2010. Printemps arabe. C’est le temps des révolutions.
Nour, une femme prostituée, interpelle le monde.
Elle en incarne le corps, devenu allégorie du peuple arabe.
En elle sont inscrits tous les combats, toutes les mémoires douloureuses, toutes les espérances, toutes les avancées et tous les reculs des sociétés.
Rachid BENZINE est diplômé en sciences humaines, spécialiste de l’Islam et du dialogue interreligieux. Il est engagé dans le dialogue entre chrétiens et musulmans et étudie l’herméneutique coranique, développant une interprétation libérale du coran.
A travers le destin de Nour, il aborde les souffrances sociales et les contestations populaires dans le monde arabe.
Une plongée lumineuse dans l’univers d’une prostituée qui se raconte, récit d’une femme emportée par les tourments de la grande Histoire.
"Dans les yeux du ciel" pose une question fondamentale : toute révolution mène-t-elle à la liberté ? Et qu’est-ce finalement qu’une révolution réussie ?
Un roman politique puissant, au rythme rapide et percutant. Une lecture nécessaire.
En sept années fulgurantes, Vaslav NIJINSKI, véritable génie de la danse, devient un mythe.
Danseur parmi les plus connus de tous les temps, NIJINSKI a révolutionné l'histoire de sa discipline. Il est à la danse ce que Picasso est à la peinture : il a ouvert les portes de l’art contemporain, brisé les règles esthétiques dans un élan de génie créatif et provoqué par cet acte délibéré un changement irréversible.
Dominique OSUCH revient sur la vie de ce danseur étoile et chorégraphe russe d’origine polonaise "proto punk" qui, dans les années 1910, a attiré les personnalités artistiques les plus en vue, jusqu'à inspirer Proust, Cocteau, Rodin et Charlie Chaplin avant de sombrer dans la folie.
NIJINSKI n’en est pas pour autant un artiste maudit dont la célébrité n’aurait été que posthume. Bien au contraire, ses contemporains ont tout de suite vu la révolution qu’il portait en lui, que ce soit pour la décrier ou pour la saluer.
Dominique OSUCH offre un roman graphique dense sur le fond et technique sur la forme. Une biographie riche et éclairante sur l'homme, son art et son époque. Une pleine réussite.
Evidemment Martha...ne va pas bien.
Quelque chose ne tourne pas rond chez Martha et depuis longtemps.
Meg MASON, journaliste australienne, propose un premier roman féroce et réjouissant du mal de vivre.
Elle s'impose avec ce livre comme une écrivaine (sur)douée qui marche sur le fil du tragique avec sa plume comme seul balancier. Résistant à la tentation de rendre à tout prix sympathique son héroïne Martha "pas douée pour la vie", elle dépeint les terribles paradoxes de la dépression chronique : un besoin d'être aimée si immense qu'il vous rend insupportable, un mal si indicible et tenace qu'il pousse à bout même les plus dévoués et met à l'épreuve les amours les plus fidèles.
Revenons donc au passé de Martha, sur ses années sombres. Auto-ironiquement. Presque auto-férocement. Ce qui est drôle, c’est la façon qu’a Martha de raconter sa propre histoire. Sans la moindre complaisance, et en brisant les tabous de la détresse. Tout y passe : ses enfances et adolescence, les crises d’angoisse et de désespoir, mais aussi ses mariages successifs ratés, sa sexualité en berne ou au contraire follement débridée, la rivalité avec sa sœur, insupportablement riche et bien mariée, sans oublier ses parents dont Meg MASON dresse un tableau haut en couleur et parfaitement hilarant.
L'écriture peut être un exutoire autobiographique. De toute évidence, il faut se purger de toutes ses déceptions et de ses désirs inassouvis avant de pouvoir écrire quoi que ce soit. Et c’est bien ce côté "purge" qui rend ce premier roman si amusant.
Il est difficile d'écrire sur la dépression. Un peu comme sur la mort ou sur le sommeil. L'insondable tristesse est un état qui ne se documente que depuis son seuil. Nul n'écrit du fond du trou, mais il faut avoir contemplé l'abîme pour en raconter la profondeur et les aspérités, pour y déceler aussi le comique et l'absurdité.
Un récit "phénomène" grinçant, drôle et bouleversant.
Généreuse, Meg MASON a le bon goût de sauver son héroïne. Et on lui en sait gré.
C'est une chose rare et belle quand un(e) auteur(e) parvient à vous briser le cœur avec humour. Merci.