En 2013, Gabrielle FILTEAU-CHIBA décide de changer de vie. Elle aspire à un rythme de vie plus lent et plus près de la nature. Elle vend ses affaires de citadine, quitte Montréal, achète une terre près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno et emménage dans une cabane rustique du Bas-du-Fleuve.
Elle y vit sans électricité et sans eau courante et s'y projette pour quelques temps. Piégée par une vague de froid, elle s’encabane pendant 10 jours.
En un très court récit, et par les pensées d'Anouk, son double fictionnel, elle raconte le rude hiver, isolée dans les bois, entre nuits blanches, luttes acharnées contre le froid et les disettes imposées.
Elle décrit dix jours d'une vie de solitude profonde qui l’ont inspirée et qui l'ont amenée à tenir un journal quotidien qui deviendra finalement un livre. Elle s'imagine entourée de coyotes, elle s’émerveille des aurores boréales et des étoiles filantes. Fiction ou réalité ? Elle dira plus tard : « Je me suis imaginé des choses qui ne sont peut-être pas arrivées. Dans un délire d’avoir froid et de ne pas dormir. Tes peurs prennent plus de place. Tu ne sais plus s’il y a quatre ou quarante coyotes dehors ».
"Encabanée" est un retour à soi, un voyage intime, une séquence choisie d'existence ascétique. Aux phases d'allégresse succèdent de vraies périodes de doute et de belles réflexions sur notre façon d'habiter le monde.
« Moi, je ne réalisais pas vraiment ce qu’on allait faire là-bas.
On vivait minute par minute, et c’est ça la vie, finalement, c’est : minute par minute, le reste, c’est du vent. »
Édith se sait gravement malade. Elle a convaincu son mari et leurs quatre enfants de l’accompagner à Bâle, en Suisse, où la mort volontaire assistée est autorisée.
Elle a choisi le jour et l’heure.
Le temps d’un dernier week-end, chacun va tenir son rôle, et tous vont faire l’expérience de ce lien inextricable qui soude les membres d’une famille.
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d’un clan familial confronté à l’indicible et offre la parole à ceux qui restent et qui acceptent un choix de non vie.
Un sujet complexe abordé avec humour, sensibilité, grande justesse et finesse.
RENCONTRE AVEC LAURA EL MAKKI
Jeudi 9 novembre 2023
Sommes-nous capables de nous reconnaître dans la nuit ?
Quel jour sommes nous ? Dans quelle contrée ?
Un matin comme un autre, le soleil ne se lève pas. Les bêtes disparaissent. Les voitures et les téléphones cessent de fonctionner. Et c'est tout un village, le monde peut-être, qui est à l'arrêt, plongé dans le noir.
La jeune adolescente Anna qui vient de connaître l'amour, Ethel qui a perdu depuis longtemps le fil de sa vie, Josselin qui porte sur le visage les traces monstrueuses d'un accident, le petit Gautier, Pierre...tous cherchent à (sur)vivre dans cette nuit souveraine.
Une femme étrange, vivant en retrait du village, est vite soupçonnée d'avoir jeté un sort au ciel et devient l'objet de toutes les
obsessions...
Colossale, éblouissante, la lune seule les éclaire tous, désarmés et tâtonnants. Elle les guide et peu à peu les transforme, remettant tout en jeu : leurs choix passés et leurs désirs enfouis.
Et si, loin d'être la fin du monde, cette nuit était le début de leur monde ?
Laura El Makki offre un très beau roman choral aux ambiances mystérieuses, emprunt d'une angoisse collective nocturne, prolongée qui transforme le paysage et les êtres.
Autrice de plusieurs biographies (Henry David Thoreau et H.G. Wells - Les Soeurs Brontë, la force d'exister), Laura El Makki est également productrice de radio et de podcasts. Elle a notamment dirigé les séries Un été avec Proust (2013) et Un été avec Victor Hugo (2015) sur France Inter adaptées en livres aux Éditions des Équateurs.