"Tous ces préjugés de merde, on va les éclater avec nos vêtements !"
Avec ce premier essai, on peut assurément dire que le jeune mangaka Keito GAKU frappe fort d'entrée de jeu, tant son personnage principal, Ryo, est criant de vérité en cristallisant bien des craintes quant à la façon dont la société peut banalement juger tout un chacun et plus encore celles et ceux qui ne rentrent pas dans le moule.
"Boys Run the Riot" c'est Ryoko Watari, enfin Ryo comme il préfère se faire appeler, un lycéen se sentant mal dans son corps à cause de sa dysphorie de genre.
Assigné femme à la naissance, Ryo s'est senti homme depuis l'enfance. Il a toujours préféré traîner avec des garçons et se sent mal en fréquentant des filles. Il essaie tant bien que mal d'étouffer son véritable lui et peine à faire face aux regards d'incompréhension que son entourage lui renvoie sans méchanceté mais en véhiculant tout ce que les diktats de la société et la notion de "normalité" peuvent discrètement imposer.
Tout va basculer pour lui quand arrive dans sa classe un nouvel élève, Jin Sato. Grand, stylé, ne portant pas d'uniforme mais des vêtements de rue et qui n'a absolument pas honte de son look. Ryo admire ce garçon qui n'a aucune gêne à s'afficher comme il est et comme il le veut mais il ne s'attendait sans doute pas à ce que Jin change en profondeur son quotidien.
Une série manga en quatre tomes qui fait fort dès son premier volume, sélectionnée en 2021 dans la catégorie « Meilleur Manga » des Harvey Awards.
Puissions nous croire à trois opus suivants qui nous bousculeront tout autant.
Trois manga absolument merveilleux, tant par leur dessin d'une grande finesse que par leur humour subtile, à découvrir ou à poursuivre à tout âge !
Les quatre frères Yuzuki de FUJISAWA Shizuki (Ed. Nobi Nobi) - dès 10 ans) nous plonge dans le quotidien d'une fratrie qui doit s'organiser après le décès de leurs parents. De la tranche de vie intergénérationnelle pleine de tendresse et de bienveillance qui réchauffe le coeur.
The Blue Flowers and the ceramic forest de KODAMA Yuki (Ed. Mangetsu life - à partir de 12 ans) : Hasami est un village japonais réputé pour sa poterie. Aoko, spécialisée dans la peinture sur céramique participe à faire rayonner cet art ancestral. Elle va se confronter à l'arrivée de Tatsuki qui ne jure que par la porcelaine blanche. Entre passion commune, rivalité et passés compliqués naît une belle émulation tout en délicatesse et retenue.
L'amour est dans le thé de YAMANAKA Umebachi (Ed. Glénat - à partir de 14 ans) est une délicieuse comédie romantique dans laquelle Chako est amenée à retourner dans son village natal pour fuir un ex toxique. Elle croise la route d'Isshin qui s'occupe de la production de thé familiale, tombée. De cette rencontre inopportune s'ensuit une fausse vie de fiancés riche en rebondissements.
Sur fond de romance douce et légère on apprend tout un pan de l'artisanat japonais. L'excellent travail visuel et narratif des mangaka illustre parfaitement les deux savoir-faire que sont la porcelaine et le thé ; vivement la suite de ces séries toujours en cours d'écriture...
Avec son premier roman, Denis Infante nous livre une sublime fable écologique à l'écriture unique, pleine de poésie.
Pour échapper à la sécheresse qui s'est installée dans son bois, Rousse - une jeune renarde avide de curiosité et assoiffée de liberté - est en quête d'un monde meilleur. Une ode à la nature, au voyage et à l'amitié dont vous ne sortirez pas indemne et surtout regonflé d'espoir !