«Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable.»
Ici, c’est une ferme, perdue au milieu de nulle part, loin de la ville et des tentations, où s’entassent les générations et les animaux.
Une gamine observe le monde qui l’entoure, immuable en apparence, hors temps et cadre, rattrapé par la mort, la modernité et l'amour.
La famille, les parents, les grands-parents incarnent la part du quotidien véritable, botté, crotté et viscéralement attaché aux bêtes et à la terre qu'elles piétinent.
L’enfant, elle, est différente "des autres". Elle se fait volontiers poète en regardant les vaches.
Pour elle, faire le tour des vaches, c’est partir en voyage. Il y a, vers leurs hanches, des petites îles, un archipel de taches de rousseur.
Personne ne voit que les vaches "c'est beau", que c'est un tableau, une percée sur le monde, une promesse d’évasion.
Dans cette ferme, l’histoire se reproduit de génération en génération, où les vies se dupliquent en dégradé.
On vit avec celles qui sont dans l’étable et ceux qui ruminent dans leur tête.
Marion FAYOLLE crée un monde rural saisissant. Elle offre une poésie brutale, jamais contradictoire ni forcée.
Elle révèle avec ce premier roman, l'élégance du terreau familial et ce qui s’imprime par les failles intimes des lieux et des êtres.
MAGNIFIQUE.
Ilaria, huit ans, est enlevé par son père à la suite de la rupture de ses parents. Commence alors un road-trip à deux à travers l’Italie, raconté à hauteur d’enfant et peuplé de rencontres qui changeront Ilaria à jamais. Un superbe monologue intérieur à l’écriture ciselée.
Nicolas Martin nous livre un roman d'anticipation à la croisée de 1984 et de La servante écarlate. Baisse des naissances et montée de l'extrême-droite, suivez le journal de bord de Typhaine, une des mères pondeuses de la Future Nation. Bouleversant, voire glaçant, et surtout révoltant !