Dans "On ne touche pas" la primo-romancière Ketty ROUF offre une réflexion intéressante sur l’image de soi et le rapport à l’autre. Professeure de l’Éducation nationale, cette jeune auteure a librement puisé dans sa propre expérience pour écrire ce roman qui a obtenu le Prix du premier roman 2020.
"On ne touche pas" est le portait d’une jeune femme, Joséphine, qui renoue avec sa féminité tout en s’affranchissant du carcan de la beauté. Joséphine est prof de philosophie dans un lycée parisien le jour et strip-teaseuse la nuit. Elle fuit la grisaille de son quotidien d'enseignante en devenant effeuilleuse dans un cabaret des Champs-Élysées.
On suit l’évolution de Joséphine, ses réflexions sur l’égalité des sexes, sur le rapport à l’argent, sur le rôle de la culture, sur l’avenir de l’éducation et sur la notion du libre choix de tout un chacun. Il est également question d'une certaine forme de dualité pour les femmes qui peinent parfois à faire cohabiter leur vie intellectuelle et leur vie sensuelle.
Ketty ROUF fait voler en éclats les préjugés sur le sexe et la société. Elle propose avec brio un récit intimiste, livré avec sobriété, franchise et humour.
« Moi, je ne réalisais pas vraiment ce qu’on allait faire là-bas.
On vivait minute par minute, et c’est ça la vie, finalement, c’est : minute par minute, le reste, c’est du vent. »
Édith se sait gravement malade. Elle a convaincu son mari et leurs quatre enfants de l’accompagner à Bâle, en Suisse, où la mort volontaire assistée est autorisée.
Elle a choisi le jour et l’heure.
Le temps d’un dernier week-end, chacun va tenir son rôle, et tous vont faire l’expérience de ce lien inextricable qui soude les membres d’une famille.
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d’un clan familial confronté à l’indicible et offre la parole à ceux qui restent et qui acceptent un choix de non vie.
Un sujet complexe abordé avec humour, sensibilité, grande justesse et finesse.
RENCONTRE AVEC LAURA EL MAKKI
Jeudi 9 novembre 2023
Sommes-nous capables de nous reconnaître dans la nuit ?
Quel jour sommes nous ? Dans quelle contrée ?
Un matin comme un autre, le soleil ne se lève pas. Les bêtes disparaissent. Les voitures et les téléphones cessent de fonctionner. Et c'est tout un village, le monde peut-être, qui est à l'arrêt, plongé dans le noir.
La jeune adolescente Anna qui vient de connaître l'amour, Ethel qui a perdu depuis longtemps le fil de sa vie, Josselin qui porte sur le visage les traces monstrueuses d'un accident, le petit Gautier, Pierre...tous cherchent à (sur)vivre dans cette nuit souveraine.
Une femme étrange, vivant en retrait du village, est vite soupçonnée d'avoir jeté un sort au ciel et devient l'objet de toutes les
obsessions...
Colossale, éblouissante, la lune seule les éclaire tous, désarmés et tâtonnants. Elle les guide et peu à peu les transforme, remettant tout en jeu : leurs choix passés et leurs désirs enfouis.
Et si, loin d'être la fin du monde, cette nuit était le début de leur monde ?
Laura El Makki offre un très beau roman choral aux ambiances mystérieuses, emprunt d'une angoisse collective nocturne, prolongée qui transforme le paysage et les êtres.
Autrice de plusieurs biographies (Henry David Thoreau et H.G. Wells - Les Soeurs Brontë, la force d'exister), Laura El Makki est également productrice de radio et de podcasts. Elle a notamment dirigé les séries Un été avec Proust (2013) et Un été avec Victor Hugo (2015) sur France Inter adaptées en livres aux Éditions des Équateurs.