Lisez bien le prénom de l’autrice sur la couverture de ce premier roman.
Attardez-vous sur les voyelles de début et de fin, faites-leur cet honneur.
À son arrivée à Saint-Étienne au lendemain de la chute de l'URSS, Polina devient Pauline.
Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour batailler, justifier et tenter de récupérer son prénom de naissance.
L’administration française est butée, retorse mais Polina, devenue grande, lui tient tête.
D'un côté, la Russie de l'enfance, inoubliable, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent.
De l'autre, la France, les apprentissages sociaux et culturels, l’aventure quotidienne des mots appris et des mots retenus.
Le cloche pied verbal permanent, la jonglerie imposée entre les mots de la famille et des grands-parents russes que l’on revoit aux vacances et les mots des camarades, des professeurs et des voisins.
« Russe à l’intérieur, français à l’extérieur. Ce n’est pas compliqué. Quand on sort, on met son français. Quand on rentre à la maison, on l’enlève. On peut même commencer à se déshabiller dans l’ascenseur. Sauf s’il y a des voisins. S’il y a des voisins, on attend. Bonjour. Bonjour. Quel étage ? Bon appétit. Il faut bien séparer, sinon on risque de se trouver cul nu à l’extérieur. »
Il faut donc savoir ouvrir l’œil aussi.
Fidèle à son identité, à sa mémoire et à ses origines, la primo-romancière Polina PANASSENKO propose un témoignage de vie, construit autour de deux langues et de deux pays.
Elle révèle une voix intime, juste et digne avec un récit drôle, tendre et frondeur.
Ilaria, huit ans, est enlevé par son père à la suite de la rupture de ses parents. Commence alors un road-trip à deux à travers l’Italie, raconté à hauteur d’enfant et peuplé de rencontres qui changeront Ilaria à jamais. Un superbe monologue intérieur à l’écriture ciselée.
Nicolas Martin nous livre un roman d'anticipation à la croisée de 1984 et de La servante écarlate. Baisse des naissances et montée de l'extrême-droite, suivez le journal de bord de Typhaine, une des mères pondeuses de la Future Nation. Bouleversant, voire glaçant, et surtout révoltant !