Evidemment Martha...ne va pas bien.
Quelque chose ne tourne pas rond chez Martha et depuis longtemps.
Meg MASON, journaliste australienne, propose un premier roman féroce et réjouissant du mal de vivre.
Elle s'impose avec ce livre comme une écrivaine (sur)douée qui marche sur le fil du tragique avec sa plume comme seul balancier. Résistant à la tentation de rendre à tout prix sympathique son héroïne Martha "pas douée pour la vie", elle dépeint les terribles paradoxes de la dépression chronique : un besoin d'être aimée si immense qu'il vous rend insupportable, un mal si indicible et tenace qu'il pousse à bout même les plus dévoués et met à l'épreuve les amours les plus fidèles.
Revenons donc au passé de Martha, sur ses années sombres. Auto-ironiquement. Presque auto-férocement. Ce qui est drôle, c’est la façon qu’a Martha de raconter sa propre histoire. Sans la moindre complaisance, et en brisant les tabous de la détresse. Tout y passe : ses enfances et adolescence, les crises d’angoisse et de désespoir, mais aussi ses mariages successifs ratés, sa sexualité en berne ou au contraire follement débridée, la rivalité avec sa sœur, insupportablement riche et bien mariée, sans oublier ses parents dont Meg MASON dresse un tableau haut en couleur et parfaitement hilarant.
L'écriture peut être un exutoire autobiographique. De toute évidence, il faut se purger de toutes ses déceptions et de ses désirs inassouvis avant de pouvoir écrire quoi que ce soit. Et c’est bien ce côté "purge" qui rend ce premier roman si amusant.
Il est difficile d'écrire sur la dépression. Un peu comme sur la mort ou sur le sommeil. L'insondable tristesse est un état qui ne se documente que depuis son seuil. Nul n'écrit du fond du trou, mais il faut avoir contemplé l'abîme pour en raconter la profondeur et les aspérités, pour y déceler aussi le comique et l'absurdité.
Un récit "phénomène" grinçant, drôle et bouleversant.
Généreuse, Meg MASON a le bon goût de sauver son héroïne. Et on lui en sait gré.
C'est une chose rare et belle quand un(e) auteur(e) parvient à vous briser le cœur avec humour. Merci.
Trois manga absolument merveilleux, tant par leur dessin d'une grande finesse que par leur humour subtile, à découvrir ou à poursuivre à tout âge !
Les quatre frères Yuzuki de FUJISAWA Shizuki (Ed. Nobi Nobi) - dès 10 ans) nous plonge dans le quotidien d'une fratrie qui doit s'organiser après le décès de leurs parents. De la tranche de vie intergénérationnelle pleine de tendresse et de bienveillance qui réchauffe le coeur.
The Blue Flowers and the ceramic forest de KODAMA Yuki (Ed. Mangetsu life - à partir de 12 ans) : Hasami est un village japonais réputé pour sa poterie. Aoko, spécialisée dans la peinture sur céramique participe à faire rayonner cet art ancestral. Elle va se confronter à l'arrivée de Tatsuki qui ne jure que par la porcelaine blanche. Entre passion commune, rivalité et passés compliqués naît une belle émulation tout en délicatesse et retenue.
L'amour est dans le thé de YAMANAKA Umebachi (Ed. Glénat - à partir de 14 ans) est une délicieuse comédie romantique dans laquelle Chako est amenée à retourner dans son village natal pour fuir un ex toxique. Elle croise la route d'Isshin qui s'occupe de la production de thé familiale, tombée. De cette rencontre inopportune s'ensuit une fausse vie de fiancés riche en rebondissements.
Sur fond de romance douce et légère on apprend tout un pan de l'artisanat japonais. L'excellent travail visuel et narratif des mangaka illustre parfaitement les deux savoir-faire que sont la porcelaine et le thé ; vivement la suite de ces séries toujours en cours d'écriture...
Avec son premier roman, Denis Infante nous livre une sublime fable écologique à l'écriture unique, pleine de poésie.
Pour échapper à la sécheresse qui s'est installée dans son bois, Rousse - une jeune renarde avide de curiosité et assoiffée de liberté - est en quête d'un monde meilleur. Une ode à la nature, au voyage et à l'amitié dont vous ne sortirez pas indemne et surtout regonflé d'espoir !