Verdi, c’est quoi ta vie à 35 ans ?"
Que diriez-vous à l'enfant que vous étiez à 10 ans ? Lui avoueriez-vous que vous n'avez réalisé aucun de vos rêves d'enfance ?
Que vous êtes passé à côté de votre vie ?
Quand les souvenirs du passé refont surface et troublent la conscience : qui étais-je ? qui suis-je devenu ? L'enfant que j'étais aime t'il l'adulte que je suis ?
Et si le meilleur moyen de renouer avec le passé, c’était de s’y replonger ?
Grégory PANACIONNE est à l’origine de plusieurs BD toujours émotionnellement fortes dont "Un océan d’amour" ou "Un été sans maman".
Il revient avec un roman graphique qui fait vibrer la corde sensible de l’enfance et l’influence de notre passé sur notre vie d’adulte.
Il offre une vraie comédie aux multiples ressorts : humour, nostalgie, désenchantement et amour.
Le récit est juste et touchant. Le dessin en dit long et pourrait se passer parfois de mots.
Une magnifique adaptation du roman de Cyril MASSAROTTO. A découvrir. A réfléchir.
Richard POWERS signe ici un roman magistral, brillant d’intelligence et d’une rare force.
Cet auteur fabuleux met en scène un père et son fils, ultra sensible et efficient, dans une Amérique contemporaine au bord du chaos politique et climatique. Il questionne notre place dans l’univers et nous amène à reconsidérer nos liens avec le vivant. Il étire son récit entre l’intime et l’infiniment grand.
Son héros, le jeune Robin, est pétri d'angoisse par un avenir qui s’assombrit. Son père est en quête d'adaptation et de transmission à la hauteur de ce Petit Prince rêveur et humaniste.
Richard POWERS, , farouche défenseur de l’environnement, possède ce don rare de lecture et décodage de notre monde, comme s'il pouvait anticiper certaines de ses évolutions. Il invite à une révolution des consciences.
Sidérations est une superbe fable, à la croisée de la Science, de l'Ecologie et l'Emotion. Une éco-fiction militante et engagée hors-norme.
Avec la primo-romancière Céline LAURENS, on entre avec délice et curiosité dans le quotidien d'un clan de gitans installés pour le temps d'un été à Lourdes, cité de croyances et de légendes.
Avec finesse et réalisme, elle interroge les pratiques et le vivant d'une communauté de vie. Elle en chasse admirablement tous les clichés, sots et ignorants ainsi que les fantasmes qui y demeurent accrochés durablement.
Ce roman est une chorale. Tous les personnages chantent. Ils sont vrais. Ils sont entiers. Ils sont beaux.
L'écriture est inventive de situations cocasses, de dialogues, de réparties. L'histoire est aussi jubilatoire que bouleversante.
Dans ce roman, la norme et la normalité n'ont pas voix au chapitre. L'écriture transpire l'amour, la fascination et le mystère.
Un premier roman, entre poésie et réalité. Entre onirisme et réalisme. Un petit bijou.
*** Prix Révélation des Ecrivains chez Gonzague Saint Bris
RENCONTRE EVENEMENT AVEC PAOLA PIGANI
MARDI 19 OCTOBRE 2021 (cf. rubrique agenda)
Paola Pigani se consacre à l’écriture depuis de nombreuses années. Née en 1963 dans une famille d’immigrés italiens installés en
Charente, elle a exercé la profession d’éducatrice à Lyon, où elle réside toujours.
Elle est venue à l’écriture par la poésie et continue de publier, régulièrement des recueils. En 2013, elle fait paraître un premier roman très remarqué, "N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures", couronné par plusieurs prix.
Ses deux romans suivants, "Venus d’ailleurs" ( 2015 ) et "Des orties et des hommes" ( 2019 ), salués par la critique, ont reçu un excellent accueil en librairie.
Son dernier roman, "Et ils dansaient le dimanche" redonne vie à un pan de la mémoire lyonnaise. Telle la chronique d’une vie humble faîte de combats dans une cité ouvrière textile « modèle » pendant la longue crise des années 1930.
Paola PIGANI recompose à merveille le quotidien de modestes vies d’immigrés et l'expérience intime et collective de l'avènement de la grande crise amenant chômage et la mise à l’écart des étrangers.
Son écriture est un hommage réussi et nuancé d'une époque et de vies portées par la solidarité, les affrontements et la détermination.
Avec "Billy Wilder et moi" de l'auteur britannique Jonathan COE, on se délecte d'un roman au charme fou, consacré au réalisateur et scénariste Billy WILDER (1906-2002) dont certains films demeurent dans les mémoires de l'histoire du cinéma : "Assurance sur la mort" (1944), "Sabrina"(1954), "Certains l’aiment chaud" (1959).
Jonathan COE offre un roman de formation touchant ainsi qu'un portrait intime d’une des figures les plus emblématiques du cinéma américain des années 50.
Usant parfois des codes d'un scénario (indications de lieu et de lumière, dialogues de tournage), l'auteur reconstitue avec précision, humour et nostalgie l’atmosphère d’une époque et les dernières années de carrière d’une icône cinématographique qui l'a éblouit dans sa propre jeunesse.
Malcom Kershaw, libraire à Boston, reçoit la visite d'un agent du FBI qui enquête sur deux crimes s'inspirant de meurtres de roman policier.
Plus étrange encore, les deux crimes font partie de la liste des huit crimes parfaits publiée sur un blog par Malcolm, dix années auparavant.
Ce dernier est rapidement convaincu que l'auteur de deux meurtres s'inspire de sa liste mais surtout qu'il fait partie de son entourage.
Au-delà de livrer une intrigue ficelée, Peter SWANSON maitrise l'art du rebondissement et de la manipulation jusqu'aux toutes dernières pages.
Un régal pour les amateurs du genre, une intrigue irrésistible et une brillante variation autour du roman policier.
Avec en filigrane cette question éternelle : le crime parfait existe-t-il ? Comme une réflexion malicieuse sur la possibilité ou pas de commettre un meurtre sans se faire pincer.
Un passionnant polar, d’une grande singularité, ingénieux et truffé de clins d’œil aux maîtres du genre. De quoi donner envie de relire les grands classiques.
Inde, 1910. Mary Lennox, petite fille de dix ans, perd ses parents pendant l’épidémie de choléra.
Petite fille renfermée, désagréable et malingre, Mary est est recueillie par un oncle toujours absent dans un sombre et étrange manoir perdu sur la lande anglaise.
Grâce à la rencontre d'un premier ami, elle va s'ouvrir à la vie et partir à la recherche d'un jardin mystérieux où jadis poussaient des roses.
Peu à peu, Mary se transforme, le temps de grandir entre émerveillement et tourments.
Ce premier tome de diptyque est une magnifique adaptation du roman de l'auteur Fr anglo-américaine Frances H. Burnett, l'un des plus grands classiques de la littérature jeunesse.
Une ode à la nature et l'amitié. Une BD qui ressuscite le charme suranné des contes d’apprentissage. Beau, touchant et émouvant.
En mars 2020, alors que nous connaissions pour la première fois un confinement, Vincent VILLEMINOT proposait à ses lecteurs, sur les réseaux sociaux, un véritable feuilleton littéraire.
Le rendez-vous était pris : tous les soirs à 18h, l'auteur offrait un nouveau chapitre de son roman en cours d'écriture, écrit au fur et à mesure de ses journées confinées.
Un an plus tard, L'île paraît enfin en version papier, dans une version un peu remaniée, pour le bonheur de ceux qui ont suivi l'aventure et pour ceux qui vont la découvrir !
Sur une île française brutalement coupée du monde par une catastrophe, une bande d’ados tente de survivre en se lançant dans une aventure de vie collective.
Vincent VILLEMINOT interroge notre humanité dans un roman aussi angoissant que passionnant et empreint d’une philosophie subtile. Dès 13 ans.
Aki SHIMAZAKI est une auteure d'origine japonaise qui compose sur les méandres de la vie, ses imperfections et la possibilité de les supporter.
Dans ce nouvel opus, elle dissèque le puzzle mémoriel d’un couple dont la femme est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Avec une écriture intimiste, sobre et toute en retenue, Aki SHIMAZAKI entremêle peinture du Japon traditionnel et scènes intemporelles de la vie conjugale.
C'est cruel, charmant et l’addiction nous vient irrémédiablement. Elle sème la délicatesse pour faire face à la catastrophe qui risque de s’abattre à tout instant sur ses personnages.
Elle retient son souffle et sa plume pour protéger des vies de funambules.
Une douce réflexion poétique sur la place des souvenirs condamnés à l'éphémère.
Tout ce qui arrive dans nos existences, est-ce le fait du hasard ou bien le fruit d'un destin tout tracé ?
Nous sommes à Paris à la Belle Epoque. Victor NIMAS est un comptable amoureux des chiffres et cartésien dans l'âme. Il mène une petite vie bien ordonnée jusqu'au jour où il tombe sur un billet pour un ballet russe. Il ne le sait pas encore, mais c'est le cours de sa vie qui pourrait bien changer, ses idées malmenées par la rencontre d'une danseuse qu'il n'aurait jamais dû croiser. L'amour vient bousculer sa vision de la chance et du hasard.
Cyril BONIN offre une très belle histoire aux ambiances dessinées fines, subtiles et raffinées. Le récit est surprenant, parfois déroutant.
Ce n'est finalement pas un hasard si l'auteur atteint son objectif : déplacer nos lignes intérieures, le hasard dans nos vies étant bien plus qu'une simple probabilité !
Voici une oeuvre riche aux multiples niveaux de lectures. Autant une réflexion sur le hasard, la destinée d'un homme, qu’un voyage dans l’Europe du début du XXe siècle. Une histoire d’amour sensible et complexe, illustrée et scénarisée avec brio.
Wynn et Jack, étudiants en pleine possession de leurs moyens, s’offrent enfin la virée en canoë de leurs rêves sur le mythique fleuve Maskwa, dans le Nord du Canada. Ils ont pour eux la connaissance intime de la nature, l’expertise des rapides et la confiance d’une amitié solide. Mais quand, à l’horizon, s’élève la menace d’un tout-puissant feu de forêt, le rêve commence à virer au cauchemar, qui transforme la balade contemplative en course contre la montre. Ils ignorent que ce n’est que le début de l’épreuve.
Au carrefour du nature writing et du thriller, ce roman hypnotique n’a pas fini de surprendre. L’angoisse est sourde et la nature environnante un personnage à part entière magnifiée par la prose de l'auteur.
On savoure un cocktail redoutablement efficace qui se lit sans relâche. Il y transpire une alliance parfaite entre suspense et poésie, marque de fabrique de Peter HELLER.
Tout est profondément humain et prétexte à s’immerger dans la beauté des paysages,. Peter HELLER dose et alterne admirablement les moments suspendus, l’émerveillement, le surgissement de la peur, la montée de l’adrénaline. "La Rivière" n’y déroge pas.
Roman d'aventure, haletant jusqu'au bout.
Le Dust Bowl, pendant la grande dépression. Un jeune photographe, John Clark, est missionné par Washington pour ramener des témoignages photographiques sur la vie des agriculteurs. Ce qu'il découvre dépasse tout ce qu'il aurait ou imaginer : pauvreté, détresse humaine, sécheresse...L'histoire de John Clark rencontre la grande histoire de l'Amérique et ses terribles tempêtes de poussière.
Aimée de JONGH signe un récit graphique magistral, émouvant et inspiré par des faits historiques. Son travail de recherche est remarquable autant au dessin qu'au scénario et révèle la tragédie d'une séquence encore méconnue de l'histoire des Etats-Unis.
Presque 300 qu'on ne ne lâche pas. A lire absolument.
Sur la presqu'île de Solak, au nord du cercle polaire arctique, trois hommes cohabitent tant bien que mal : Grizzly est un scientifique idéaliste qui effectue des observations climatologiques, Roq et Piotr sont deux militaires au passé trouble, en charge de la surveillance du territoire et de son drapeau.
Une tension s'installe lorsqu'arrive la recrue, un jeune soldat énigmatique, hélitreuillé juste avant l'hiver arctique et sa grande nuit. Sa présence muette et menaçante, exacerbe la violence latente qui existait au sein du groupe.
Quand la nuit polaire tombe pour plusieurs mois, il devient évident qu'un drame va se produire...
Dans ce premier roman, tout entier écrit « à l'os », Caroline HINAULT installe aux confins des territoires de l'imaginaire un huis clos glaçant, porté et maitrisé jusqu'à son explosion finale.
Dans un sentiment de révolte qui en a façonné la langue, la jeune auteure se met dans la peau d'un de ses personnages pour raconter la solitude et la folie de quatre hommes qui, coûte que coûte, tiennent debout en affrontant leurs démons, petits et grands.
Un premier roman noir qui vous chope, vous tient et ne vous lâche pas. Une fin inattendue. Sacrément une réussite.
En 1943, brille sur les planches Alicia, reine des ballets cubains, l'une des plus grandes stars ballerines du 20ème siècle. Alicia est un des piliers artistiques et une des figures du régime castriste dans un pays certes révolutionnaire mais économiquement dévasté.
C'est un tout un pan de l'histoire cubaine qui se dévoile, par le prisme de la danse classique, tantôt outil de propagande des idéaux castristes, tantôt unique porte de sortie face à un destin de vie dur et miséreux.
Ce récit, sublimé par les dessins des corps des danseurs, nous entraîne dans les coulisses de l'Ecole de Ballet de la Havane et parvient à nouer l’histoire de Cuba aux enjeux personnels et artistiques de la danseuse Alicia.
En 2011, vit Amanda, une jeune femme qui souhaite marcher dans les pas de la grande et sublime Alicia.
Surfant avec habileté sur trois périodes caractéristiques de l’histoire cubaine et trois destins différents mais reliés par une même passion dévorante, le scénario renvoie une image sans concession d’un Cuba oublié ou méconnu.
On plonge avec délice dans l'Odyssée glaciale d'une auteure primée, Marion BRUNET, qui revient avec un huis clos haletant où se mêlent l'intime et les peurs qui sommeillent en chacun de nous.
Ici, pas d'archéologue ou de riche héritière, seulement cinq adolescents, des presque adultes, des grands enfants, embarqués sur un voilier dans un périple funeste, le long des côtes irlandaises. Ils sont cinq donc, deux filles et trois garçons. Quatre se connaissent depuis toujours et le cinquième a débarqué, il y a quelques mois, au sein du quatuor magique.
C'est l'été, enfin. Leur dernier été ensemble, ils le devinent. Après une scolarité brillante, le bac en poche, tous vont s'envoler et quitter leur Bretagne natale. Alors, avant le grand départ, le quintet indestructible décide de s'offrir un dernier tour de piste, une dernière escapade, plus longue, plus lointaine et plus risquée que les précédentes.
Les parents, les grands-parents ont toute confiance en eux, ces gamins naviguent ensemble depuis l'enfance. On les laisse embarquer, fiers de leur autonomie, de leur courage et ravis de l'expérience inoubliable qu'ils s’apprêtent à vivre. Inoubliable, c'est le mot juste.
Le roman s'ouvre sur une vérité crue, brutale même. Clarence est mort. Lui, le meneur à la beauté solaire, le tyran dont chacun recherchait l'approbation. Aucun doute n'est possible, face à son corps flottant au grès des vagues océaniques, Clarence est mort. Reste à savoir comment…
Banal accident de navigation ou meurtre en toute amitié ?
Avec « Plein Gris », Marion BRUNET a imaginé un thriller excellent, cruel et glaçant, où les personnages sont de bons suspects, de probables meurtriers mais surtout de vrais naufragés.
L’auteure égraine les indices, les fausses pistes, les retours en arrière pour mieux manipuler le lecteur qui se laisse faire, bien volontiers.
A conseiller aux lecteurs à partir de 15 ans.
Voilà un roman JUNIOR capable, en un seul et unique tome, d'émouvoir, d'enchanter, de tenir en haleine les lecteurs avides d'aventure et de personnages malchanceux.
Il faut avouer que l'auteur britannique, Chris WORMELL, est loin d'être un débutant ! Grand habitué des albums humoristiques illustrés, il offre ici un roman d'excellente facture, véritable hommage à Charles DICKENS, Roald DAHL et à tous les orphelins de la littérature jeunesse.
Quelle histoire incroyable ! Vous aurez droit au meilleur : une héroïne malheureuse mais pétrie d'espoir, des personnages d'une méchanceté crasse, des rebondissements à la pelle, une cave glaciale, un duo de cleptomanes surdoués.
Espoir, courage et course-poursuite sur les toits de la ville... Chris WORMELL signe et illustre un conte rocambolesque, mené tambour battant et qui séduira les jeunes lecteurs par son ton décalé et son intrigue loufoque.
Surprenante dans un premier temps, cette écriture fait le charme du roman et créer un vrai sentiment de connivence entre l'auteur et ses lecteurs.
A conseiller aux enfants à partir de 9 ans.
Fraîchement débarquée dans un nouveau collège, ELLE s'intègre et se lie d'amitié rapidement. Pourtant, ELLE n'est pas une jeune fille ordinaire. Des personnalités multiples l'habitent et des alter-egos puissants et troublants jouent avec ELLE depuis sa petite enfance.
Si ses brusques changements d'humeur et d'attitude intriguent sa nouvelle bande de copains, ce phénomène semble intéresser d'autres personnes, comme un mystérieux photographe qui la suit à distance...
Kid TOUSSAINT donne ici une identité propre aux sentiments contrastés de l'adolescence. Son héroïne est l'une des plus attachantes en BD jeunesse ces dernières années.
C'est frais. C'est beau. C'est intelligent. Un scénario très rusé porté par les effets graphiques spectaculaires, vifs et colorés d'Aveline STOKART.
Ce premier tome est très prometteur !
Auteur de plusieurs livres remarqués par la critique, Mathieu MENEGAUX met en lumière les affres de la vie humaine face à une machine judiciaire qui peut se révéler cruelle et injuste.
Mathilde COLLIGNON avait une vie de femme tout à fait ordinaire. Parce qu’elle a croisé la route de deux hommes malveillants, elle est devenue une "femme-monstre", accusée d'une vengeance barbare.
Le procès de Mathilde s'achève à la Cour d'assises de Rennes. Les jurés rentrent en salle de délibération : neuf jurés, hommes et femmes en colère, doivent délibérer sur les actes de Mathilde et décider de son sort.
Inspiré par #MeToo, Mathieu MENEGAUX explore le procès d'une femme violée, qui s'est vengée. Il invite le lecteur au cœur des questions de société contemporaines et interroge le rôle de la justice face à la primauté de l'opinion publique et à la tyrannie des réseaux sociaux.
Une affaire incendiaire et du suspens porté par une écriture au scalpel, fine et intelligente. Un roman haletant et perturbant qui se lit à souffle coupé.
"Les enfants grandissent et deviennent des hommes. Les hommes grandissent et se détruisent eux-mêmes".
IONAH n’a jamais connu que les dunes et pour seule compagnie sa mère qui lui raconte un monde détruit par la folie des hommes. Ici point de rose à soigner, point de renard ou d’astéroïde à chérir. La nostalgie n’a pas cours, seul compte ce qui autorise la survie : un appentis pour s’abriter des tempêtes de sable, quelques palmiers, un puits, beaucoup de lézards et de rares légumes.
Consciente que son petit prince devra un jour désirer autre chose, la mère fait de lui le dépositaire de ses souvenirs. Elle lui représente ce qui composait l’existence d’avant : le goût du café fumant, l’arôme des fleurs, la rosée du matin sur les fougères, les notes d’un piano – mais aussi la haine, la cupidité et la guerre. Elle sait qu’un jour il lui faudra partir et s’arracher à ce lieu sécure et familier mais précaire.
IONAH, qui n'a jamais connu que le désert, survit à la mort de sa mère. Terrassé par le silence, le garçon entreprend un long voyage pour revenir vers les hommes. Au-delà des dunes, ce sont d'innombrables dangers qui l'attendent.
Santiago PAJARES compose une merveilleuse fable, une formidable épopée post-apocalyptique qui se concentre sur le désert intérieur et sur le rêve d'un nouveau départ composé d’épreuves, de solitudes et de mirages. Avec une rare poésie, il interroge ce qu’il reste de nous lorsque les corps sont soumis à la survie et à la solitude.
"Imaginer la pluie" est un récit profond qui s’attache à l’inventaire de ce qui est réellement indispensable à notre bonheur.
Une véritable prouesse littéraire, aux inspirations multiples, sur le sens de l'amour et du courage individuel. Un joyau universel.
On passe lentement un col et au bout de la route, dans la forêt, c’est là...la maison de grand-mère.
Parfois par la force des choses...les souvenirs d'enfance ressurgissent.
La jeune Mai se souvient d'un été passé avec sa grand-mère alors qu'elle ne veut plus retourner en classe, bien trop oppressée par ses angoisses intérieures qu'elle ne décodent pas.
Souvent avec pudeur...les souvenirs d'enfance ressurgissent.
May passe l'été chez cette grand-mère, d'origine anglaise, un peu sorcière, qui mène une vie solide et calme au milieu des érables et des bambous.
Avec douceur...certains souvenirs d'enfance ressurgissent.
May y découvre une vie rythmée par la nature, les secrets des plantes qui guérissent et les gestes bien ordonnés qui permettent de conjurer les émotions qui nous étreignent.
Dans ce très beau roman, intimiste et personnel, Kaho NASHIKI parle d'héritage et de transmission. On n'échappe pas à la singularité de la culture japonaise. Le rythme est calme et transpire la sérénité. Le style est savoureux et poétique.
Un moment lecture qui fait du bien.
Après les succès de ses précédents romans, Claire NORTON offre un roman social, familial et engagé. Elle s'empare d'un sujet délicat, celui de la violence conjugale quotidienne, qu'elle dévoile dans toute sa complexité et avec grande subtilité.
Valentine se concentre pour ne pas sortir du cadre. Elle travaille, elle est mère de famille et elle s'applique à donner l'image d'une femme à la vie paisible et ordinaire. Pourtant son histoire intime et personnelle est bouleversante. Intelligente et lucide, elle demeure malmenée par un époux autoritaire, jaloux et violent.
Claire NORTON offre un roman puissant et poignant qui en dit long sur l'emprise, la résilience et les croyances collectives.
C'est un cadre paradisiaque qui attend Tracy, la narratrice du huitième roman de l'auteur américain David VANN. Elle découvre Komodo, une petite île au large de l'Indonésie. Au programme, une semaine de plongée pour des retrouvailles familiales avec son frère aîné, Roy, baroudeur divorcé, et leur mère septuagénaire. Une semaine avec combinaison et bouteille d’oxygène pour admirer les trésors des récifs coralliens, les requins, les raies mantas, les tortues de mer...Une semaine d’accalmie, la première en cinq ans, depuis la naissance de ses jumeaux.
Pourtant, c'est une femme aigrie et frustrée, engluée dans son mariage et désabusée par sa vie de couple qui débarque. Très vite, le ton est donné. Tracy jalouse son frère Roy qui s'est affranchi de femme et enfant pour vivre sa vie. Elle ne manque pas une occasion pour exprimer ses frustrations et sa rancoeur.
D'incroyables scènes de découverte sous marines, aussi splendides que silencieuses, tempèrent les irruptions et ressentiments de Tracy. L'atmosphère tourne au vinaigre. Jusqu'à l'incident de trop...
Avec "Komodo", David VANN signe un livre suffocant, où la splendeur des fonds marins océaniques côtoie la détresse et le trouble d’une femme.
Tout en apnée, il sonde les abysses d'une âme humaine. Celle d'une épouse malheureuse, clouée au sol par la maternité et destinée au rôle de mère désaxée.
David VANN, auteur du spectaculaire roman "Sukkwan Island"(paru aux éditions Gallmeister en 2010), confirme ici son immense talent pour raconter l'intime et le creux intérieur des familles dysfonctionnelles. Ses confrères disent de lui qu'il n'est pas un écrivain mais un magicien. Nous approuvons !
Willow est une petite fille amoureuse de la nature. Elle fuit sa maison pour se réfugier dans la forêt après une dispute avec sa grande soeur. Elle y rencontre Pilu, petit être sylvain, partie elle aussi sur un coup de colère. Décidées à rentrer chez elles, les deux jeunes filles se confronteront à leurs humeurs et leurs chagrins.
Proposé comme un conte pour enfant, "Pilu des bois" offre un très beau récit d’apprentissage où deux enfants appréhendent leurs défauts, leurs doutes et leurs colères. Des thématiques complexes sont abordées avec grande justesse et finesse comme le deuil, la tristesse, le regret et l'empathie.
Une très belle histoire pour toute la famille, une ballade poétique servie par un dessin rond et lumineux.
A partir de 8 ans.
Un vieil homme joue divinement du Beethoven sur les pianos publics des gares et des aéroports. Les passants s'étonnent de ce virtuose qui ne veut pas se produire ni être connu du grand public.
Joseph, le narrateur du roman, nous interpelle et nous livre son histoire. C'est en 1969 que tout bascule pour cet homme : la perte de ses parents dans un accident le rend orphelin à 15 ans et l'envoi dans un orphelinat au coeur des Pyrénées. "Les Confins" est un établissement tenu par un abbé cruel et un surveillant sadique. Entre les corvées, les coups, la discipline intransigeante, il sera question pour lui d'amitiés sincères et profondes, de résistance, de projet d'évasion et d'amour.
Après deux romans remarqués "Ma reine" et "Cent millions d'années et un jour", Jean-Baptiste ANDREA convoque une fois de plus un remarquable talent de conteur. Il compose une véritable symphonie de l'enfance orpheline, une ode à la musique en toile de fond.
Ce roman est une petite merveille, que l'on savoure entre rires et larmes. Profondément touchant et émouvant.
Pour ce roman, Jean-Baptiste ANDREA est lauréat du GRAND PRIX RTL-LIRE 2021.
Nous sommes dans une jungle verte, luxuriante, humide et habitée par une société animale hiérarchisée où règnent l’affection et l’entraide. Un monde qui paraît si éloigné du nôtre, où pourtant le mot "ensemble" revêt tout son sens.
Jane CHAPMAN offre avec peu de mots, un album simple, aux messages poétiques et d'une rare puissance. Il s'agit de partage, d'attention aux autres, de bienveillance. Le graphisme est hyper réaliste et somptueux. Un travail tout en délicatesse à l'efficacité parfaite.
A partir de 3 ans
Avec son ciré jaune et son parapluie, Plouf le canard n’aime pas l’eau et déteste la pluie. Etrange pour un canard...
Un soir de tempête, Plouf recueille Nouille, une petite grenouille sans maison, qui elle adore l'eau !
C'est le début d'une rencontre improbable entre Plouf et Nouille, sur fond d'aventure pleine de rebondissements.
Après "Super Potes", un premier album jeunesse très remarqué, Steve SMALL offre une très belle histoire d'amitié qui prouve, une fois n'est pas coutume, que les différences sont une vraie richesse. Il revisite et adapte pour les enfants des thèmes indémodables et intemporels comme le partage, la tolérance et le bonheur du vivre ensemble.
A partir de 3 ans.
La souris dit "Je fais les plus belles crottes du monde", l'écureuil rétorque que c'est lui, avant que la belette ne riposte à son tour...
Et voilà que tous les animaux de la forêt, de la souris au cerf en passant par le renard ou encore le putois, se lancent dans un concours de "plus belles crottes du monde" !
Tous absorbés par leur affaire, les animaux ne voient pas le plus grand des prédateurs s'approcher : le chasseur. Il sont en bien mauvaise posture face à l'homme qui tient le fusil ! A moins que "les plus belle crottes du monde" n'aient pas été déposées en vain...
Pour la première fois réunies, Marie PAVLENKO et Camille GAROCHE créent un album d'exception. Elle s'emparent d'un thème sensible , celui de la chasse et de la cause animale, en dosant délicatesse et humour à merveille.
Un album jubilatoire, au message fort, intelligent et servi par des illustrations sublimes. À la fin de l’histoire, tel sera pris qui croyait prendre, pour le plus grand plaisir des lecteurs. C'est une pleine réussite.
A mettre entre toutes les mains, petites et grandes.
A partir de 4 ans.
RENCONTRE CONNECTEE AVEC NIKO TACKIAN
MERCREDI 5 MAI 2021 (cf. rubrique AGENDA)
Niko TACKIAN est romancier, scénariste et réalisateur. Son livre best-seller "Avalanche Hôtel" l'a hissé au rang des auteurs de thrillers désormais incontournables pour les amateurs du genre.
Alors qu'une tempête de neige s'abat sur le Vercors, une femme nue est retrouvée morte attachée à un arbre, des inscriptions tailladées dans le dos en grec ancien. Pour Elie Martins, garde nature, ce meurtre est un message qui lui est clairement destiné.
Douze ans auparavant, une blessure par balle l'a laissé totalement amnésique. Seule trace persistante de cette blessure : une inscription dans le dos en grec ancien...
Ce nouveau thriller "Solitudes" est un excellent roman d'ambiance sombre, pesant, glacial et parfaitement construit. Le suspense est implacable. L'écriture immersive et sensitive malmène le lecteur au coeur même des montagnes enneigées du Vercors.
Attention...Frissons garantis même sous un plaid bien au chaud chez soi !
RENCONTRE AVEC STEPHANIE COSTE
MARDI 25 MAI 2021 (cf. rubrique AGENDA)
Seyoum est l'un des plus gros passeurs de migrants des côtes libyennes. "L'espoir est mon fonds de commerce" dit-il. Seyoum le dit avec beaucoup de cynisme et fait le job sans aucun scrupule ni forme de culpabilité. Il a monté un véritable business sur la misère, le malheur et la détresse de centaines d'hommes, de femmes et d'enfants. Il ne s'émeut pas de leur destin tragique. A chaque traversée, il peut trinquer aux démons de la Méditerranée qui lui assurent respectabilité dans le cercle nauséabond des trafiquants d'être humains.
Pourtant, lorsqu'un énième convoi chargé de candidats à la traversée débarque, Seyoum est littéralement bouleversé. A t'il oublié qui il est vraiment ? D'où il vient ? Ce qu'il a traversé et enduré lui-même ? Seyoum doit faire face à son passé d'Erythréen et au souvenir de sa famille décimée par la dictature et la torture.
Ce premier roman est d'une force incroyable. A travers les destins croisés de migrants et de leur bourreau, Stéphanie COSTE propose un tableau saisissant et hyperréaliste de notre société. Elle explore la souffrance intime des hommes au regard des grandes folies de l'humanité. L'écriture est franche et incisive. Le rythme est puissant. A LIRE DE TOUTE URGENCE !
Clémence est une jeune actrice belge. Elle décide d’enlever sa grand-mère de la maison de retraite où elle séjourne pour lui permettre de retrouver sa maison d’enfance. Face à la souffrance de la femme qui l’a élevée, atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle est prête à tout pour lui offrir un moment inoubliable.
Avec douceur et empathie "Ne m’oublie pas" aborde les thèmes de l'isolement, de l’abandon, de la peur de l’oubli et de l’amour filial. Alix GARIN offre un road trip rocambolesque souvent drôle, toujours touchant.
Dans cette magnifique fuite en avant, deux femmes se retrouvent et se comprennent par-delà l’âge et la maladie qui le séparent.
Un récit illustré sublime qui résonne bien au-delà de sa lecture.
Elfie vit avec ses deux sœurs dans un bus-librairie sillonnant la France. Elle hérite de sa mère d'un étrange carnet de pouvoirs jusqu’ici inconnus. Commence pour elle une série d’enquêtes destinées à illuminer le quotidien des personnes qu’elle croise.
Histoire féérique et entrainante, "Le grimoire d’Elfie" initie une nouvelle série BD qui plaira à tous les publics. C'est un récit tendre et aventureux qui mêle enquête, magie et charme du quotidien. Le ton léger et le dessin pétillant nous emportent dès les premières pages.
Un premier tome envoûtant. A ne pas manquer !
Vanessa Bamberger est née en 1972 et vit à Paris. Journaliste indépendante pour différents magazines, elle se consacre depuis plusieurs années à l’écriture. Son second roman, le magnifique "Alto Braco", paru en 2019, a connu un énorme succès de librairie et a été couronné par cinq prix littéraires.
"L'enfant parfaite" est le roman d'une génération et d'une société paralysée par les obligations de performance et de réussite. "L'enfant parfaite", c'est Roxane, une jeune lycéenne brillante, qui porte les rêves et supporte les angoisses de ses parents.
Ce roman est passionnant tant il résonne en force et peut faire écho à nos propres vécus d'enfant et de parent. Vanessa BAMBERGER est alerte sur les maux de notre société. Elle s'empare avec habileté et grande délicatesse d'un sujet complexe, celui de l'adolescence, du mal être et de la construction de soi.
Un roman émouvant et bouleversant à lire. En guise de signe ou d'avertissement.
Carine JOAQUIM est née à Paris et vit en région parisienne où elle enseigne l’histoire-géographie. Avec "Nos corps étrangers", un premier roman d'une grande finesse psychologique, elle touche le coeur, sonde les corps et sublime l'âme humaine.
Le sujet est universel et récurrent en littérature : l'itinéraire d'un couple ou le destin d'une famille ordinaire. Un savant mélange d'amour, de séparation, d'apprentissage, de peurs et de doutes. Vouloir tout quitter, partir, puis revenir. L'équilibre que l'on cherche à (re)tenir à tout prix. Pour quoi ? Pour qui ?
L'histoire est belle et cruelle : un couple en danger qui s'accroche et s'enfonce dans le déni. Tout, absolument tout dans ce récit sonne juste et frappe fort.
Carine JOACHIM décrypte savamment les mécaniques des esprits et des corps, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent nos vies. Elle sublime les relations détruites autant que les passions naissantes.
Un premier roman doté d'une très belle plume avec une fin aussi glaçante qu'époustouflante !
Nous sommes dans les années 20, au fin fond de l'Italie. La toute jeune Zita est fille des aubergistes du village. Elle sert en tant que bonne chez Monsieur Leone, le notaire respecté du village. Ce dernier est revenu mutilé de la Première Guerre mondiale et fût autrefois un grand passionné de courses automobiles.
Grâce au vieux Leone, Zita découvre une passion insoupçonnée : piloter des voitures de courses. Zita ne parle jamais. Zita écoute. Zita apprend. Zita excelle. Alors que la compétition automobile devient pour l'Italie fachiste un symbole national de puissance, Zita s'impose dans ce milieu aussi masculin que méprisant pour les faibles et les étrangers.
"Zita" est un premier roman singulier, très original, à la lecture exaltante et trépidante. Olivier HERCEND explore le cheminement intime et solitaire d'une femme dans une époque sombre de l'histoire. Son écriture transpire l'expérience de l'exaltation de la course : on s'accroche au livre dans les virages !
On ne peut être qu'ému et bouleversé par l'histoire de "Zita", simple petite bonne en Italie qui, en 1922, est devenue une incroyable pilote et inégalable championne.
Louise ERDRICH, auteure du magnifique roman "LaRose", offre un nouveau récit passionnant, surprenant et lumineux. En écho à la Servante écarlate de Margaret ATWOOD, elle questionne la filiation, l'adoption ainsi que les désordres écologiques et les dérives politiques de nos sociétés à venir.
Etats-Unis. Nous sommes dans un futur inquiétant. La reproduction de l’espèce humaine est contrôlée, les notions de liberté et de procréation sont devenues des armes politiques. Cedar Hawk Songmaker est une jeune indienne qui fuit le nouveau diktat imposé aux femmes enceintes. Elle tient un journal, écrit en guise de lettre adressée à son enfant à naître. Elle y questionne le sens profond de la Vie et la place de l'Humain sur terre.
Quand l'avenir de l'humanité est menacé, que peut-on transmettre? A travers son journal, Cedar explique à son futur enfant d’où il vient et les choix qu'elle doit faire pour les protéger, quitte à vivre en clandestinité.
Louise ERDRICH propose une nouvelle fois un texte d’une intensité grave et d'une magnifique subtilité. Il est empreint de thèmes forts qui lui sont chers : maternité, religion, spiritualité et liberté.
Un récit bouleversant et puissant aux allures de fable noire et dérangeante. CAPTIVANT !
1832. Dans une petite ville du Connecticut, une école ouvre ses portes aux jeunes filles noires près de 30 ans avant l’abolition totale de l’esclavage. La population blanche locale n'est pas du tout prête à accepter et menace l'institutrice en place de retirer les enfants blancs de l'école...
Wilfrid LUPANO (Les vieux fourneaux) adapte ici une histoire vraie avec force et engagement. Il s'agit de solidarité et de sororité du point de vue d'un collectif de jeunes filles noires. Elle sont toutes des élèves, à qui on refuse un droit fondamental, celui de s'instruire. Le dessin doux et chaleureux de Stéphane FERT, déjà habitué aux récits engagés, sert à merveille le scénario. Tout le long combat de l’abolition ramené ici à une petite communauté craignant l’intelligence de jeunes femmes à cause de leur couleur de peau.
Une excellente bande dessinée, puissante et optimiste, qui revient sur des combats bien malheureusement toujours d’actualité.
En 2013, Gabrielle FILTEAU-CHIBA décide de changer de vie. Elle aspire à un rythme de vie plus lent et plus près de la nature. Elle vend ses affaires de citadine, quitte Montréal, achète une terre près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno et emménage dans une cabane rustique du Bas-du-Fleuve.
Elle y vit sans électricité et sans eau courante et s'y projette pour quelques temps. Piégée par une vague de froid, elle s’encabane pendant 10 jours.
En un très court récit, et par les pensées d'Anouk, son double fictionnel, elle raconte le rude hiver, isolée dans les bois, entre nuits blanches, luttes acharnées contre le froid et les disettes imposées.
Elle décrit dix jours d'une vie de solitude profonde qui l’ont inspirée et qui l'ont amenée à tenir un journal quotidien qui deviendra finalement un livre. Elle s'imagine entourée de coyotes, elle s’émerveille des aurores boréales et des étoiles filantes. Fiction ou réalité ? Elle dira plus tard : « Je me suis imaginé des choses qui ne sont peut-être pas arrivées. Dans un délire d’avoir froid et de ne pas dormir. Tes peurs prennent plus de place. Tu ne sais plus s’il y a quatre ou quarante coyotes dehors ».
"Encabanée" est un retour à soi, un voyage intime, une séquence choisie d'existence ascétique. Aux phases d'allégresse succèdent de vraies périodes de doute et de belles réflexions sur notre façon d'habiter le monde.
Marie CHARREL est journaliste au journal Le Monde. Dans ce sixième roman, elle s'empare de l'incroyable destin de Sylvin Rubinstein, prodige du flamenco, juif, résistant et figure injustement oubliée de l'histoire. Elle propose un récit historique captivant et brûlant. Une histoire familiale à la beauté singulière. Un ballet de personnages superbe et incandescent qui embrase les quatre coins de l'Europe. Un incroyable destin d’artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde et prêts à se battre jusqu’au bout pour défendre leurs passions et leurs convictions.
La construction du roman est parfaite et la plume magnifique. Une lecture magique.
Yatora, un lycéen perdu et sans ambition, aperçoit par hasard la toile peinte par une de ses camarades en cours d'art plastique. Un événement qui aurait pu rester sans conséquence mais qui va bouleverser sa vie. Sans talent apparent, il décide de se lancer corps et âme à la conquête de la seule et unique école supérieure d'art publique au Japon, la "Geidai" de Tokyo.
"Blue Period", dont le titre est une référence à l'œuvre de Pablo Picasso, est une série manga hors norme qui plonge littéralement le lecteur dans le monde de l'art, ses techniques, son histoire et ses pratiques. Plusieurs fois primée au Japon, cette œuvre est extrêmement rafraichissante et passionnante. Elle est menée d'une main de maître par la jeune mangaka Tsubasa YAMAGUCHI, elle-même issue de l'Université des arts de Tokyo (ou Geidai).
Les illustrations, au trait moderne et fluide, associées à un scénario particulièrement rythmé, font de ce manga un incontournable pour tous les amateurs d’œuvres originales.
Un petit trésor à découvrir absolument !
Après "Roissy", son premier livre très remarqué , Tiffany TAVERNIER revient en force avec "L'ami", un roman qui sonde brillamment l'âme humaine.
Thierry vit avec son épouse dans une maison reculée et isolée. Ils ont une amitié franche et sincère avec leurs couples de voisins. Un matin, Thierry assiste à leur arrestation musclée par le GIGN. Thierry va rapidement découvrir que Guy, leur voisin, n'est pas du tout l'homme qu'il imaginait.
Une révélation à l'effet d'une bombe qui va entraîner Thierry dans une descente aux enfers mêlant trahison, déception et tristesse. Comment se fait-il qu'il n'ait jamais rien soupçonné ni décelé de la véritable identité de son unique ami ?
Tiffany TAVERNIER dresse le portrait d'un homme en détresse, aux prises avec un drame et des émotions qui le dépassent et qui réveillent en lui de vieilles blessures d'enfance. Elle explore subtilement les âmes tourmentées et bouleversées. Elle interroge de manière puissante l’infinie faculté de l’être humain à renaître de ses traumatismes.
Ce roman est captivant et addictif. La plume est habile et le propos d'une finesse psychologique déroutante.
Julien Dubois est un vieil homme aigri, ancien pianiste de renom, plus connu sous le nom d’Eric Bonjour. Alors qu’une journaliste vient l’interviewer, Julien Dubois décide, enfin, de lever le voile sur une vie entière de mensonges, sur une carrière qu’il considère ne pas mériter, sur ce jeune pianiste de génie resté dans l’ombre, sur cette mascarade qu’est sa vie.
Filippe MELO, scénariste, réalisateur de films et pianiste professionnel offre une histoire complexe de deux monstres sacrés de la musique, entre virtuosité et célébrité de façade. Le travail graphique associé de Juan CAVIA, aux traits anguleux, séduit par le choix des couleurs.
Ce roman graphique est une ode à la musique, aux tourments de la vie, aux événements qui nous forgent, au hasard des rencontres. C'est un récit doux amer sur des artistes consumés par leur art dans une période troublée des années 1930 à 1970 en France.
Une remarquable travail de composition avec la belle surprise d'un dénouement inattendu.
Gertie vit au sommet de monts enneigés parmi un troupeau de yacks. La vie pourrait être parfaite mais...c'est la plus petite des yacks.
Gertie se sent minuscule. Elle est toujours à la traîne. Sa taille ne lui sert à rien. Elle veut grandir. Elle veut prendre de la hauteur car les grands yacks peuvent tout faire, selon elle.
Enfin, c'est ce qu'elle croit. Avant de comprendre que c'est parce qu'elle est petite qu'elle peut réaliser quelque chose de grand pour sa communauté.
Un album jeunesse humoristique et caustique à souhait. Une belle histoire pour apprendre à grandir mais pas trop vite !
A partir de 4 ans
L'auteur anglais Graham SWIFT est fasciné par le bord de mer, le théâtre, les acteurs et les artistes de music-hall. Son roman "Le grand jeu" explore subtilement le thème de la tragédie amoureuse dans la tradition du spectacle de variété des années 50.
Eté 1959. Théâtre de Brighton, l'un des derniers bastions britanniques du spectacle vivant. Un artiste de music-hall et un magicien tombent amoureux de la même femme. Evie White est la sublime assistante de Ronnie Deane, incroyable magicien dit Pablo le Magnifique. Jack Robbins est un virtuose maître de cérémonie. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le trio détient les clés du succès du spectacle de variété offert aux vacanciers du bord de mer.
Dans ce monde d'illusions, d'éclats, de plumes et de paillettes, la vraie vie s'invite malgré tout, malgré eux, avec ses mystères et ses douleurs.
Après son roman "Le dimanche des mères", Graham SWIFT revient pour notre plus grand bonheur. Avec délicatesse et maestria, il redonne vie à une époque disparue, celle des coulisses du divertissement populaire d'après-guerre. Son triangle amoureux est une merveille et bouleversant de vérité.
À la veille de l’an 2000, un groupe de trentenaires découvre que le scénario de fin du monde qu’ils ont imaginé et créé dans leur enfance se réalise. Seuls à connaitre la suite des événements, ils décident de traquer l’homme à l’origine de la situation, un certain « Ami ».
La grande œuvre de Naoki URASAWA revient dans une version dite "Perfect" et retraduite. Elle contient la véritable fin de l’histoire réécrite par l’auteur des années après sa première version.
Ce grand récit choral qui entremêle les générations et les époques s'impose comme un polar science fictionnel. L'auteur tisse une toile complexe, un immense puzzle à construire au fil des pages, le tout servi par un dessin millimétré qui fait la part belle à ses personnages uniques et expressifs.
Un coup de maître pour un thriller passionnant au graphisme impeccable qui a reçu le prix du meilleur scénario Angoulême 2004 et qui a été couronné d'un Japan Expo Awards en 2008.
A découvrir dès l’adolescence.
Ludovic MANCHETTE et Christian NIEMIEC sont traducteurs de films et de séries américaines. Alabama 1963 est leur premier roman et reflète leur passion commune pour les Etats-Unis.
1963. De grandes avancées sur l'intégration des noirs dans la société se profilent. A Birmingham en Alabama, le KKK est encore très présent et des petites filles noires disparaissent. La police ne se soucie guère de chercher le ou les coupables. La communauté noire se mobilise et dans un élan de désespoir, des parents vont solliciter Bud Larkin, un détective blanc, raciste, alcoolique et viré de la police pour faire avancer l'enquête qui piétine.
La cause paraît perdue, jusqu’à ce que la jeune femme de ménage noire qu’il a embauchée s’en mêle. Un duo que tout oppose, inattendu et comique s'empare d'une intrigue captivante.
Ponctuée par des faits historiques tels que l'assassinat de Kennedy ou le discours de Martin Luther King, cette enquête est une plongée réaliste dans la société ségrégationniste américaine .
De par leur expérience et formation, les auteurs proposent une écriture très cinématographique où les dialogues prédominent. Le suspense de l'intrigue est digne d'un bon polar américain. Le lecteur s'attache énormément aux personnages qui transmettent humour, sensibilité et émotion. Aucune vision manichéenne n'est palpable, les préjugés de couleur étant des deux côtés.
Ce roman a été un coup de coeur assez unanime de la presse et des libraires. Il est validé et assumé par les Cocottes !
Denver (Colorado), 1895. Le danger est partout. Dans les ruelles des bas-fonds, dans les bordels où les femmes se font tabasser, dans les saloons où les fusillades se succèdent. Dans une usine désaffectée en périphérie du centre-ville, deux adolescent, Cora et Sam, veillent sur une familistère d'enfants abandonnés...
Ce roman est l’histoire de Sam, un gamin fou amoureux et de Cora, sa belle aimée, qui ne vit que pour protéger sa "tribu d'enfants”. Sam nous raconte leur histoire : des gamins des rues qui perdent leur innocence dans une hallucinante géographie des bas-fonds de la ville de Denver ravagée par la crise économique de la fin du XIXe siècle.
Benjamin WHITMER est un des romanciers américains les plus doués de la jeune génération. De son dernier roman émanent une rage folle et une tendresse furieuse pour des enfants dynamités par la corruption du monde des adultes.
Qui n'a pas rêvé, ou à l'inverse cauchemardé, de se retrouver en pantoufles dans le métro ou à une réunion de travail ?
Un court moment d'inattention, la porte se ferme, les clefs sont restées à l'intérieur. Mais le temps presse, une réunion importante se profile et notre héros décide de fouler le sol de "l'extérieur" de ses pas feutrés...les pantoufles aux pieds.
Ce qui se présente comme de la malchance se transforme en une décision assumée : vivre une épopée urbaine sans chaussure au pied dans une société conformiste. Une décision peu ordinaire, sur plusieurs jours, qui invite à des situations parfois légères souvent cocasses.
L'auteur, Luc-Michel FOUASSIER, offre un roman drôle, caustique et moqueur.
Un véritable remède à la morosité. Une fable philosophie loufoque. Une ode à la liberté individuelle. Un moment réjouissant de lecture.
On tombe sous le charme !
Dans "On ne touche pas" la primo-romancière Ketty ROUF offre une réflexion intéressante sur l’image de soi et le rapport à l’autre. Professeure de l’Éducation nationale, cette jeune auteure a librement puisé dans sa propre expérience pour écrire ce roman qui a obtenu le Prix du premier roman 2020.
"On ne touche pas" est le portait d’une jeune femme, Joséphine, qui renoue avec sa féminité tout en s’affranchissant du carcan de la beauté. Joséphine est prof de philosophie dans un lycée parisien le jour et strip-teaseuse la nuit. Elle fuit la grisaille de son quotidien d'enseignante en devenant effeuilleuse dans un cabaret des Champs-Élysées.
On suit l’évolution de Joséphine, ses réflexions sur l’égalité des sexes, sur le rapport à l’argent, sur le rôle de la culture, sur l’avenir de l’éducation et sur la notion du libre choix de tout un chacun. Il est également question d'une certaine forme de dualité pour les femmes qui peinent parfois à faire cohabiter leur vie intellectuelle et leur vie sensuelle.
Ketty ROUF fait voler en éclats les préjugés sur le sexe et la société. Elle propose avec brio un récit intimiste, livré avec sobriété, franchise et humour.
ATTENTION CHEF D'OEUVRE !
Nous sommes au beau pays de Jacominus Gainsborough. Il a donné rendez-vous au port à Douce, à "Midi Pile", car il va embarquer et il a quelque chose de très important à lui dire. Viendra-t-elle ? Et arrivera-t-elle à temps ? En attendant, il l’imagine et il l'attend.
Le lecteur « traverse » les scènes et les tableaux de ce livre d’artiste aux pages finement découpées. Il est dans la tête de Jacominus, petit lapin à l’âme humaine sensible, dont il partage les doutes et les élans. Il est tout autant dans la peau de Douce qui s’achemine jusqu'à lui alors que "Midi Pile" approche...
Rebecca Dautremer marque un grand coup avec cette ouvrage d’orfèvrerie.
* PÉPITE DU LIVRE ILLUSTRÉ AU SLPJ DE MONTREUIL 2019
* TROPHÉE DE LA CONCEPTION ARTISTIQUE AUX TROPHÉES DE L’ÉDITION 2019
* D’une beauté absolue ! Télématin, France 2
* Le plus beau rendez-vous de l’automne ! ELLE
* Midi Pile est plus que parfait. Il réinvente le temps, la langue et l’art. Le Figaro littéraire
* Un véritable trésor de délicatesse. France Inter
* Un chef d’œuvre absolu ! La Maison des Maternelles
* Un monument de poésie, de minutie, de beauté et de tendresse. France Culture
* Une poésie de papier. Lire
* Un petit trésor à mettre entre les mains délicates des enfants. Paris Mômes
* Un véritable trésor de papier à admirer encore et encore, de 6 à 106 ans. CNEWS
* Spectaculaire ! "Être et savoir". France Culture
* D’une beauté envoûtante. Le Point
* Un vrai livre d’art pour toute la famille. Europe 1
* Une malle aux trésors à explorer et à bichonner. Terra Femina
* Un trésor de livre jeunesse. Voici
Suivez le parcours incroyable du Papillon Monarque qui migre, chaque année, en partant du Canada pour aller rejoindre les forêts chaudes du Mexique. De la larve, en passant par la chrysalide, jusqu'au premier envol, l'artiste Susumu Shingu retrace la migration exceptionnelle de ces papillons voyageurs.
Les couleurs éblouissantes, les prises de vue qui procurent l'impression de voler parmi ces nuées de lépidoptères nomades font de ce magnifique album un concentré d'évasion poétique.
Un voyage gratuit sans quitter la maison, c'est bien pratique en temps de confinement !
A partir de 4 ans
2037 - Dans une Suède orwellienne, un pays devenu une dictature où la vie privée et la liberté sont inexistantes. ISOLA est une île battue par les vents au large de la Suède. C’est là que doit se dérouler une épreuve déterminante pour la sélection du meilleur candidat à un poste aussi prestigieux que secret au sein d’un mystérieux projet de l’État suédois.
Sept personnages vont séjourner quarante-huit heures heures sur l’île, six candidats et une infirmière. Dès le début, le lecteur est mis dans la confidence : Anna Francis fera seulement semblant d’être une candidate. Le président l’a choisie pour infiltrer le groupe, simuler sa propre mort et analyser les réactions des autres candidats.
Dans la veine du célèbre "Dix petits nègres" d’Agatha Christie, ce premier roman offre un huis clos glaçant et extrêmement efficace.
L'auteure, Asa AVDIC, joue avec nos nerfs en travaillant et mixant subtilement les genres et les codes de la dystopie, du thriller et du roman noir. Elle joue avec les atmosphères et flirte avec le machiavélisme et la perversité. Le rythme est exaltant et le récit est prenant.
Un original dans l'univers Polar.
L'auteur, David Joy, n'a que 36 ans mais est l'un des écrivains américains les plus brillants de sa génération. Il vit dans les Blue Ridge Moutains et raconte comme personne sa région qui semble figée dans le temps. C’est un endroit que les jeunes rêvent de quitter mais ils n'y ne parviennent jamais. Comme beaucoup dans cette région des Etats-Unis, il chasse. Pas par goût mais par nécessité, pour se nourrir.
Et c’est comme ça que débute son nouveau roman : une petite ville perdue dans les Appalaches, en Caroline du Nord. Darl chasse le cerf de nuit sur une propriété privée. L'accident arrive, ce qu'il croyait être un sanglier n'était autre qu'un homme : le frère, un simple d'esprit, de l'homme considéré comme la plus grande terreur de la ville. La décision de Darl est prise, il dissimule le corps avec l'aide de son meilleur ami. Mais rapidement, le frère du défunt remonte la piste et n'a plus qu'une idée en tête, se venger.
Dans cette petite perle de roman noir, David JOY dresse le portrait du Dirty South et de la jeunesse marginale du Sud des Etats-Unis. Bien loin des clichés, on découvre une Amérique austère et violente qui lutte pour survivre. Il est question de vengeance, de culpabilité, de survie mais également des liens qui unissent les hommes, d'amitié et d'amour. David JOY nous fait vibrer, nous emmène avec talent et sensibilité, au plus près de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de pire et de meilleur.
À la fois sombre et lumineux, ce roman plonge le lecteur avec une justesse remarquable, au coeur des Appalaches. C'est un roman magistral à la beauté âpre, entre poésie des grands espaces et réalisme le plus cru.
Marie et son père se rendent chez sa grand-mère pour les vacances de Noël. Dès que le train quitte la gare, le père de Marie s’endort. Les autres passagers sont dans leur bulle. Marie s’ennuie et décide de faire un tour dans les wagons. Le train s’arrête subitement. Marie descend du train et sort faire un tour dehors. Le merveilleux est au rendez-vous : des lutins surgissent soudain !
En plein coeur de forêt, Marie vit un rêve éveillé, un véritable enchantement. Une fois revenue dans le train, son père ne la croit pas, comme la plupart des adultes incrédules face aux vérités des enfants. Seuls le contrôleur du train et les lecteurs sont complices de son voyage au pays des merveilles !
Rodolphe et Louis Alloing mettent en scène une histoire de Noël magnifique et féérique où l’imagination de l’enfance se confronte au pragmatisme des adultes. Le texte est accompagné par des illustrations de décor hivernal splendides et oniriques.
A partit de 5 ans
La bédéiste Mara étonne et enchante avec cette nouvelle série originale, dynamique, riche en rebondissements et portée par des personnages attachants.
S’inspirant des séries qui ont bercé sa jeunesse et nourrit son imaginaire foisonnant, Mara expose avec brio ses talents de dessinatrice et de scénariste. Elle propose un récit d’aventure "grand spectacle ", entraînant et captivant dans le New-York des années 30.
Ce premier tome se déguste d'une traite. L'épisode est bien trop court pour nous rassasier. La suite est attendue avec une impatience frénétique !
Amateurs de spiritisme, de mystère et d'aventure, cette série est faîte pour vous !
Franck Pé et Zidrou rendent un superbe hommage à l'animal fabuleux créé par Franquin dans la série "Spirou et Fantasio". Ils réinventent le mythe du Marsupilami en proposant une fable sur la mal-traitance et le trafic d'animaux exotiques.
Cet album est une merveille tant au niveau du scénario que des illustrations. Les dessins sont somptueux et les personnages superbement croqués.
Ce premier tome est un immanquable pour tout amateur de BD et le début, à n'en pas douter, d'une très belle série.
Colibri est tout petit et...bien malgré lui, il va vivre la plus extravagante des aventures !
De son minuscule nid douillet, le voilà qui bondit de page en page, au gré des éternuements d’un personnage invisible et facétieux. De vol en survol, il rencontre une araignée peintre, des tortues igloos, un éléphant amateur de bulles, une louve romantique…
Les jeux de mots savoureux, les charades rigolotes et les virelangues bien trouvés sont soutenus par les splendides illustrations de Natali Fortier.
Un album qui réserve de douces surprises.
A partir de 6 ans.
ENORME COUP DE COEUR DE SOPHIE
Kurdistan, 1986. Lorsque la frêle Frmesk vient au monde, elle n'est pas la bienvenue aux yeux de son père. Ce n'est qu'une fille. Son crâne chauve de nourrisson porte une petite tache de cheveux blancs. Est-ce un signe d'Allah ? Est-elle bénie ou maudite ? La mère de Frmesk craint pour la vie de sa fille.
Quand son mari menace de l'enterrer vivante, elle ne voit d'autre solution que de la confier à ses propres parents. Heureusement, les grands-parents maternels de Frmesk sont prêts à la recueillir et à l’élever avec amour. Mais pourront-ils la préserver des menaces psychologiques et physiques qui pèsent de tous côtés dans ce Kurdistan ravagé par la guerre, le génocide et la haine ?
Ce premier roman est le récit sans voile de l'oppression de femmes musulmanes. Un texte courageux, dur et violent, qui est inspiré de faits réels et de la vie de l'auteure. Il est exceptionnellement fort et traite de la vulnérabilité et du danger que constitue encore aujourd'hui le simple fait de naître femme.
BOULEVERSANT & MAGISTRAL. A LIRE DE TOUTE URGENCE !
Sara Omar est née au Kurdistan en 1986. Elle vit au Danemark depuis 2001 où elle est réfugiée. "La Laveuse de mort" est son premier roman, et le premier d’une série centrée autour du personnage de Frmesk. Il lui a valu le Prix des Droits de l'Homme, mais aussi des menaces de mort toujours persistantes. En 2017, année de sa publication au Danemark, elle a été élue “Femme de l’année” par le magazine Elle.
L'illustratrice japonaise Yukiko Noritake propose un grand et magnifique album intégralement réalisé au dessin et sans tablette graphique.
Elle aborde avec poésie deux conceptions opposées de la nature et de notre rapport à l'environnement : deux frères ont hérité chacun de la moitié d'une même forêt. Le premier s’installe simplement, il aime la nature comme elle est. Le second a de grands projets, il n’a pas peur de faire de la place, quitte à modifier considérablement le paysage.
Dans un style épuré et contemplatif, Yukiko Noritake offre une superbe métaphore de la façon dont nos actions modèlent la nature qui nous entoure. Elle engage une réflexion subtile et pleine de réalisme, presque sans paroles, sur un sujet contemporain fort.
Une joli manière d'aborder les thèmes de l'écologie et de l'environnement avec les enfants.
A mettre entre toutes les mains.
A partir de 6 ans
Au village, tous les hommes et les garçons en âge de combattre sont morts. L'hiver passé, ils ne sont pas revenus de la Grande Guerre contre les loups. Alors, quand le hurlement d'un loup se fait de nouveau entendre dans le lointain, tout le village tremble. Sauf Milo, un jeune archer, qui décide de partir affronter le dernier des loups afin d'éradiquer ces bêtes qui menacent la tranquillité des humains. Mais le véritable combat à mener est-il bien celui que l'on croit ?
L'histoire est puissante autant qu'elle paraît éternelle : l'homme et le loup se vouent une haine tenace depuis toujours et seraient bien incapable de cohabiter. Cet album, s'il évoque des représailles dans un premier temps, prône la tolérance, la compassion et le pardon.
C'est un très beau conte initiatique où un jeune héros, entre enfance et âge adulte, part affronter le monde, et en revient grandi, emprunt d'une sagesse nouvelle.
Une nouvelle fois le duo redoutable de Sébastien Perez (scénariste) et de Justine Brax (illustrations) propose un "album-bijou" d'une réussite absolue. Le trait graphique est plein de finesse et illustre magnifiquement un texte aux élans poétiques. "Le Dernier des loups" évoque avec noblesse la nature et magnifie les animaux sauvages.
A partir de 6 ans
Peut-on se décider à abandonner pour toujours le compagnon de jeu qui a si longtemps enchanté son enfance ? La situation est difficile pour le jeune Sylvain qui doit, à la demande de ses parents, remiser au grenier ses vieux jouets.
Sylvain obéit à ses parents, mais pas avant d'enfourcher une dernière fois Charlemagne, son cheval à bascule, invincible destrier. Ce sera au triple galop qu’il effectue une ultime aventure au pays de Sylvanie. Après avoir affronté les chevaliers de la Mort-Rouge, piégé les dragons ailés et sauvé le monarque de son château en flammes, Sylvain doit dire adieu à l’insouciance de son enfance et retrouver la discipline de ses devoirs d’écolier.
Et comme c’est dur d’abandonner sa fidèle et héroïque monture bien décidée à ne pas se laisser doucement empoussiérer, à ne pas vieillir, immobile, inutile, enfermée dans un grenier !
Didier Lévy et Eloïse Scherrer nous font rêver. Cet album est une ode au pouvoir de l'imagination et aux rêves de l'enfance. Le texte est beau et le rythme de l'histoire enlevé. Le travail d'illustrations est réalisé avec panache offrant de somptueux tableaux.
Qu'il est difficile de fermer la dernière page...
A partir de 6 ans
Ce dernier album jeunesse de BARROUX est, comme à chaque fois, un vrai plaisir à partager avec les petits.
A la lecture, on emprunte la voix de différents animaux qui s'expriment sur ce que serait leur "p'tit coin de paradis" idéal. Chaque séquence est aussi drôle que tendre. L'illustrateur BARROUX réussit à nous surprendre jusqu'à la fin de l'album en invitant le (petit) lecteur à se révéler, malgré lui, sur son petit coin de paradis à lui.
Un album aux illustrations pétillantes, super coquin, (r)empli d'amour et d'humour.
A partir de 4 ans
Esther Urbain, libraire à Lille, décide de créer un atelier d'écriture épistolaire en souvenir de la correspondance qu'elle entretenait avec son père depuis peu décédé.
Suite à son annonce, cinq candidats au profil très différents se révèlent intéressés par l'atelier d'Esther. Celle-ci les conseille sur leur écriture et leur lance des petits défis et des exercices. Chacun apporte des conseils, revient sur des séquences et expériences de vie et offre par dessus tout de l'espoir aux autres.
Ce roman est un retour à l'essentiel. Il rappelle l'intérêt de la correspondance, le pouvoir des mots et de l'attente à l'heure où notre société ne vit qu'au travers l'immédiateté des échanges et des réseaux sociaux.
Avec ce deuxième roman initiatique et lumineux, Cécile Pivot, propose un texte pétri de tendresse et d’humanité. Ces Lettres sont un éloge de la lenteur, une ode au pouvoir des mots.
Un livre qui fait du bien.
Aventure, philosophie et...humour au pays du kung-fu !
Dans la vallée du fleuve Yangzi vit Youlan, un jeune garçon actif et plein d'énergie. Youlan découvre le kung-fu. Il décide de s'entraîner sans relâche. Se croyant être le meilleur, il apprend un jour qu'un vieux sage, du nom de Maître Chin Long, excelle bien plus que lui dans cet art martial. On dit de Maître Chin Long qu'il arrive à couper une montagne en deux d'une seule main !
Intrigué, curieux et décidé à relever le défi, Youlan part à sa recherche...
Qu'est-ce que la force physique ? Finalement pas grand chose sans observation, patience et persévérance.
A partir de 6 ans
Cet album n’est pas un "énième" livre autour du Loup, non, c’est bien plus que cela !
Aux commandes de cet ouvrage, Emilie Vast, une des auteures et illustratrices jeunesse les plus talentueuses de ces 15 dernières années.
On apprécie son travail graphique fait de contours précis et d'absence volontaire de profondeur et de perspective. Les personnages sont facilement identifiables par les petits lecteurs et les décors débordent de détails acidulés.
Vous l’aurez compris, l'illustration est très réussie et, cerise sur le gâteau, le fond est à la hauteur de la forme ! Page après page, un adorable petit lapin nous explique pourquoi il a peur du loup, une peur si grande qu’elle l'empêche de vivre et de dormir sereinement.
On découvre que l'imagination du lapereau a fabriqué un monstre très éloigné du véritable loup. La chute est drôle et bien tournée.
A partir de 3 ans
Une bande dessinée sans texte, est-ce pour les adultes ? Oui et trois fois oui, même !
Dès les premières pages, on comprend que les mots sont inutiles. Le scénariste Wilfrid Lupano et l'illustrateur Grégory Panaccione, deux comparses de talent, gèrent d'une main de maître une histoire d'amour voyageuse, entre un vieux pêcheur breton et son épouse bien-aimée.
Séparés par les caprices de l'océan, les tourtereaux ne baissent jamais les bras et affrontent moult défis pour se retrouver. Impossible de rester insensible face aux trognes de nos deux protagonistes, superbement croquées.
Il est question aussi de pêche intensive, de sardines en boite et des fameuses galettes bretonnes, bien entendu !
"Un océan d’amour", c'est de la douceur, du rire et des larmes (quelques-unes). C’est un album intégralement muet, véritable prouesse scenaristique et graphique qui conte le grand et véritable amour avec humour. Et on en redemande !
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Sigridur Hagalin Björnsdottir est une brillante journaliste au service informations de la télévision publique islandaise.
Dans ce deuxième roman, elle questionne subtilement l'influence des livres et de l'écrit sur le développement humain. Elle offre un roman surprenant qui interroge nos pratiques et nos usages des réseaux par le prisme de relations intimes et des connexions familiales.
Naviguant entre l'Islande des années 90 et le New York d'aujourd'hui, on glisse dans une enquête subtile aux allures de thriller.
Roman audacieux, imaginatif et profond.
Alors qu’on croyait tout savoir de la famille Rimbaud, il restait donc un secret, ce frère, que David Le Bailly nous dévoile dans un livre unique, mixant enquête et roman.
Pendant plusieurs mois, il s’est plongé dans les archives familiales, il a arpenté les rues de Charleville-Mézières et les paysages sans relief du sud des Ardennes, retrouvant même les rares descendants de Frédéric Rimbaud, le frère d'Arthur.
"L'autre Rimbaud" est le portrait émouvant d'un homme simple persécuté par les siens qui interroge le génie et la notoriété.
Une révélation sur l’un des plus grands mythes de la littérature française. Un roman singulier où la fiction se mêle à l’enquête.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
A mi-chemin entre l'étude sociologique et journalistique, le livre de Lisa Taddeo explore en profondeur et sans tabou la vie et surtout l'intimité de trois femmes aux origines, histoires et itinéraires aussi différents que mulitples.
Il s'agit à la fois d'un travail minutieux et inédit d'enquête de journaliste et d'un triomphe de l'art de (ra)conter le subtil et l'empathie.
"Trois femmes" inoubliables, à l'image de leurs expériences qui nous rappellent combien nous ne sommes pas seul(e)s. Tout est vrai. Rien ne sonne faux dans ces trois vies offertes au microscope. Tout simplement fascinant.
« Indispensable. » The Times
« Un extraordinaire page-turner qui explore le désir, le chagrin et la passion dans les moindres nuances »
The Washington Post
« Exploration de l'amour et du désamour contemporains, de ses rêves comme de ses contradictions, Lisa Taddeo réussit une étonnante coupe du désir féminin et de sa mystérieuse alchimie. » Point de vue
« Tout en gardant la vérité de leurs récits, elle a écrit leurs vies comme on écrit un roman. Le résultat est inouï. » Psychologies
« On entre dans ce reportage-roman comme dans une série Netflix. » Le Point
RENCONTRE CONNECTEE AVEC FRANCOIS MEDELINE
JEUDI 25 MARS 2021
INSCRIPTIONS à info@librairie-lescocottes.fr
Lyon, 1998. En pleine nuit, un radeau descend la Saône avec à son bord un cadavre crucifié, nu, mutilé et paré de peintures d'orchidée.
Le commandant Dubak, flic aux méthodes borderline, mène l'enquête. Il est entouré d'une sacrée fine équipe composée de "cabossés" et d'écorchés vifs.
De l'Île Barbe aux quais de Saône en passant par les souterrains mystérieux de la Croix-Rousse, François Medeline déploie un roman noir qui se lit tambour battant. Le rythme est survolté. L'écriture aiguisée. L'intrigue parfaitement maîtrisée.
Avec ce roman à la plume brillante, "le James Ellroy français" fait très très fort. Il happe, il tape et il secoue méchamment. Son "Ange rouge" invite le lecteur à une plongée hallucinée parmi les ombres de la ville de Lyon et les âmes blessées qui s’y débattent.
Attention, coeur bien accroché exigé !
A noter : Ce roman est annoncé comme le premier d'une série d'enquêtes du commandant Dubak.
COUP DE COEUR DE KEVIN
Un espion international, une tueuse à gage et une enfant télépathe, telle est la fausse famille que vient de créer Twilight afin de mener à bien sa mission : infiltrer une prestigieuse école afin d’approcher un dangereux politicien. Seul hic : aucun de ses membres ne sait qui sont réellement les autres.
Dans cet énorme jeu de dupes où tout le monde apprend à cohabiter tout en protégeant son secret les quiproquos sont omniprésents et toute situation peut rapidement aboutir à un grand n’importe quoi, mais peut être que des liens finiront par se créer entre ces trois personnages solitaires.
Un récit à la fois touchant et hilarant au visuel léché assumant complètement son humour absurde tout en portant un regard tendre sur notre rapport à l’autre et à la famille que l’on se crée.
Une énorme dose de bonne humeur pour tous !
En 1954 les deux sœurs Vignes ont disparu. Elles se sont enfuies de leur ville natale. Désirée, se rêve actrice et ne supporte plus l'ambiance confinée de ce "trou". Stella, sa soeur, l'a suivie. Elles partagent ensemble à la Nouvelle-Orléans les premiers mois et émois d'une retrouvée. Mais rapidement la route de cette paire d'inséparables se scinde. Stella s'est glissée secrètement dans la peau d'une blanche. Désirée a épousé "l'homme le plus noir qu'elle ait pu trouver". Les années passent et un fossé infranchissable se creuse jusqu'à ce que leurs filles respectives tentent de le combler.
Qu'est-ce qu'être noir ? Comment devient-on ce que l'on est ? Que faut-il sacrifier de sa propre histoire, de celle de sa famille, pour devenir soi-même ? Comment peut-on échapper à la case assignée sans se fracasser ? A travers une grande et belle fresque familiale, et le destin de deux sœurs jumelles noires à la peau blanche, la romancière Brit Bennett déconstruit le schéma binaire Noir/Blanc. Elle démontre au fil de son récit que la question de l'identité et la construction d'une personnalité est une combinaison complexe, qui tient autant d'une histoire familiale, culturelle, que d'un chemin individuel et personnel où la part de hasard tient aussi son rôle.
ROMAN MAGISTRAL sur l’identité qui interroge les mailles fragiles dont sont tissés les individus, entre la filiation, le rêve de devenir une autre personne et le besoin dévorant de trouver sa place.
Brit Bennett, s'est fait connaître en 2017 avec le roman "Le cœur battant de nos mères", prix Lire du premier roman étranger. "L'autre moitié de soi" est son deuxième roman. Il est en cours de traduction dans une quinzaine de pays et les droits ont été achetés pour l'adapter en série.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Dans ce roman inspiré d’une histoire vraie, Sébastien Spitzer, (prix Stanislas 2017 pour le roman "Ces rêves qu’on piétine"), raconte la terrible épidémie qui a sévi il y a près de 150 ans dans la ville de Memphis, en ôtant la vie à 5000 de ses habitants et complètement ruiné son économie.
Ce qui marque, c'est que Sébastien Spitzer a écrit ce roman bien avant que le virus COVID débarque dans nos vies. Aurait-il écrit ce roman s’il avait pu savoir d’avance ce qui nous pendait au bout du nez ? Eh bien oui !
"Je l’aurais écrit quand même ce roman. Car l’essentiel, ce n’est pas l’histoire d’épidémie, mais l’histoire d’amour, de courage, de rédemption qu’il raconte" précise-t-il.
Sébastien Spitzer a donc vécu pendant des mois d'écriture avec une épidémie avant de passer à une pandémie dans sa propre vie. "C’est fou de se retrouver ainsi rattrapé par la réalité, de voir l’Histoire bégayer" avoue t'il aujourd'hui.
Dans une ville aux prises terribles de la fièvre jaune, les habitants de Memphis doivent faire un choix : rester et courir le risque d’attraper la maladie, ou prendre la poudre d’escampette. Parmi ces personnages, Keathing, un journaliste acquis aux idées du Ku Klux Klan et Anne Cook, gérante du Mansion House, l'un des bordels les plus chics et les plus courus de Memphis. Tous deux décident de rester. Ils vont agir et faire des choses qu’ils n’auraient jamais pensé faire. Lui en se rangeant aux côtés d’un ancien esclave noir, elle en transformant son bordel en hôpital de fortune.
"L’épidémie a agi sur eux comme une sorte de catharsis" indique Sébastien Spitzer. "Pendant ce moment critique, leur regard sur le monde a complètement changé et c’est pourquoi cette histoire m’a autant touché. Elle est d’une exemplarité, d’une universalité qui me semble stupéfiante".
Un roman PASSIONNANT ET BRÛLANT qui nous contamine dès les premières lignes. REMARQUABLE comme les précédents romans de l'auteur.
RENCONTRE CONNECTEE AVEC TIMOTHEE DEMEILLERS
MARDI 2 MARS 2021 (cf. rubrique AGENDA)
La grande histoire du 20ème siècle qui nous chope, qui nous tient et qui ne nous lâche pas. L'Europe des années 90 qui s'offre la vie d'une jeunesse, entre Nevers, Zagreb et Vukovar. Une génération d'adolescents français, croates et serbes, tous pris dans la tourmente et la violence des idéaux nationalistes. Dans ce magnifique roman, que l'on lit à souffle coupé, nous découvrons une génération portée par de profonds désirs de liberté, engagée, tourmentée, tout aussi enragée que résignée. Un livre qui hurle que ceux qui aiment sont aussi capables de tuer. Superbe !
"DEMAIN LA BRUME", UN GROS COUP DE COEUR DES COCOTTES
COUP DE COEUR DE KEVIN - Bande dessinée
Etats-Unis dans les années 20. Des ouvrières travaillent quotidiennement au contact du radium, utilisé par de nombreuses industries pour sa phosphorescence naturelle. Des années plus tard, nombreuses d'entre-elles déclarent des troubles multiples : pertes de dents, anémies et cancers. Le radium s’avère être une substance extrêmement dangereuse...
Dans ce superbe roman graphique, la dessinatrice CY invite à la rencontre de six jeunes femmes, depuis l'ivresse de leur jeunesse et de leurs débuts insouciants, en passant par leur quotidien de malades incurables jusqu'au combat qu'elles engagent contre leur employeur, ce dernier les ayant consciemment exposées à un danger de mort. Un combat perdu d’avance. C'est un portrait fort, réalisé au trait léger et coloré, de la condition féminine des années folles. Le destin terrible des "Radium Girls", jeunes femmes injustement sacrifiées sur l’autel du progrès technique. Une véritable tragédie des temps modernes.
COUP DE COEUR DE FANTINE - Album illustré
S'éloignant radicalement du dessin animé de Disney sur le destin émouvant et mondialement connu d'un petit faon, futur Prince de la forêt, on revient ici aux sources du texte, au conte originel écrit en 1923 par l'auteur autrichien Felix Salten. L'ouvrage connait à l'époque, un véritable succès, jusqu'en 1936 où le régime nazi l'interdit et le condamna au bûcher et donc à l'oubli. Quelle chance et quel plaisir de découvrir la richesse du texte de Salten dont les mots simples façonnent un récit puissant qui s'égraine au fil des saisons. À cela, s'ajoute l'art de Philippe Jalbert, qui soutient et sublime admirablement le récit avec des illustrations presque naturalistes, d'une beauté et d'une sensibilité incroyables.
Une véritable pépite à découvrir à partir de 5/6 ans.
COUP DE COEUR DE SOPHIE - Premier roman
Un premier roman qui bouscule autant qu'il séduit. Fatima Daas se dévoile tantôt avec pudeur tantôt avec ardeur. Jeune femme brillante, d'origine musulmane et issue des quartiers populaires parisiens, elle se dévoile en un monologue construit avec grande originalité. Elle navigue à souhait entre les langues – l’arabe et le français – avec un humour tendre sur son héritage , sur les siens et sa famille. Fatima Daas est une jeune femme de son temps qui ne renie pas les traditions dont elle a hérité sans s'y abandonner ou s'y perdre pour autant. Subtilement, elle interroge les questions d'identité. La sienne surtout, en tant que jeune femme, musulmane et lesbienne qui se (dé)livre par le roman tant la parole semble impossible et impensable au sein de sa propre famille. Fatima Daas est douée de vraies qualités littéraires, c'est indéniable. Le rythme d'écriture est saisissant. Le style est percutant. Un premier livre d'une grande puissance !
COUP DE COEUR DE KEVIN - Premier roman
"Je fais partie des oubliés, des invisibles" explique Marius Jauffret dans les premières lignes de son premier roman. Déposé aux urgences de Saint-Anne alors qu’il noyait sa dépression dans l’alcool, Marius est hospitalisé contre son gré au service de psychiatrie jusqu’à ce qu’on le juge apte à repartir. Prisonnier d’un système, il nous raconte ce que presque 100 000 personnes vivent chaque année en France. Dans ce récit autobiographique puissant, le jeune auteur Marius Jauffret nous plonge dans un monde en vase clos où les droits humains ne s’appliquent plus et où, entre infantilisation et violence, on met au ban de la société des personnes dont le seul crime se limite parfois à exister. Au milieu des faux diagnostics et des hospitalisations forcées à la demande des familles notre sang se glace et l’on peine à croire que tout ceci est bien réel.
Un livre fort sur un système hospitalier en roue libre où la signature d’une seule personne peut faire basculer toute votre existence. Une expérience de privation de liberté racontée avec énormément de sensibilité.
COUP DE COEUR BANDE DESSINEE
A la mort de la reine Malgven, la destinée du "Royaume d'Ys" repose sur Rozenn et Dahut, deux soeurs que tout oppose. Aux côté de leur père, aussi désemparé qu'égaré, les deux soeurs se révèlent dans leur dualité . Cette fable, belle et sombre, charme par un travail graphique remarquable. Elle est inspirée par le légende de la ville engloutie d'Ys en Bretagne.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Pour ce deuxième roman, l'écrivaine d'origine ghanéenne Yaa Gyasi démontre qu'elle possède le talent de marquer les cœurs et les esprits durablement. Son héroïne, Gifty, surmonte admirablement les épreuves que la vie lui réserve : elle est née aux Etats-Unis, dans l'Alabama raciste. Ses parents ont été contraints à quitter le Ghana pour émigrer aux États-Unis. Dès la maternelle, un petit garçon lui assène que "les noires ne peuvent pas être des princesses". Le décor est planté. Le père décide de retourner "au pays", laissant femme et enfants. Gifty reporte son affection sur son frère aîné, promit à un avenir de grand sportif avant qu'il ne sombre dans la drogue. Yaa Gyasi confirme ici sa superbe plume. Elle raconte le clash des générations issues de l'immigration et interroge subtilement la science au regard des croyances. Elle offre une exploration familiale fascinante.
COUP DE COEUR DE MURIEL
Ce roman, qui hante littéralement le lecteur, renforce la place de Colson Whitehead parmi les voix contemporaines majeures de la littérature américaine. Il est assurément l'un des écrivains les plus talentueux et originaux de sa génération. S'inspirant de faits réels de l'Amérique des années 60, il érige une sépulture littéraire aux centaines d'enfants que l'on a retrouvés en 2012 dans des tombes anonymes, tous victimes d'agressions et d'atrocités à cause de leur couleur de peau. Ce roman est nécessaire, puissant, brillant. Il réduit à néant la confiance facile que nous plaçons dans le triomphe permanent du bien sur la mal. Un des livres les plus déchirant qu'il vous sera donné de lire. Couronné en 2020 par le prix Pulitzer pour "Nickel Boys", Colson Whitehead s’inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense.
COUP DE COEUR DE KEVIN & SOPHIE - BANDE DESSINEE
Les gens disparaissent étrangement. Héli et Selen sont les seuls survivants d'une Terre dévastée après l'apparition de tours lumineuses. Ils vont s'allier pour trouver une explication à cette énigme. Timothée Leman offre une aventure atypique, d’une originalité graphique folle, dans un monde qui mêle le post-apocalyptique au road-trip onirique. "Après le monde" est une véritable rencontre graphique qui aborde la quête de soi, drôle et magique, de deux jeunes adolescents aux prises avec des puissances et des enjeux qui les dépassent. Ils sont en quête d’aventure, à la recherche de la clé de l'énigme et du dépassement de soi. De très bonnes fées se sont posées sur le tout jeune Timothée Leman qui impose avec talent un thème prégnant de l’enfance : faire face à ses peurs, les surmonter et les appréhender de différentes façons. Une réussite !
COUP DE COEUR DE MURIEL & SOPHIE - PREMIER ROMAN
Partis pour retrouver l'envie d'avancer dans la vie, Mary et son fils, Célian, s'offrent un voyage sur l'Ile danoise de Ven. C'est loin de leur quotidien, sur des terres où la nature s'impose aux hommes, qu'ils vont nouer des relations humaines insoupsçonnées et vivre des instants uniques et féériques. Porté par une écriture délicate et sensuelle, ce premier roman est une ode à la beauté du cosmos et de la nature. "L’Enfant céleste" séduit par sa douceur et sa délicatesse. On y mesure la tendresse inconditionnelle d’une mère pour son fils. C'est intelligent, épuré et sensible. A découvrir !
COUP DE COEUR DE FANTINE
Plongez dans l'univers de Starfell, où la magie, jadis, se déployait à travers chaque forêt, chaque ruisseau et chaque être vivant. Un jour pourtant, le Conseil des Sages fut obligé de banir la magie du royaume. Peu à peu, on oublia les sortilèges mais...pas partout et pas pour tout le monde. Il en est ainsi pour la famille Dupin, où toutes les femmes sont des sorcières réputées : Grand-Maman Dupin fut la plus grande fabricante de potions de Starfell, Maman Dupin parle au mort, Genièvre a le pouvoir de faire exploser ce qui lui chante et enfin, Violette, la petite dernière, est capable de retrouver tout ce qui a été égaré. Face aux pouvoirs impressionnants de ses aînés, Violette se sent bien peu de chose avec son don, qu'elle juge médiocre. Jusqu'au jour où une chose terrible se produit : mardi dernier a disparu ! Comment est-ce possible ? Quel intérêt y-a-t-il à faire disparaître une journée aussi banale ? Le mystère est entier et l'insignifiante Violette Dupin, va participer à son élucidation.
Préparez-vous à lire une aventure dé-coiffante, aux rebondissements inattendus, le tout ponctué de vieux secrets enfouis et de balais volants capricieux !
Ce roman junior charme par son univers fantasy riche et détaillé, par son rythme dynamique, et surtout par ses personnages fouillés et hauts en couleurs.
Violette, notre héroïne, est attachante de par sa timidité, son manque de confiance en elle et sa générosité sans faille. Le roman aborde également des thématiques qui parleront aux lecteurs juniors et ados comme l'importance de la justice au sein de la société, la difficulté de trouver sa place dans une fratrie, l'adolescence et ses affres. Cerise sur le gâteau, ce roman offre l'image d'une héroïne qui n'attend pas d'être secourue ou guidée par un valeureux prince ou un magicien un peu gâteux, ça change un peu, et c'est tant mieux !
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Auteur majeur de la littérature nordique, Jón Kalman Stefánsson use à nouveau de sa magie littéraire et de son style virtuose pour dire les vies minuscules des habitants d’un petit village islandais. Un roman drôle, poignant et diablement poétique qui nous propulse vers les aurores boréales. On y entre comme dans une spirale, les histoires des habitants s’entrecroisent et s’enroulent les unes sur les autres. Le roman est traversé par l’idée de la vie et de la mort, la conscience du temps qui passe et le sentiment de la fin des choses alors même que l’humour inonde le récit. En huit chapitres, Jón Kalman Stefánsson se fait le chroniqueur de cette communauté dont les héros se nomment Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín, et plonge dans le secret de leurs âmes. Une ronde de désirs et de rêves, une comédie humaine à l’islandaise, et si universelle en même temps. "Lumière d’été, puis vient la nuit" charme, émeut, bouleverse. L'auteur réussit une nouvelle fois à nous ligoter à son talent de conteur et de poète. Un petite perle de lecture.
GROS COUP DE COEUR DE KEVIN - Bande dessinée
Eternelle amoureuse, épouse secrète, muse, écrivaine sulfureuse...Anaïs Nin renaît sous le trait fin et coloré de Léonie Bischoff qui aborde avec douceur et poésie la vie privée d'une femme en constante recherche d'elle-même, longtemps consignée dans ses journaux intimes. Un des romans graphiques les plus attendus cette année. Magnifique hommage à une femme exceptionnelle et "hors-norme".
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Muriel Barbery signe un récit subtil et ultra raffiné sur Rose, une jeune française, qui va s'éveiller à elle-même en déambulant dans les jardins et les temples de Kyoto. Guidée par Paul, celui qui fut l'assistant de son père disparu, elle va connaître une métamorphose inattendue qui l’emporte jusqu’à l'endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d’amour. Ce roman, très court, est celui d'une rencontre, celle de Paul et de Rose, nourrie brillamment par les souvenirs laissés par le père de celle-ci. Le Kyoto de Muriel Barbery, celui qu'elle dévoile et qu'elle connaît pour y avoir séjourné, est traditionnel et délicat. Ce roman est celui des origines, d'un voyage, d'une géographie secrète, en même temps qu'une transposition poétique de l'énigme du sentiment amoureux.
ENORME COUP DE COEUR DE SOPHIE
Betty, on la découvre, on l'aime et on voudrait ne jamais la quitter.
Betty, "la Petite Indienne", est née d'un père cherokee et d'une mère blanche. Elle découvre son enfance entre douceur et douleur dans une société et une époque mal-pensantes de l'Ohio des années 50. Son histoire familiale est orchestrée par l'amour indéfectible de son père, les troubles grandissants et inquiétants de sa mère et le manège affectif, parfois déviant d'une grande fratrie. Betty aime les histoires. Betty joue. Betty observe la nature. Betty grandit. Betty entend et voit des choses qu'elle ne devrait pas. Betty écrit, elle enferme sur le papier ce qui ne trouve pas d'écho, d'espace de cris et d'abandon. Betty panse les plaies. Betty agit. Betty se libère. Elle n'a que dix huit ans lorsqu'elle nous laisse, époustouflés, en bout de page, en fin de roman. Betty ne le sait pas encore mais elle a déjà vécu plusieurs vies. ROMAN EXCEPTIONNEL.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Entrez dans l'Arène et suivez l'effet papillon...Paris, quartiers Est. Un jeune homme d’affaires se fait voler son téléphone à Belleville. Un fait divers comme il s’en passe des dizaines chaque jour dans toutes les villes du monde. Mais cet incident banal va se transformer en tornade sociale et médiatique qui va embraser plusieurs quartiers parisiens. Dans la spirale infernale, tour à tour sont emportés des familles et des jeunes de banlieue, une ado adepte des réseaux sociaux, une policière en intervention, une candidate à la mairie de Paris, des travailleurs au noir chinois…Négar Djavadi, dans un style parfait et ultra réaliste, dévoile l’impact d’un phénomène isolé sur la vie de tout un quartier et sur ses effets de bord. Cette nouvelle fiction est plus que troublante et fascinante tant elle questionne notre société actuelle avec
les mécanismes malsains de l'information, lorsque le virtuel supplante le réel, lorsque le "présent" succombe au "maintenant". Ce deuxième essai de l'auteure, après l'immense succès de son premier roman "Désorientale", est une pleine réussite. Une satire sociale magistrale. Un thriller urbain diabolique. C'est brillant !
COUP DE COEUR D'AUDREY
Avec son cinquième roman, Julia Kerninon dresse un éblouissant portrait de femme, celui de Liv Maria Christensen, enfant solitaire née sur île bretonne. Liv Maria, c'est une exploration éblouissante des sentiments au féminin, des jeux entre l’apparence et la vérité. Liv Maria c'est la quête de plusieurs vies, des voyages et des séjours dans plusieurs pays, l'ivresse de plusieurs amours... Tour à tour femme, amante, épouse et mère, Liv Maria se veut indépendante et se croit libre. Lorsque son passé la rattrape, elle doit faire un choix. Et choisir, c'est renoncer...Julia Kerninon est talentueuse. L'écriture est subtile et puissante. Elle offre un roman torturé, une tragédie grecque, oscillant entre force et fragilité. Liv Maria incarne un personnage magnifique, marqué à vif par un secret inavouable, troublant dans la vie et troublé par la vie.
COUP DE COEUR BD DE SOPHIE & KEVIN
New-York, 1940. Navit, une jeune artiste désargentée, décide de sauver le journal de charme quelque peu désuet, le "Gentlemind", dont elle vient d'hériter. Avec un trait anguleux, à la fois chic et rétro, Antonio LAPONE donne vie à une héroïne courageuse et impertinente dans une société américaine des années 40 résolument machiste. Le récit de ce premier tome d'un diptyque est profondément touchant. Il respire la classe et offre un "Mad Woman" glamour et captivant. Du grand rêve américain au féminin...
GROS COUP DE COEUR DE KEVIN - PREMIER ROMAN
Deux archéologues improvisés à la recherche du passé. Une amitié improbable sous le ciel du Luberon. Un mystérieux vestige entre histoire et légendes. Pour son premier roman Olivier Mak-Bouchard nous propose une aventure magique où le temps semble s'arrêter pour laisser place à la découverte de lieux perdus et de légendes du passé. Dans ce coin perdu de Provence, il nous livre un récit touchant et sincère où l'on s'émerveille sur le temps d'avant et sur celui qui passe...Un bel instant de calme, de magie et d'humanité.
Un récit qui fait du bien !
COUP DE COEUR BD DE KEVIN
Japon, fin des années 60. Alors qu'elle arrive sur Hégura, l'ile de naissance de sa mère, Nagisa va découvrir le métier de "Ama", femmes pêcheuses en mer. Trouvant peu à peu sa place dans ce village de femmes fortes et indépendantes, où la vie est rythmée par la tradition, elle essaie d'oublier la raison de sa fuite de Tokyo. Entre le récit familial et le documentaire culturel, "Ama" nous offre une plongée intime dans le quotidien de femmes en lutte pour la préservation de leur vie. Le dessin est doux, épuré et apporte une remarquable sensibilité au scénario. Une réussite.
COUP DE COEUR DE SOPHIE - PREMIER ROMAN
Adrien Borne offre un premier roman parfaitement construit et maîtrisé. Sur fond de récit historique, il met à nu les secrets inavoués d'une famille de magnans ardéchois du siècle dernier. Porté par un rythme soutenu et nourri par un style sensible et humaniste, ce premier essai est pleinement réussi ! Nous plongeons au coeur d’un monde familial rongé par le silence. Nous explorons les vies empêchées, les espoirs fracassés, les tragédies intimes de la guerre qui tordent le cou au merveilleux. Ce premier roman raconte de façon virtuose la mécanique de l’oubli, l’amour et la vie qui s’accommode et s’obstine malgré tout. A découvrir.
COUP DE COEUR DE KEVIN & SOPHIE
Jeune professeure célibataire, Julie est enceinte... Seul problème : elle ignore comment ce bébé a pu arriver là... Bien décidée à le garder elle entreprend une vaste enquête auprès de ses proches au cours de laquelle des évènements étranges vont commencer à apparaître... Récit frais aux personnages attachants "Mauvaise graine" revisite l'image de la mère célibataire en la rendant grinçante et affirmée et en décidant d'en faire une super héroïne au sens premier du terme. À mi-chemin entre Kill Bill et Bridget Jones, "Mauvaise graine" est un gentil thriller pop, fantasque et trépidant, à savourer sans reprendre son souffle. Drôle, malin et...addictif comme on aime !
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Les hommes ont froid et ont faim dans le magnifique et terrifiant livre d'Alex Taylor !
Nous sommes en 1748, tout se règle par le feu et le sang pour survivre. Reathel est affamé et erre depuis des mois. Il découvre dans l'obscurité et le froid d'une cabane une jeune femme, Della, une squaw de sang-mêlé, qui est sur le point d'accoucher. Della est traquée par sa communauté. Elle fuit son village car son enfant à naître est une monnaie de change pour maintenir la paix avec la tribu des Shawnees.
Manger, survivre, mourir dans une nature hostile et sauvage où la mort réclame son dû : ce roman d’aventures est féroce et cruel mais la grâce n'est jamais loin.
"Le Sang ne suffit pas" raconte les pactes que des hommes signent entre eux. Comment ils les font, les défont, se trahissent ou se tuent pour s'en libérer. Avec ce thriller magistralement écrit, Alex Taylor signe une brillante épopée dans l’Amérique du XVIIIe siècle. Un monde à la lisière de l’humanité. Sauvage et fascinant !
COUP DE COEUR BD DE KEVIN
Les sorcières existent ! Si, si ! Bon elles ne ressemblent pas trop à celles que l'on imagine mais elles existent et elles ont un plan machiavélique pour exterminer tous les enfants d'Angleterre ! Mais que se passerait-il si un petit orphelin et son indéboulonnable mamie venaient leur mettre des bâtons dans les roues ? Pénélope BAGIEU reprend en bande dessinée un des classiques de Roald DAHL, et ce n'est pas mentir que d'affirmer qu'ils étaient fait pour se rencontrer. Un conte à la fois déjanté et coloré, remis au goût du jour par l'autrice des "Culottées" visiblement très inspirée. Une immanquable BD jeunesse !
COUP DE COEUR BD DE KEVIN
Londres du 19ème siècle, quartier de Whitechapel, une jeune femme est retrouvée assassinée par le désormais célèbre Jack l’Éventreur. Mais qui était elle ?
Dans cette bande dessinée sombre et désespérée on suit le chemin d'une jeune femme amenée à arpenter les bas-fonds de Londres jusqu'à faire corps avec eux. Pour survivre elle devra sacrifier ce qu'elle est devenant une proie parfaite pour l'humanité toute entière. Victime de la société et d'une époque avant d'être celle d'un tueur, voici l'histoire de Mary Jane Kelly, une peinture sublimée d'un destin tragique.
COUP DE COEUR D'AUDREY
Dans son dernier roman, Stéphanie Janicot s'ouvre à la magie ancestrale d'un lieu, celui des abords de la forêt de Brocéliande. Diane, guérisseuse plus ou moins controversée, pratiquant la sorcellerie, est victime d’un accident de voiture. Sa fille, digne héritière des dons de sa mère, est persuadée que ce n’est pas un accident. Une proche amie de sa mère, auteure et narratrice du roman, va l’aider à suivre son enquête. Certains secrets de famille ne tardent pas à faire leur apparition...
Sur fond d’intrigue, ce roman mêle le vivant à l’au-delà et pose la question de la limite de notre croyance à l’irrationnel et aux dons dont font preuve certaines personnes. Il traite à la fois du lien avec la nature, du sujet de la transmission, des vieilles légendes et de la sorcellerie.
Habité par les mystères de la terre bretonne,"LE REVEIL DES SORCIERES" est sans doute l’un des romans les plus personnels de Stéphanie Janicot. Elle y interroge, à travers le personnage singulier d’une adolescente, les liens obscurs de l'héritage et les limites entre la vie et la mort. Les mots sont justes, l'écriture soignée, le sujet envoûtant. Ce roman est captivant et addictif. Une pleine réussite !
COUP DE COEUR D'AUDREY
Après son succès et notre énorme coup de coeur pour son premier roman "Et soudain la liberté", Caroline Laurent revient sur un pan méconnu de l'histoire mauricienne qui résonne à ses propres origines. Elle offre un récit romanesque dans l'archipel des Chagos, dont l'île de Diego Garcia a été vendue et vidée de ses habitants pour l’installation d’une base militaire américaine. Sacrifiée et expulsée, la population de cet archipel est sommée de quitter l'île en une heure de temps pour finir dans des bidonvilles sur l'île Maurice...
C'est tout en finesse et extrêmement bien documentée que Caroline Laurent nous embarque dans une fresque historique au souffle puissant et parfaitement rythmée. Les personnages sont attachants et terriblement touchants. Ce livre est l'histoire d'un combat. Aujourd'hui, le drame est toujours en jugement devant la Cour Internationale de Justice de La Haye.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Fanny Chesnel est scénariste. "LA RELEVE" est son troisième roman, après "Une jeune fille aux cheveux blancs" (2011) porté à l'écran avec Fanny Ardant et "Le Berceau"(2019).
"LA RELEVE", c'est une rencontre bouleversante avec César, un adolescent de 15 ans qui se réveille un matin sans pouvoir bouger ses jambes. Pour lui, et sa famille, commencent une longue période d’hospitalisation, un travail éprouvant de rééducation physique mais aussi un chemin d'initiation et de transgressions nécessaires. Ce roman, aux personnages touchants et attachants, et aux situations de vie réalistes, est méticuleusement construit.
Fanny CHESNEL nous invite dans la vie d'un jeune homme en proie à des peurs, des interrogations, des doutes, mais aussi et surtout exposé à des sentiments multiples et inattendus. Le récit se fait la voix d'une jeune génération fougueuse, combattive, amoureuse, parfois abîmée, désorientée mais jamais vaincue. La plume est sensible et les mots sonnent parfaitement justes.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
C'est le quatrième roman pour Minh Tran Huy, écrivaine d'origine vietnamienne et finaliste du Goncourt du premier roman en 2007. "Les Inconsolés" est un récit particulièrement troublant, une histoire d'amour passionnelle au croisement de genres multiples : thriller romantique, conte noir, roman d'apprentissage, roman choral, roman gothique...Minh Tran Huy revient sur des thèmes qui font écho à sa propre histoire à travers la symbolique des contes vietnamiens, la quête d'identité de ses personnages et l'exploration d'une mémoire familiale occultée. Le récit est construit à la perfection, l'écriture est moderne et raffinée. Une merveille.
COUP DE COEUR DE SOPHIE
Vis-à-vis est un thriller psychologique impitoyable révélant une toile de manipulations et d’obsessions si habilement tissée qu’on s’y laisse prendre avec un plaisir coupable. Peter Swanson excelle dans son art d'écriture à la mécanique narrative implacable. Du très très bon thriller.
Avec ce premier roman, Mélissa Da Costa entre en littérature par la grande porte. L'histoire est puissante, les dialogues impeccables et les personnages bouleversants d’humanité. L'histoire d'une rencontre improbable, le récit d'un parcours initiatique inoubliable. Tout simplement beau.
Dans son nouveau roman, sur fond d’histoire d’amour fulgurante, l'auteure Colombe Schneck revient sur trois jours d’émeutes à caractère racial dans le New-York des années 90. Elle éclaire judicieusement les multiples facettes de l’événement. Par-delà une enquête journalistique parfaitement maîtrisée, elle explique le repli identitaire de deux communautés qui cohabitent dans un même quartier, l'une noire, l'autre juive, ainsi que les revers de l’inégalité sociale, de l'antisémitisme et du racisme ségrégationniste de l’Amérique contemporaine. Et si le mot de pogrom la ramène à son histoire familiale, les aventures d’Esther, double transparent de l’auteure, racontent aussi comment, à défaut d'être une grande journaliste, elle est devenue une vraie romancière.
Seule femme à avoir reçu deux fois le National Book Award, Jesmyn Ward livre ici un roman puissant, un road trip sur les routes du Mississippi d'une déchirante beauté, un chant à trois voix pour raconter l'Amérique noire en butte au racisme le plus primaire, On entre dans une vie de famille ravagée par la misère et les injustices sociales, celle de Leonie dont le mari est en prison et de ses deux enfants métis, Jojo et Kayla. Dans un jeu de miroirs, l'auteure revient sur la violence passée et toujours actuelle de ce territoire du Sud hanté par son histoire entre ségrégation et esclavage. L'écriture est intense et dotée d'une grâce certaine. Le récit est à la fois réaliste et magique. JUSTE SUBLIME.
L'auteur canadien Andrew David MacDonald nous offre une histoire déjantée, audacieuse et très originale. Ce premier roman est actuellement en cours de traduction dans une dizaine de pays. L'histoire de Zelda, jeune femme de 21 ans est toute à la fois drôle, tendre et particulièrement émouvante.
C'est un récit fort et engagé sur la famille, sur les liens indéfectibles que nous avons avec nos proches, nos alliés de tous les jours et sur les sacrifices qu'il faut parfois faire pour accomplir son destin. Zelda est une héroïne universelle, attendrissante et percutante. Pour sauver "sa tribu", elle devient aventurière puis guerrière et entre en marche vers sa propre légende !
Joe Wilkins dresse le portrait poignant d’un homme prisonnier du passé au sein d’une communauté rurale américaine fracturée et incomprise. Dans "Ces Montagnes à jamais", le lien qui unit les hommes à la nature en ressort éprouvé, offrant ce qu'il revêt de plus beau comme de plus violent. Par-delà l'histoire d'un amour sacrificiel, ce roman incarne la force des êtres portant le poids d'illusions perdues et de rêves foulés aux pieds. Une merveille à lire.
"La certitude des pierres" est un texte rugueux, tendu et minéral construit comme une tragédie. Jérôme Bonnetto sonde comme personne les âmes recroquevillées dans l'isolement et la monotonie des jours. Il traduit à merveille l'hostilité de la montagne et de l'existence qu'elle engendre, la mesquinerie ordinaire et la peur de l'inconnu. Nous entrons de plein pied dans une guerre de la terre entre deux clans, les chasseurs et le berger, les habitudes et la nouveauté, les enracinés et l'étranger. D'une écriture puissante, ample, poétique, il donne à voir l'étroitesse d'esprit des hommes, l'énigme insondable de leurs rêves et l'immensité de leur folie.
"La Prière des oiseaux" est un roman sublime, foisonnant, inspiré de la mythologie nigériane. Mêlant la fable universelle au conte cruel, ce récit captive par son écriture magnifique et onirique. Le nigérian Chigozie Obioma, à l'incroyable talent de conteur, nous offre une histoire d'amour splendide en même temps qu'une méditation sur la fragilité de l’être humain pris dans les filets du destin...FABULEUX !
CE LIVRE A ETE FINALISTE DU MAN BOOKER PRIZE 2019
Aucun lecteur ne pourra oublier Violet-Eliza, héroïne en marche vers une nouvelle vie. Gaëlle Nohant nous offre un très beau roman porté par une plume aussi alerte que grisante et par une figure féminine que l’on aimerait voir incarnée sur grand écran ! Elle nous raconte la trajectoire magnifique d’une femme photographe en pleine émancipation du Paris des années 1950 au Chicago insurgé de 1968. Derrière le romanesque, l'écriture est d'une qualité documentaire historique incontestable. Ce roman est une valeur sûre !
Vous avez aimé "La route" de Cormac McCarthy ? Vous allez adorer le nouveau "bijou" de Sandrine Collette. L'auteure "Des noeuds d'acier" réussit une très belle œuvre en trouvant l’équilibre parfait entre l’effroyable et le beau. La nuit où tout disparaît, Corentin survit, seul. Autour de lui, le monde brûle et les oiseaux ne chantent plus. À la recherche de celle qui l’a élevé, Corentin marche et continue d’avancer, mû par l’espoir de reconstruire un monde… Sandrine Collette réalise un tour de force, celui de faire pousser la poésie au milieu de la poussière. Ce roman est tout simplement vertigineux !
Sélection Grand Prix des lectrices de Elle
Finaliste du Grand Prix RTL-Lire 2020
Sélectionné pour le Prix des lecteurs de l'Express - BFM TV
Déjà couronné d’une critique dithyrambique aux États-Unis, adulé par la critique littéraire en France, ce premier roman à l'écriture précise et implacable est une véritable réussite. "Sugar Run" n'a rien d'un ouvrage doux et mielleux. La toute jeune auteure, Mesha Maren, nous entraîne dans un récit haletant, parfois exaltant. L'atmosphère est oppressante, l'écriture précise et le rythme maîtrisé. Après dix-huit ans derrière les barreaux, Jody retrouve sa liberté. C’est vers sa famille dans les Appalaches qu’elle compte retourner pour récupérer le bout de terrain de sa grand-mère décédée. Mais sa route croise celle de Miranda, une mère désemparée qui fuit son mari. Le coup de foudre est immédiat. Ce roman incarne la peur, le besoin d'amour inconditionnel et la fureur de vivre de deux femmes. C'est un remarquable premier roman !
C'est avec un style impeccable que David Chariandy ne craint pas de creuser au plus profond le sens de l’esclavage. Il en revisite l’histoire de ses origines et les chemins parcourus. Il reconstitue le parcours de sa famille, fait de migrations et de luttes permanentes. Avec intelligence et délicatesse, l'écrivain s'adresse à sa fille aînée de 13 ans en interrogeant avec justesse la signification du racisme ordinaire. Il ose mettre des mots justes sur les émotions qui l'ont tatoué à vie, depuis son plus jeune âge, blessures à jamais indélébiles et profondément enfouies jusque-là. Il en résulte un manifeste antiraciste limpide et édifiant. Cette lettre est un geste de transmission, une ode à la liberté, un magnifique cri d’amour adressé à sa fille. Ce livre est courageux et nécessaire.
Sur fond d'enquête, nous suivons le destin exceptionnel de Kya, jeune "Fille des Marais" devenue femme. Delia Owens nous livre un roman puissant, beau et poétique, véritable hymne à la nature. Attention lecture addictive !
SOIREE RENCONTRE EXCEPTIONNELLE AVEC ERIC PLAMONDON
VENDREDI 15 MAI 2020 (cf. rubrique AGENDA)
PENSEZ A RESERVER VOTRE PLACE !
Eric Plamondon, auteur québécois, installé depuis de nombreuses années à Bordeaux, confirme ici son véritable talent : celui de rapprocher et de raccorder finement le destin des ses personnages aux événements historiques et politiques, dont certain tragiques. A 45 ans, une femme décide de reprendre sa vie en main, au risque de perdre pied. Entre reconquête personnelle et quête d'identité, elle revient sur son histoire, qui plonge dans celle de l'ETA et du nationalisme basque. L'auteur nous balade, nous captive, nous émeut, nous éclaire dans un monde que nous croyons connaître et dont nous ne savons à l'évidence pas grand chose. A l'image de son précédent roman "Taqawan", ce roman est une pleine réussite, maîtrisé de bout en bout.
Aventure médiévale intime et épique, de celles que l'on découvre et que l'on dévore ! Magistralement narré par Gipi, ce conte satirique et romantique emporte par sa force et sa poésie. Le dessin de Critone, quant à lui, fait merveille...Un petit bijou.
Une uchronie à l'humour noir et cinglant où l'homme et la machine se côtoient et se ressemblent sans jamais se comprendre. Ian McEWAN interroge brillamment une société où la limite entre le métal et la chair se fait floue. Il explore le danger de créer ce que l'on ne peut contrôler, et pose une question profondément mélancolique : si nous construisions une machine qui puisse lire dans nos coeurs, pourrions-nous vraiment espérer qu'elle aime ce qu'elle y trouve ?
Roman d'anticipation pertinent, subtile et profondément humain.
SOIREE RENCONTRE EXCEPTIONNELLE AVEC GAELLE JOSSE
MARDI 18 FEVRIER 2020 (cf. rubrique AGENDA)
PENSEZ A RESERVER VOTRE PLACE !
Ce roman restitue l'histoire insolite et singulière de VIVIAN MAIER dont le talent et le génie artistiques ont été révélés après sa mort.
Née en 1926 à New York, elle devient nurse pour enfants sans jamais abandonner sa véritable passion : la photographie. Elle observe la vie pendant des années, sans relâche, à coups de milliers de clichés. Ce sont des photos de rues, de visages, de bébés, d'enfants, de sans-abris, de délaissés du rêve américain. Des malles regorgeant de photographies sont retrouvées en 2009 dans un garde-meuble de la banlieue de Chicago, alors que Vivian Maier vient de décéder, miséreuse, dans le plus grand anonymat.
Son oeuvre délicate et muette sort alors de l'ombre. Des années plus tard, elle devient un nom de la photographie. Mais qui était-elle vraiment ?
Ce roman est un magnifique portrait de femme secrète, énigmatique, fragile et solitaire. On retrouve avec délectation toute la subtilité et délicatesse d'écriture de Gaëlle Josse. Ce texte, écrit avec élégance et finesse, esquisse un portrait poignant et passionnant.
Une pépite de roman noir argentin ! Entre Fargo et Twin Peaks, Ricardo Romero nous emmène dans un territoire au plus profond de la vaste plaine argentine où les tragédies humaines se font insignifiantes face à la puissance des paysages et l’immensité de la nature. Il se dégage de ce récit une force énigmatique, onirique et poétique comme la blancheur de la neige.
"Je suis l’hiver" est un roman d'ambiance, étrangement calme, aux atmosphères et menaces multiples. Il hantera longtemps ses lecteurs avec ses décors enneigés et ses personnages esseulés.
En Argentine, "Je suis l’hiver" a remporté le premier prix du Fonds national des arts en 2017.
Premier roman de Thibault Bérard, journaliste puis éditeur avant de devenir responsable du secteur romans aux éditions Sarbacane. Thibault Bérard livre un premier récit d’une puissance et d’une grâce infinies. On aurait pu craindre la voix facile du mélodrame, tirant sans cesse le lecteur du côté de l'émotion. Il n'en est rien. L'écriture est énergique, formidablement mise en scène, nous baladant parfaitement entre rire et larmes. On en ressort bouleversés. Empreints de gratitude. Rarement premier roman vous séduira autant !
"J’imagine que vous serez d’accord : ce que tout le monde veut, dans la vie, c’est laisser une trace, non ? Résister à l’oubli éternel ?"
Ainsi débute le premier roman de Thibault Berard
Depuis de nombreuses années, de livre en livre, Frédérique Deghelt explore la question du destin inéluctable ou choisi, de la quête du sens que l'on peut donner à sa vie. Dans ce dernier roman, à l'écriture poétique et engagée, elle entrelace l'aventure intime au plus politique des engagements humains. En romancière observatrice et psychologue, elle interroge ce que l'individu peut espérer trouver en lui, de ressources et de conscience, pour tenter de vivre sa vie et d'accomplir ses choix sans être abusé par la conformité sociale, le pouvoir des médias et le permanent bourdonnement du monde. Lorsque la méditation s'invite au coeur du chaos...
SOIREE RENCONTRE EXCEPTIONNELLE AVEC FRANCK BOUYSSE
VENDREDI 24 JANVIER 2020 (cf. rubrique AGENDA)
PENSEZ A RESERVER VOTRE PLACE !
Que vous dire si ce n'est que qu'il faut lire ce livre...Magistral, somptueux, envoûtant, saisissant, troublant, dérangeant. Une ribambelle d'adjectifs qui semble bien faible et ma foi si peu représentative de ce que l'on ressent au cours de cette lecture. S'il faut en retenir un, en garder un, en relire un, ce sera celui-ci.
Attention Chef d'Oeuvre ! Sans aucun doute, l'un des plus beaux romans de l'année 2019.
SOIREE RENCONTRE EXCEPTIONNELLE AVEC CELINE LAPERTOT
JEUDI 9 JANVIER 2020 (cf.rubrique AGENDA)
Céline Lapertot se confronte à son passé. De ce combat nécessaire avec elle-même et ses souvenirs est né ce texte qui n'est pas un livre comme les autres. "Ce qui est monstrueux est normal" n'est pas une auto-fiction, c'est un récit autobiographique, un long cri plein de rage.
"Comment vivre, ou survivre, dans un lotissement en ruine, où règne partout l'odeur de la pisse ? Comment être une petite fille épanouie alors que votre beau-père glisse un doigt sous votre culotte, le soir ? Quelle femme peut-on devenir quand on perçoit sa mère comme une personne faible, dont on a honte, et qui a choisi de fermer les yeux et de se taire ?"
Comme à son habitude, Céline Lapertot profite de cette prise de parole pour semer quelques uppercuts puissants contre des clichés encore trop présents : l'instinct maternel, la place de la femme au sein de notre société, la situation précaire de certaines villes de France, et, surtout, le lien complexe qui peut exister entre le bourreau et sa victime.
Un livre nécessaire. Indispensable. Ou comment prendre la réalité de notre société en pleine gueule. On en ressort littéralement KO.
ATTENTION EVENEMENT ANNULE POUR RAISON DE GREVE GENERALE LE 5 DECEMBRE 19
Soirée Rencontre exceptionnelle avec Olivier ADAM Informations en rubrique AGENDA
Olivier Adam nous offre un roman drôle, entre fiction et réalité, écrit tout en finesse et sensibilité. Construit brillamment, ce nouveau roman est un autoportrait désillusionné qui aborde plusieurs thèmes de société cher à l'auteur : l’âge, la vie de couple, la famille, la vie professionnelle, mais aussi les circonstances et les imprévus de la vie. On ne se lasse pas de l'humour pince-sans-rire d'Olivier Adam et de sa capacité d'autodérision ô combien délectable ! Les personnages sont attachants, les situations tantôt cocasses, tantôt préoccupantes. Rien ne manque à ce roman bien rythmé et terriblement lucide sur nos existences. Cette partie de badminton se joue et se savoure jusqu'à la dernière page.
Pete Fromm nous revient en peintre délicat des sentiments humains. Après son bouleversant et sublime roman "Notre désir le plus ardent", c'est un plaisir de retrouver sa plume sensible, intime et poétique. "La Vie en chantier " est un bijou. C'est une histoire de famille tragique qui touche en plein cœur. Un coeur qui se serre, fond, doute, espère. C’est un talent indéniable de faire, avec une telle économie de moyens, un si beau roman. En ébéniste de la langue, Pete Fromm écrit sur la vie qui donne toujours une seconde chance à celui qui sait la saisir. Une merveille !
La lauréate du Grand Prix national des Lettres espagnoles construit ici une brillante métaphore des temps que nous vivons. Rosa Montero poursuit ici son cycle de science-fiction, certes dans un monde différent du nôtre mais tout aussi paralysé par les inégalités, les dérives populistes et les crispations identitaires. Elle construit avec grande virtuosité un univers bigarré, insolite et familier.
Elle provoque les émotions du lecteur, le secoue tout en l'incitant à réfléchir sur notre présent comme prémices d'un monde à venir.
Ce roman est nourri par un sens de l'action trépidante sur les excès du pouvoir, l'horreur des dogmes, la mélancolie du passage inévitable du temps, la passion amoureuse. Une réussite.
Voici l’histoire vraie de Mokhtar Alkhanshali, jeune Américano-Yéménite, qui va tenter l’impossible pour redonner ses lettres de noblesse au café du Yémen. "Le moine de Moka" entrelace l’histoire du café, celle d’un pays pris dans la tourmente de la guerre et l’incroyable voyage d’un jeune Américain musulman, courageux et fier de ses origines. Avec son inimitable talent de conteur, Dave Eggers livre ici un récit de formation intime et bouleversant. Un très grand roman d’aventures contemporain à découvrir.
"Rien n’est noir" est un roman biographique sur la peintre mexicaine Frida Kahlo et sur son amour passionné et enragé pour le peintre muraliste Diego Rivera. C'est avec délice et jubilation que l'on plonge dans le destin hors norme de ce petit bout de femme exceptionnelle. Claire Berest expose les passions, l’art et les souffrances de la jeune peintre. L'âme torturée et fracassée physiquement, Frida se mue au fil des pages en magicienne des couleurs et prêtresse d’une féminité affranchie. C'est tragique, violent, exaltant et débordant de sensualité.
Original et extrêmement bien construit, Opus 77 est le deuxième roman "non polar" d’Alexis Ragougneau. Bien plus qu'un roman sur la musique, c'est un livre qui révèle un secret de famille comme on les aime. Brillamment écrit, Opus 77 plonge le lecteur dans les failles incroyables d'une famille de grands musiciens, des êtres hors norme qui marchent parfois sur un fil, entre création, filiation et domination. Telle une fresque funeste d’une famille de virtuoses broyée par un père tyrannique, Alexis Ragougneau signe là une magnifique partition. Nul besoin d’être un amateur ou un connaisseur de musique classique pour être happé par l’écriture sensible et élégante de ce roman. A dévorer en écoutant l'oeuvre de Chostakovitch !
La romancière Victoria Mas signe ici un roman original et inspiré sur les femmes internées de la Pitié Salpêtrière. Ancienne prison pour les "filles de joie" et lieu d'asile pour les marginales, l'établissement est érigé par l'auteure en symbole de l'oppression des femmes au 19ème siècle. Il constitue un enfer pour les femmes "normales" car chargé de fantômes, de hurlements et de corps meurtris. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté et malmené. Les personnages sont attachants et animés d'une volonté commune, celle d'adoucir l'oppression quotidienne dont sont victimes les internées. L'intrigue est bien menée et tendue. La plume de Victoria Mas habille richement le texte en ambiances et sentiments. Le contexte historique est savamment contenu pour ne pas envahir le récit. Avec un scénario bien ficelé, l'auteure signe ici un très beau premier roman.
Ce premier roman, urbain et social, nous invite à découvrir l'histoire bouleversante d'un gamin né du "mauvais côté". Avec un réalisme saisissant, son tout jeune auteur, Mathieu Palain, se fait l'écho des délinquants, éducateurs, jeunes de banlieue. De sa plume, il révèle un microcosme urbain contemporain. On rit, on pleure, on s'attache aux personnages, poignants et emplis d'humanité. Ce roman ultra percutant ressemble à la vie, la vraie, la cruelle, la difficile, l'unique. Découverte d'une jeune auteur talentueux. A suivre !
Valentine Goby confirme ici son intérêt pour le corps, dans ce qu'il a de plus complexe. Elle interroge la question du corps endommagé, violenté, écorché, calciné. Le handicap est l'un des thèmes forts de ce roman, où la résilience, la reconstruction et la renaissance, même, passent par la voie du sport et ses exigences. Elle explore la place du handicap dans la société, l'acceptation des corps esquintés, le regard des autres, les maladresses des proches, la souffrance en soi.
Murène, c'est l'histoire d'un accident tragique. Celui de François, jeune homme de vingt-deux ans, retrouvé le corps en étoile dans la poudreuse, en grande partie calciné. Murène, c'est le destin de François, dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas. À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ? Nous sommes en 1956 et, malgré les contraintes de l’époque, les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés, une voie de promesse en natation, d’échappées belles s'offrent à François....
Roman terriblement puissant, troublant, poignant.
Juliette Arnaud est comédienne, dramaturge et chroniqueuse sur France Inter. Après "Comment t’écrire adieu" paru aux éditions Belfond en 2018, elle revient avec un très bon deuxième roman, séduisant par son rythme, son histoire, ses personnages, la patte de son écriture, un style au pédigree incomparable !
"Maintenant, comme avant" évoque, avec un humour décapant et féroce, la famille décomposée, la question taboue des mères qui n’élèvent pas leur enfant et les maux d’amour qui nous submergent, et cela quelque soient nos âges.
Très beau roman initiatique et monstrueusement tendre.
Un premier roman étranger fort et bouleversant. Une écriture simple, percutante, à la beauté sauvage. Sur fond d'histoire d'amitié poignante, l'auteur réussit à capter de bout en bout, jonglant avec l'ascenseur émotionnel du lecteur.
Les droits ont été achetés sur la foi de sa traductrice, Lise CAILLAT. L’éditrice l’a reçu comme un souffle et le qualifie de « merveille d’écriture et de narration ».
La romancière et poète Cécile COULON, auteure d'une dizaine de romans ("Le Roi n’a pas sommeil" en 2012, "Trois saisons d'orage", prix des Libraires en 2017), poursuit avec ce nouveau livre son exploration du monde de la terre, sa beauté brutale, ses enfermements et sa difficile existence face à la force attractive et dévoratrice de la ville.
"Une bête au paradis" est un roman sombre, un huis clos prenant qui fouille les affres de l'âme humaine en dressant le portrait d'une lignée de femmes puissantes mais claquemurées, envoûtées par par ce qu'elles ont de plus précieux : leur terre. C'est aussi le destin tragique d'hommes dépassés par les évènements. Récit fiévreux, puissant et hypnotique. Une totale réussite.
Emmanuelle FAVIER n'a pas son pareil pour donner à lire du poétique et du romanesque . Elle offre ici avec grand talent le portrait d'une "petite Virginia" inédite, inconnue, bien étrangère à "l'immense et incontournable écrivaine Woolf" que nous connaissons. Virginia, c'est une naissance au 19ème siècle à l’époque victorienne, dans une grande fratrie issue d'une famille recomposée. Virginia, c'est l'héritage lourd de parents évoluant dans la société anglaise érudite et instruite. Virginia, c'est une quête, une grande marche, un long apprentissage, la construction d'une personnalité hors du commun. Enfant, elle est drôle, inventive, philosophe, artiste, souvent à la marge de son statut de fille puis de femme imposée à l'époque.
Voilà le récit singulier d'une émancipation, celle d'une des plus grandes auteures de tous les temps. TOUT SIMPLEMENT CAPTIVANT.
"J’ai circulé entre un respect maniaque pour ce que je trouvais dans les lettres, journaux et témoignages, une appréhension subjective de ce qui surgissait des romans et une tentative d’identification par l’empathie avec cette petite fille qui grandit et qui se trouve s’appeler Virginia Stephen, mais dont l’intériorité doit pouvoir résonner avec chacune et chacun. (..) C’est une figure mythique de la littérature, mais c’est avant tout un modèle pour les écrivaines, une "grande sœur. (...) C’est l’une des premières femmes à publier directement sous son nom et non sous un nom d’homme, et à connaître la célébrité de son vivant. Pour moi qui entame mon parcours de romancière, me glisser dans les pas de la petite fille qu’a été Virginia était une manière de grandir avec elle, de devenir écrivaine en racontant la manière dont elle-même le devient. Elle m’a ainsi accompagnée vers ma liberté, tandis que j’essayais de comprendre comment elle a su conquérir la sienne." Emmanuelle FAVIER
Dans un superbe musée d’art moderne et paysager, un jour d’avril 2014, l'auteure Hélène Gaudy est saisie par la force des photographies de la funeste expédition du Suédois Salomon August Andrée (1854-1897) vers le pôle Nord. Pour la romancière, ces images présentées dans le cadre de l’exposition « Arctic » furent un « véritable déclencheur d’écriture ». Elle nous offre ici avec profondeur le récit tragique d'une équipée polaire fascinante et déroutante. La grande et légendaire aventure d'un envol et d'une errance.
Livre d’une richesse inépuisable, aussi poétique que passionnant, "Un monde sans rivage" propose un voyage opiniâtre dans les étendues blanches du Grand Nord, un périple à travers le temps en compagnie de trois explorateurs et de bien d’autres intrépides, une méditation sur l’effacement et une déclaration d’amour à la photographie dans ses deux mouvements d’aval et d’amont : fixer les souvenirs et réactiver perpétuellement la machine à rêves.
“Le premier désir est venu d’une série d’images retrouvées sur l’île la plus proche du pôle Nord : trois explorateurs littéralement tombés du ciel dérivent avec la banquise. À travers l’épaisseur du temps, ils nous dévisagent. Si toute photographie est l’empreinte d’un corps traversé par la lumière, celles-ci, qui ont si longtemps séjourné dans la glace, sont aussi la trace directe, physique, d’un paysage. Elles me happent par leur présence spectrale, leurs zones d’ombre qui sont déjà le début d’un roman." Hélène GAUDY
L'horizon scintille pour Maddy et Dalton. Pour ce jeune couple débordant d'énergie et de projets, la vie est comme un torrent gorgé de surprises, de bonheurs furtifs et de cocasseries. Maddy tombe enceinte, puis la maladie s'invite et s'installe durablement, insidieusement. L'idylle se mue alors en épopée aux proportions et déterminations grandioses, pour elle, pour lui et pour leurs enfants. Il faut connaître méchamment le cœur des femmes pour écrire ainsi sur la peur, la rage, les sentiments et la vie. Simplement superbe. Pete Fromm est un magicien !
Forcément, ce livre, celui_ci, était attendu, fantasmé, redouté. Quinze ans, voilà quinze ans que tous ceux qui avaient été électrisés par "La Horde du contrevent" attendaient un nouveau roman d’Alain Damasio. C’est chose faite avec les quelques sept cents pages des Furtifs, fiction moins « fantasy » que celle qui l’a précédée. Pour tout vous dire, nous avons dévoré l'ouvrage. Difficile de résumer en quelques phrases un ouvrage dont la densité satisfait autant l’intelligence du lecteur. La richesse de la langue, la maîtrise narrative et la sagacité de cette anticipation happent le lecteur dès les premières pages. Damasio revient en force avec un roman d'anticipation, expérimental et politique sacrément bien réussi ! Certains parlent "d'exploit littéraire". A vous de juger...
En France, près d'une grossesse sur quatre est interrompue volontairement. Intervention médicale devenue courante, l'IVG n'en demeure pas moins marquante voire traumatisante pour celle qui y ont recours. En 2011, l'auteure Aude Mermilliod fait le choix d'une IVG. Elle laisse ici un témoignage personnel vibrant, sans jamais tomber dans le pathos. C'est accompagnée du docteur Martin Winckler qu'elle offre au lecteur une séquence douloureuse de sa vie où l'intime profond et délicat côtoie le geste médical factuel et mécanique.
Dès les premières pages de son journal, Angélique nous fait rire aux éclats. Cette adolescente qui souffre tout de même d’un physique peu commun et qui vient d’une famille des plus délurées, nous livre sa vie, ses préoccupations d’adolescente sur un ton pince sans rire et plein
de sarcasmes qu’on adore. La plupart des adolescents se retrouveront à un moment ou à un autre dans le quotidien ou les péripéties d’Angélique, personnage tellement haut en couleurs qui revendique finalement aussi le droit de « ne pas être comme tout le monde ».
A PARTIR DE 13 ANS
L’Américaine Jodi Picoult signe un roman haletant et engagé sur l’avortement. Un sujet brûlant d'actualité au moment même où le Sénat d’Alabama vient d’adopter un projet de loi ultra-restrictif l’interdisant même en cas de viol ou d’inceste. Dans une Amérique où la suprématie religieuse est toujours à l’œuvre dans les États du Sud, Jodi Picoult désigne les forces qui tentent sans cesse de remettre en cause les droits acquis par les femmes. Sans jamais prendre parti, elle ranime avec talent les consciences et rappelle combien certaines libertés sont fragiles. Un roman immanquable, poignant et juste.
Gloire à Poutine ! Voici le cri de ralliement d'un collectif d'ados russes qui se retrouvent piégés au sein d’un camp d’entrainement paramilitaire, soi-disant parrainé par Vladimir Poutine. Alors que le conflit entre la Russie et l'Ukraine s'enlise, les rancoeurs ressurgissent et l'endoctrinement fait son oeuvre. Aurélien Ducoudray place son intérêt pour l'histoire contemporaine au service d’un thriller rural originalement enchevêtré à la personnalité de l’actuel président russe. La collaboration avec la dessinatrice Anlor est une réussite étant elle-même visiblement intriguée par les mentalités slaves modernes de l’ère post-soviétique.
Dans ce livre poignant, Lydie Salvayre interroge l'art et ses institutions. La romancière publie sans doute son ouvrage le plus personnel, le récit d'une nuit entière passée au Musée Picasso-Paris, seule, à observer une oeuvre qui la fascine « L'homme qui marche » d'Alberto Giacometti. C'est l’humeur mauvaise et le verbe décapant qu'elle se saisit du prétexte de cette nuit particulière pour questionner le milieu artistique dans la société en général et dans ses rendez-vous manqués avec elle en particulier. Son enfance de petite fille pauvre et bien élevée, désarmée face à un père redoutable et éloignée de tout "éducation culturelle" amplifiera son sentiment de rapport illégitime à l'art. Par le prisme du travail acharné et de la personnalité d'Alberto Giacometti, dont l'oeuvre la fascine autant qu'elle lui fait peur, elle tente de comprendre son propre rapport à l'art. Elle questionne le pouvoir d’intimidation ordinaire des "hauts lieux culturels" pour une grande majorité d'entre nous. En toute modestie, elle s'exprime en défenseuse du droit à la Culture pour tous et s'oppose à une société d'élites qui se réserve le droit d'ériger les musées en sanctuaires -quasi inaccessibles-.
"L’écrivaine s’est laissé enfermer au Musée Picasso, face au plus fameux des Giacometti. Résultat : une décapante et superbe nuit d’introspection". Journal Le Monde
"Dans ce récit, Lydie Salvayre évoque avec rage et humour son rapport tumultueux à l’art au long d’un parcours introspectif". Revue Politis
Enzo Gianmaria Napolillo déploie avec maîtrise une écriture incisive et somme toute délicate. Il émane de ce roman une force et une poésie certaine qui donnent à lire brillamment entre les lignes une société contemporaine déchirée entre égoïsme, peur et générosité. C'est en assignant aux jeunes le rôle de porter l’espoir et de croire au lendemain que ce livre est une petite merveille d'humanisme.
« Un vrai nouvel écrivain italien. » Il Sole 24 Ore
« Un auteur qui sait regarder l’âme humaine. » La Repubblica
« Une prose de véritable écrivain. » La Provincia
Mathias Malzieu est un gentil récidiviste. Après "La mécanique du coeur", il nous plonge à nouveau dans l’univers d’un conte moderne. Nous suivons Gaspard Snow, dernier "surprisier" de Paris, un de ceux dont l'imagination est si puissante qu'elle peut changer le monde, du moins le leur. Avec Gaspard, Mathias Malzieu nous parle d'amour, de quotidien fantasque et fantaisiste. Ce roman moderne à souhait est un méli-mélo d'émotions, de scènes insolites, de musique et de poésie. Une belle façon de plonger dans une bulle, un monde à part, débordant de fraîcheur et de bien être.
Après tout, sommes-nous encore capable d'imagination dans le monde qui est le nôtre ? Mathias Malzieu, lui, ne se pose pas la question.
Voici un manga onirique, véritable ode à la littérature et à l’aventure. "Magus of the Library" nous propose un monde dense et mystique que n’aurait pas renié Jules Verne. Dans une narration délicate, se côtoient fées, mages, livres de sorcellerie et bêtes fantastiques. Un immanquable à mettre entre toutes les mains, à partir de 10 ans.
Très beau -et court- récit sur un amour raté. Pas le premier et probablement pas le dernier. D'une plume juste, tendre et émouvante, Colombe Schneck, se met une nouvelle fois en scène sans aucun fard. Elle mobilise et engage sa mémoire sensorielle et nous invite à entrer dans sa dernière danse sentimentale. Elle a 50 ans, elle se découvre puis s'abandonne. C'est une rencontre puissante qui tantôt anime joyeusement, tantôt abîme tristement. Les sentiments transpirent, débordent, submergent, malmènent. Apprenons-nous vraiment de l'amour ? Rien n'est moins sûr. Que l'on soit ado ou quinqua, au fond on reste les mêmes, on traverse les mêmes peurs, les mêmes doutes, on tremble à la fois d’aimer et d’être quitté. Un petit texte flamboyant comme une brève méditation sur le bonheur d'être aimé et le sentiment amoureux.
Voici sans doute le texte le plus plus personnel de l'auteure qui nous a habitué à des écrits littéraires laissant la part belle à la fiction. "Manifesto" est le récit intime et profondément subtil sur la perte du père. Avec extrême pudeur, Léonor de Récondo rend hommage à la figure paternelle sur le point de lâcher son dernier souffle. Elle est présente, avec sa mère, à son chevet, pour l’accompagner. Les dernières heures sont éprouvantes émotionnellement mais pour rien au monde elle ne manquerait ce moment auprès de son père. Elle offre un portrait familial audacieux par son héritage et sa culture, talentueux par son écriture.
Aurélien Ducoudray reprend avec malice les récits SURVIVALISTES de ZOMBIES "à la sauce" GOONIES. A la fois drôle et touchant, ce premier tome est servi par un dessin de qualité au découpage ultra dynamique. A consommer sans aucune modération !
Un véritable coup de coeur, comme une onde de choc ! Ce très court récit est d'une densité rare, d'une beauté miraculeuse, d'une force incroyable. C'est une déclaration d'amour pudique, un véritable hymne à la vie. Comment raconter l’urgence et la peur ? La douleur ? Une vie qui bascule dans le cauchemar d’une perte brutale ? Écrit par l'auteure cinq ans après les faits, "Vigile" bouleverse par la violence du drame vécu et par la noblesse des sentiments qui en émanent. A découvrir de toute urgence.
À NOTER
Vigile est sélectionné pour le Grand Prix des Lectrices et des Lycéennes de ELLE
Attention bande dessinée onirique et envoûtante tant par son dessin (véritable prouesse graphique) que par sa narration (scénario intelligent et diablement captivant) ! Coup double donc pour cette fabuleuse quête d'un satyre déchu qui nous emporte entre légendes mythologiques et récit contemporain. Magnifique odyssée. Une plongée extraordinaire dans le monde antique.
Un roman qui fait du bien. On découvre l'histoire d'Emily, jeune femme sensible, intelligente et...sincèrement amoureuse. Tom, lui, est passionné par la grimpe, l'escalade puis progressivement par l'alpinisme. Emily va le perdre brutalement, englouti à jamais par son amour trop grand, trop fou de la haute-montagne. Emily va se protéger un temps de la douleur et du manque de l'être aimé en s'isolant pour revenir pleinement près des siens et ré-apprendre à "habiter le monde". Par le prisme des passions intimes et exclusives, et en convoquant subtilement poésie, littérature et philosophie, Stéphanie Bodet nous invite à réfléchir sur notre façon d'être au monde, d'habiter nos vies et de vivre nos rêves. Ce roman est une belle réussite.
RENCONTRE DEDICACE AVEC STEPHANIE BODET
VENDREDI 3 MAI 2019
VOIR RUBRIQUE AGENDA
Une nouvelle aventure signée par TARQUIN dans un univers tout neuf pour le dessinateur de Lanfeust qui a décidé de créer sa propre série accompagné de son épouse Lyse Tarquin. Le moins que l’on puisse dire c’est que le pari est réussi. "UCC Dolores" nous plonge dans un univers foisonnant oscillant entre la science-fiction, le western et la fantasy et nous emmène sur les traces d’un trésor perdu que certains ont oublié mais que beaucoup convoitent. Quête identitaire et space opéra se côtoient dans cette odyssée spatiale palpitante aux héros accrocheurs qui dynamite les codes du genre. Le dessin est virtuose et la couleur soulignent à merveille le tempérament bourru ou la candeur juvénile des protagonistes. Didier Tarquin nous régale avec cette nouvelle série où il repousse toujours plus loin les limites de son dessin et de sa maestria narrative. Une grande et belle série en devenir sans l’ombre d’un doute !
Que voilà une comédie contemporaine menée au rythme de situations cocasses et de jeux de mots désopilants ! Si comme beaucoup les épinards vous ont traumatisé lors de votre enfance, cette BD est pour vous ! Jonglant avec les quiproquos, le récit est enlevé et tient en haleine de bout en bout. Le dessin est léché, servi aux tons doux et chauds. Chaque personnage est doté d'une trogne sympathique et attachante. Une lecture rocambolesque, en guise de petite bouffée d’air frais pour bien commencer l'année.
Paul LYNCH n'a pas à rougir de son talent d'auteur. GRACE est un magnifique roman, porté par une personnage féminin inoubliable. Nous voyageons sur le sentes d'Irlande, aux côtés de la jeune Grace, où assoiffées et affamés s'exposent aux dures lois d'une humanité désoeuvrée. Paul Lynch est capable, comme peu le savent, d'écrire la survie, le sauvage et l'animalité de l'âme humaine avec une beauté rare.
À vingt ans, Jacky Schwartzmann a lu tout Arthur Rimbaud et connaît tout de NTM. Puis les petits boulots s’enchaînent : éducateur, barman, libraire à Lyon..."Avec Demain c’est loin", Jacky Schwartzmann signe un polar sous haute tension, violemment drôle et d’une grande et belle humanité.
RENCONTRE DEDICACE AVEC JACKY SCHWARTZMANN
MERCREDI 23 JANVIER 2019
VOIR RUBRIQUE AGENDA
Catherine Poulain signe une nouvelle fois un très grand et beau livre, formidablement vivant. Elle avait créé la surprise avec un fulgurant premier roman "Le Grand Marin", et la voilà qui récidive avec un exaltant "Le Coeur blanc". De ce texte, à la force poétique et charnelle, émergent le portrait de femmes et d'hommes, des travailleurs saisonniers, qui vont et qui viennent, de la vigne aux champs de lavande, des tilleuls aux oliviers, empoignés à pleine peau pour exalter l’effort, la sueur, la fatigue et la souffrance d'une vie aux espoirs saccagés. Difficile de ne pas être troublée et ébahie par une telle puissance et beauté d'écriture qui parle du corps, du désir et de l'ivresse jusqu'à épuisement comme nul autre.
Alors que les contes semblent se faire plus rares dans le paysage de la bande dessinée, le duo
Moreil-Pedrosa tisse ici une magnifique fable moyenâgeuse empreint d'une rare modernité. Entre légende épique et réflexion sur l’émancipation et les privilèges, ce roman graphique trouve un équilibre parfait entre son récit et son souffle coloré, surprenant et inventif. Le résultat est somptueux et laisse deviner le talent et la maîtrise impressionnante du dessinateur. Palpitant sur le fond, percutant dans la manière, Moreil et Pedrosa réalisent un chef-d’œuvre de BD avec ce premier tome de L’Âge d’or. On trépigne d'impatience pour la suite !
On entre dans la vie de Valentine le sourire aux lèvres et la larme à l'oeil. Le texte est sensible, les personnages attachants et les scènes de vie familiale émouvantes. Anne-Laure Bondoux sait comme nul autre raconter la vie des autres, les petits secrets et les grandes blessures. Un roman très bien écrit et très agréable à lire.
Rebecca Dautremer nous régale comme toujours ! Elle possède un don hors pair pour raconter des histoires et un style sans pareil pour nous faire voyager. Elle récite la "Vie" au travers celle de Jacominus Gainsborough, un lapin, son personnage . L'histoire est universelle et intemporelle, les portraits magnifiques, les illustrations sublimées. Pour la première fois, Rebecca Dautremer peint des animaux humanisés. Exceptionnel.
Mon frère et moi est un album qui transpire la tendresse, l'amour fraternel et la poésie de la vie. Le texte est sensible, l'émotion est juste, les illustrations sont superbes. La connexion est parfaite entre l'auteur et l'illustrateur qui nous offrent une magnifique histoire de complicité entre deux frères. On déguste les élans d'amour, de fierté, de confiance et d'encouragement que l'aîné donne à son frère cadet.
Petite perle à l'esthétisme parfait.
RENCONTRE DEDICACE AVEC JEAN CLAVERIE SAMEDI 8 DECEMBRE 2018
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Parfois, un livre vous convertit à son rythme étrange. Et vous lisez dans la frayeur de ne pas savoir comment en qualifier la singulière beauté. Il y a de cela. dans "Asta". Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga, un couple qui s'aime passionnément, maladivement, et celle de leur fille Asta, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.
Touchant un sujet peu représenté dans le roman graphique à savoir les désirs, et surtout les désirs féminins, « Le Chemisier » trace la route d’une jeune femme perdue à la recherche de soi même en prenant le parti de faire d’un simple objet le catalyseur de toute une remise en question et d’un grand bouleversement dans la vie du personnage principal. Découpé presque à la manière d’une course poursuite où tout s’enchaîne de manière effrénée avec un important crescendo dans ce que vit cette jeune femme Bastien Vivès nous emmène avec son style habituel très épuré dans une œuvre mettant en scène une sexualité débridée et assumée flirtant très souvent avec l’excès et le danger sans jamais tomber dans la moralisation ou le jugement. Un récit à ne pas mettre entre toutes les mains mais dont l’histoire nous emporte très vite et nous laisse seul face à notre interprétation d’une œuvre graphique brute et sans concession à la thématique bien plus profonde qu’il n’y paraîtrait au premier abord.
Didier est une bande dessinée qui fait plaisir et qui porte à sourire, elle propose, dans la droite lignée d’autres titres de Pascal Rabaté tel que « Les petits ruisseaux », une virée comique et tendre dans le quotidien d’un agriculteur quarantenaire rêveur et de ceux qui l’entourent et qui influent sur sa recherche de la femme idéale sans jamais basculer dans la niaiserie. Le tout est soutenu par un travail graphique de François Ravard tout en douceur aux couleurs pastel et aux personnages allant de la bonhomie touchante à la douce malice. Évitant les poncifs sur la vie sentimentale des agriculteurs, cette bd préfère aborder la vie sentimentale et sexuelle de tout un
chacun au travers de cette petite exploitation bretonne qui donne vraiment envie de se mettre au vert pour rencontrer des personnages si attachants. Pépite de bonne humeur !
L'auteur de ce magnifique texte a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens en 2002 pour « La mort du roi Tsongor », puis le Prix Goncourt en 2004 pour « Le soleil des Scorta ». En écrivain brillantissime et inclassable, Laurent Gaudé, passionnée par l'antiquité, transforme une de ses pièces de théâtre (tragédie de 2003) en un court roman, irradié par le soleil et la poésie. Salina est une « femme salée par les pleurs », condamnée à trois exils, au destin tragique en coeur de désert infini. Son histoire singulière est sublimée par l'auteur qui nous offre ici un conte sauvage et guerrier au propos universel. SUBLIME ET MERVEILLEUX.
L'auteur-illustrateur, Olivier Tallec, excelle toujours dans le genre humour décalé, nous surprend et fait mouche à chaque fois ! Il nous offre ici une tendre histoire d’amitié entre un petit garçon et un chien ou...un chien et un petit garçon. La narration à la première personne offre un contre-pied savoureux et malicieux. Le trait déborde de drôlerie et de tendresse et croque les silhouettes comme nul autre. On se surprend à sourire puis rire franchement. Un délice à lire, contagieux pour les petits comme les grands.
Annoncé comme un livre "testament' par son auteur, ce livre se picore de grain en grain. Il offre les "mémoires" du célèbre thérapeute américain Irvin D. Yalom qui a pris la plume à 85 ans pour raconter sa vie, sa famille, ses convictions personnelles et choix professionnels. Psychiatre atypique, philosophe à ses heures, star des médias et couvert de prix dans de nombreux pays, il est demeuré inclassable dans son domaine. Après avoir passé sa vie à explorer celle des autres, Irvin D. Yalom se penche sur son propre parcours. Il nous livre ici une une parole bienveillante et universelle.
Premier roman qui flirte avec la madeleine de Proust. Pas besoin d'être adepte de foot ou supporter des Verts de Saint-Etienne pour aimer ce texte court, sensible et quelque peu audacieux. La prouesse est de taille : on croit jusqu'au bout qu’on nous parle de foot, mais c’est en réalité une magnifique histoire sur la vie, les amours et les emmerdes d’un adolescent !
Les Billes du Pachinko est le second roman très attendu d’Elisa Shua Dusapin qui vient confirmer sans conteste son grand talent de jeune écrivaine. Nous voici transportés dans la trépidante capitale japonaise de Tokyo et invités, par petites touches délicates propres à l'auteur, à saisir la singularité des liens familiaux et sociaux. L'intériorité de chaque personnage est justement rendue grâce à une écriture dépouillée, oscillant entre légèreté et violence feutrée. La densité de l'écriture, sa précision, sa sensualité s’attachent à nommer les choses, les sons, les odeurs, les matières et les sentiments. Rares sont les écritures aussi sensibles et subtiles. Merci à vous de restituer le monde tel qu'il est et poursuivez sur ce beau chemin d'écriture Elisa !
Somptueux roman en forme de requiem pour une jeune photographe défunte. Ce récit est l’occasion pour son auteur d’évoquer le nationalisme corse, la violence des guerres modernes et les liens ambigus qu’entretiennent l’image, la photographie, le réel et la mort. "A son image" incarne une vaste interrogation sur la représentation et la nature humaine tout en offrant une galerie de personnages profondément humains dans leur complexité et leur faiblesse. SUBLIME !
33 tours est un récit bouleversant. Une histoire familiale à haute tension dans la périphérie désoeuvrée de Toronto, véritable hymne à l'amour fraternel et maternel. L'auteur canadien, David Chariandy, inspiré par son itinéraire personnel, dresse un tableau saisissant d'une jeunesse trop souvent oubliée voire abandonnée dans les rues des grandes banlieues urbaines. De très beaux passages qui frôlent la poésie contemporaine doublé d'un très bel hommage à l’art métissé du hip hop.
Texte magistralement maîtrisé pour ce récit qui s'inscrit dans la veine d'un polar / thriller. On suit le quotidien perturbé d'un psychologue de la banlieue de Cleveland au passé particulièrement macabre, trouble et torturé. L'auteur nous offre une plongée dans les turbulences de la mémoire, sans concession et sans répit. Ici, c'est une histoire familiale tragique qui nourrit un puzzle criminel millimétré. Véritable coup de maître !
Très beau roman historique qui nous offre le portrait d'Aliénor d'Aquitaine, tout en nuances et subtilité, aussi original qu'inédit. Tantôt femme de pouvoir et fine stratège, tantôt mère protectrice et épouse conciliante, ou pas. Une femme du Moyen-Age qui dépoussière son époque !