Léopoldine, fille aînée et enfant chéri de Victor Hugo se noie le 4 septembre 1843. Son père a quarante et un. Déchiré par la perte, il se réfugie dans le silence pendant trois ans.
Une période de déflagration pour l'homme meurtri en son âme. Lui qui ne cessait de composer, ne publie plus un seul poème, plus un vers, plus rien. De ces trois années muettes vont émerger ses plus grands chefs d'oeuvre, les plus violents aussi.
Conservateur, proche du pouvoir, Hugo devient révolutionnaire. Il fuit les faussetés mondaines, les postures, les impostures, les artifices. Il hait les mensonges qui oppressent et les richesses qui écrasent.
De ce qu'il avait nommé "Les Misères", des écrits jaillissants sous la bienveillance et l'admiration de sa femme, ses enfants et Juliette Drouet, sa maîtresse fidèle et accompagnante, naîtront "Les Misérables".
Ses douleurs intimes révèlent ce qui deviendra son nécessaire engagement politique en faveur des plus vulnérables.
Hugo s'érige et crie la vérité par-delà le sensible.
Pour lui, un monde politique soumis aux plus riches n'est pas une fatalité. Il est faux, il est contre nature, il offense la splendeur du monde réel.
Sa vérité sera celle des plus démunis.
Son appétence et génie d'écriture retrouvés avec "Les Contemplations" feront que la tristesse et la joie ne seront qu'une : la vérité triomphale de la poésie.
Avec le temps, même les amitiés les plus solides peuvent être mises à rude épreuve, les années passent, les copains s'éloignent et finissent par ne plus prendre de nouvelles...
Walter est un garçon doux, gentil, extrêmement empathique et qui a su s'entourer d'amis bienveillants.
D'aussi loin qu'ils se souviennent, Reg, Norah, Veronica, David et les autres ont toujours pu compter sur lui à un moment ou à un autre de leur vie.
Et, cette curieuse obsession pour les scénarios de fin du monde mise à part, tous s'accordent à dire que Walter attire immédiatement la sympathie.
Aussi, après des années d'absence et de silence, lorsqu'ils reçoivent l'invitation de Walter les conviant le temps d'un week-end, dans une somptueuse propriété en bord de lac, tous répondent présents..
Très rapidement, ce qui s'annonçait comme un séjour idyllique tourne au cauchemar éveillé lorsqu'ils assistent, impuissants, à la fin du monde...
Walter était-il au courant? Comment continuer à faire comme si de rien n'était? Peut-on quitter la villa? Et si chacun avait un rôle à jouer?
James TYNION IV s'impose comme le scénariste BD américain le plus fascinant du moment avec ce huis clos impeccable, impitoyable et qui résonne avec les angoisses de notre époque.
DU GRAND ART.
« L'idée centrale que j'avais envie de développer, c'était la tension qui naît du fait de vivre confortablement dans un monde qui s'écroule autour de vous. Je pense que c'est quelque chose que nous vivons tous dans notre monde moderne. On est submergé et on se montre égoïste en ignorant cela et en essayant d'apprécier les petits moments de bonheur que l'on peut avoir avec ses proches. On a besoin de se comporter ainsi, même face à la fin du monde. Comme c'est un sentiment que je ressens très fortement, j'ai eu envie de l'intégrer à cette histoire » James TYNION IV
"Dans l'avion qui me menait au loin, j'ai eu le sentiment de respirer à pleins poumons pour la première fois de ma vie et j'en ai pleuré de soulagement. On peut mourir mille morts, un peu à la fois, à essayer de sauver malgré lui l'être aimé. J'avais offert à Dorothée mon corps en bouclier, mon silence complice, le souffle attentif de mes nuits d'enfant et en grandissant l'argent que me rapportaient mes larcins, sans parvenir à l'arrimer à la vie. Je pensais ne jamais la quitter mais lorsque les événements m'y contraignirent, j'hésitai à peine. C'était elle ou moi."
Zack a fui le Cameroun à dix-huit ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets.
Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu'il s'est construite prend l'eau de toutes parts.
À quelques décennies de là, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d'un autre avenir pour les siens.
Une histoire familiale dramatique et poétique qui commence et finit à l'embouchure du fleuve Ntem, à la fois cadre et métaphore du récit magnifique offert par l'écrivaine camerounaise Hemley BOUM.
Elle signe une fresque puissante et lumineuse qui éclaire à la fois les replis de la conscience et les mystères de la transmission. Avec l'art de se déplacer, en funambule, d'une génération et d'un continent à l'autre, elle entre-tisse les trajectoires d'un homme et de son petit-fils, tous deux appartenant à une lignée maudite d’hommes fugitifs qui ne savent pas comment vivre, même si leurs femmes leur en donnent la force.
Si seulement ils pouvaient disparaître, se délester de leurs erreurs en s’évanouissant dans l’océan...
Une lecture intime de la malédiction familiale où la fragilité masculine est placée au cœur de l'intrigue.