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Marcher jusqu’au soir

de Lydie Salvayre

Éditions Stock, avril 2019 (collection Ma nuit au musée)
Prix : 18.00 €

COUP DE COEUR • Roman biographique • Par Sophie • 05 mai 2019

Dans ce livre poignant, Lydie Salvayre interroge l'art et ses institutions. La romancière publie sans doute son ouvrage le plus personnel, le récit d'une nuit entière passée au Musée Picasso-Paris, seule, à observer une oeuvre qui la fascine « L'homme qui marche » d'Alberto Giacometti. C'est l’humeur mauvaise et le verbe décapant qu'elle se saisit du prétexte de cette nuit particulière pour questionner le milieu artistique dans la société en général et dans ses rendez-vous manqués avec elle en particulier. Son enfance de petite fille pauvre et bien élevée, désarmée face à un père redoutable et éloignée de tout "éducation culturelle" amplifiera son sentiment de rapport illégitime à l'art. Par le prisme du travail acharné et de la personnalité d'Alberto Giacometti, dont l'oeuvre la fascine autant qu'elle lui fait peur, elle tente de comprendre son propre rapport à l'art. Elle questionne le pouvoir d’intimidation ordinaire des "hauts lieux culturels" pour une grande majorité d'entre nous. En toute modestie, elle s'exprime en défenseuse du droit à la Culture pour tous et s'oppose à une société d'élites qui se réserve le droit d'ériger les musées en sanctuaires -quasi inaccessibles-.

"L’écrivaine s’est laissé enfermer au Musée Picasso, face au plus fameux des Giacometti. Résultat : une décapante et superbe nuit d’introspection". Journal Le Monde

"Dans ce récit, Lydie Salvayre évoque avec rage et humour son rapport tumultueux à l’art au long d’un parcours introspectif". Revue Politis

« Regarder ces œuvres m’est une corvée et je me fais violence en continuant cette expérience à la con. » Lydie Salvayre tente de comprendre pourquoi elle s’inflige cette nuit seule au musée. Peut-être à cause de la force de persuasion d’Alina Gurdiel, l’éditrice de chez Stock avec qui elle partage des origines espagnoles, et qui a imaginé la collection « Ma nuit au musée ». Son idée est de répondre à une interrogation personnelle : « Quelle fiction, ou réflexion, peut-elle surgir dans le cerveau d’un écrivain en ce moment étrange, de solitude absolue dans un endroit où d’ordinaire on ne peut ni dormir ni être seul ? ». La réponse de la romancière éclabousse chaque page de Marcher jusqu’au soir : rien, que dalle, nada… Enfermée au musée Picasso à Paris, un petit lit de camp installé face à l’Homme qui marche d’Alberto Giacometti, elle se retrouve incapable d’éprouver l’émotion artistique qu’elle espérait et que l'on attend d'elle. L’exercice d’admiration se transforme en manifeste contre les musées, l’art et le beau en général, tout du moins dans leurs manifestations contemporaines. Le résultat est une oeuvre qui tient autant de l’essai que du livre d’histoire de l’art, du récit-témoignage ou de l’autobiographie partielle.

"C’est un livre avec des pensées « lièvres », […] qui surgissent tout d’un coup alors que vous êtes dans un lieu étrange et qui vous emmènent là où vous n’aviez pas l’intention d’aller".(Lydie Salvayre)

Derniers Coups de Coeur

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BD adulte – The nice house on the lake – Tome 1

de James TYNION IV (scénario), Alvaro MARTINEZ BUENO (dessin)

Avec le temps, même les amitiés les plus solides peuvent être mises à rude épreuve, les années passent, les copains s'éloignent et finissent par ne plus prendre de nouvelles...

Walter est un garçon doux, gentil, extrêmement empathique et qui a su s'entourer d'amis bienveillants.

D'aussi loin qu'ils se souviennent, Reg, Norah, Veronica, David et les autres ont toujours pu compter sur lui à un moment ou à un autre de leur vie.
Et, cette curieuse obsession pour les scénarios de fin du monde mise à part, tous s'accordent à dire que Walter attire immédiatement la sympathie.

Aussi, après des années d'absence et de silence, lorsqu'ils reçoivent l'invitation de Walter les conviant le temps d'un week-end, dans une somptueuse propriété en bord de lac, tous répondent présents..

Très rapidement, ce qui s'annonçait comme un séjour idyllique tourne au cauchemar éveillé lorsqu'ils assistent, impuissants, à la fin du monde...

Walter était-il au courant? Comment continuer à faire comme si de rien n'était? Peut-on quitter la villa? Et si chacun avait un rôle à jouer?

James TYNION IV s'impose comme le scénariste BD américain le plus fascinant du moment avec ce huis clos impeccable, impitoyable et qui résonne avec les angoisses de notre époque.

DU GRAND ART.

« L'idée centrale que j'avais envie de développer, c'était la tension qui naît du fait de vivre confortablement dans un monde qui s'écroule autour de vous. Je pense que c'est quelque chose que nous vivons tous dans notre monde moderne. On est submergé et on se montre égoïste en ignorant cela et en essayant d'apprécier les petits moments de bonheur que l'on peut avoir avec ses proches. On a besoin de se comporter ainsi, même face à la fin du monde. Comme c'est un sentiment que je ressens très fortement, j'ai eu envie de l'intégrer à cette histoire » James TYNION IV

COUP DE COEUR • BD adulte - Roman graphique • Par Sophie • 24 février 2024
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Le rêve du pêcheur

de Hemley BOUM

"Dans l'avion qui me menait au loin, j'ai eu le sentiment de respirer à pleins poumons pour la première fois de ma vie et j'en ai pleuré de soulagement. On peut mourir mille morts, un peu à la fois, à essayer de sauver malgré lui l'être aimé. J'avais offert à Dorothée mon corps en bouclier, mon silence complice, le souffle attentif de mes nuits d'enfant et en grandissant l'argent que me rapportaient mes larcins, sans parvenir à l'arrimer à la vie. Je pensais ne jamais la quitter mais lorsque les événements m'y contraignirent, j'hésitai à peine. C'était elle ou moi."

Zack a fui le Cameroun à dix-huit ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets.
Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu'il s'est construite prend l'eau de toutes parts.

À quelques décennies de là, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d'un autre avenir pour les siens.

Une histoire familiale dramatique et poétique qui commence et finit à l'embouchure du fleuve Ntem, à la fois cadre et métaphore du récit magnifique offert par l'écrivaine camerounaise Hemley BOUM.

Elle signe une fresque puissante et lumineuse qui éclaire à la fois les replis de la conscience et les mystères de la transmission. Avec l'art de se déplacer, en funambule, d'une génération et d'un continent à l'autre, elle entre-tisse les trajectoires d'un homme et de son petit-fils, tous deux appartenant à une lignée maudite d’hommes fugitifs qui ne savent pas comment vivre, même si leurs femmes leur en donnent la force.

Si seulement ils pouvaient disparaître, se délester de leurs erreurs en s’évanouissant dans l’océan...

Une lecture intime de la malédiction familiale où la fragilité masculine est placée au cœur de l'intrigue.

COUP DE COEUR • Roman famille et société • Par Sophie • 18 février 2024
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