Dans un superbe musée d’art moderne et paysager, un jour d’avril 2014, l'auteure Hélène Gaudy est saisie par la force des photographies de la funeste expédition du Suédois Salomon August Andrée (1854-1897) vers le pôle Nord. Pour la romancière, ces images présentées dans le cadre de l’exposition « Arctic » furent un « véritable déclencheur d’écriture ». Elle nous offre ici avec profondeur le récit tragique d'une équipée polaire fascinante et déroutante. La grande et légendaire aventure d'un envol et d'une errance.
Livre d’une richesse inépuisable, aussi poétique que passionnant, "Un monde sans rivage" propose un voyage opiniâtre dans les étendues blanches du Grand Nord, un périple à travers le temps en compagnie de trois explorateurs et de bien d’autres intrépides, une méditation sur l’effacement et une déclaration d’amour à la photographie dans ses deux mouvements d’aval et d’amont : fixer les souvenirs et réactiver perpétuellement la machine à rêves.
“Le premier désir est venu d’une série d’images retrouvées sur l’île la plus proche du pôle Nord : trois explorateurs littéralement tombés du ciel dérivent avec la banquise. À travers l’épaisseur du temps, ils nous dévisagent. Si toute photographie est l’empreinte d’un corps traversé par la lumière, celles-ci, qui ont si longtemps séjourné dans la glace, sont aussi la trace directe, physique, d’un paysage. Elles me happent par leur présence spectrale, leurs zones d’ombre qui sont déjà le début d’un roman." Hélène GAUDY
En 2013, Gabrielle FILTEAU-CHIBA décide de changer de vie. Elle aspire à un rythme de vie plus lent et plus près de la nature. Elle vend ses affaires de citadine, quitte Montréal, achète une terre près de la rivière Kamouraska à Saint-Bruno et emménage dans une cabane rustique du Bas-du-Fleuve.
Elle y vit sans électricité et sans eau courante et s'y projette pour quelques temps. Piégée par une vague de froid, elle s’encabane pendant 10 jours.
En un très court récit, et par les pensées d'Anouk, son double fictionnel, elle raconte le rude hiver, isolée dans les bois, entre nuits blanches, luttes acharnées contre le froid et les disettes imposées.
Elle décrit dix jours d'une vie de solitude profonde qui l’ont inspirée et qui l'ont amenée à tenir un journal quotidien qui deviendra finalement un livre. Elle s'imagine entourée de coyotes, elle s’émerveille des aurores boréales et des étoiles filantes. Fiction ou réalité ? Elle dira plus tard : « Je me suis imaginé des choses qui ne sont peut-être pas arrivées. Dans un délire d’avoir froid et de ne pas dormir. Tes peurs prennent plus de place. Tu ne sais plus s’il y a quatre ou quarante coyotes dehors ».
"Encabanée" est un retour à soi, un voyage intime, une séquence choisie d'existence ascétique. Aux phases d'allégresse succèdent de vraies périodes de doute et de belles réflexions sur notre façon d'habiter le monde.
Marie CHARREL est journaliste au journal Le Monde. Dans ce sixième roman, elle s'empare de l'incroyable destin de Sylvin Rubinstein, prodige du flamenco, juif, résistant et figure injustement oubliée de l'histoire. Elle propose un récit historique captivant et brûlant. Une histoire familiale à la beauté singulière. Un ballet de personnages superbe et incandescent qui embrase les quatre coins de l'Europe. Un incroyable destin d’artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde et prêts à se battre jusqu’au bout pour défendre leurs passions et leurs convictions.
La construction du roman est parfaite et la plume magnifique. Une lecture magique.