Evidemment Martha...ne va pas bien.
Quelque chose ne tourne pas rond chez Martha et depuis longtemps.
Meg MASON, journaliste australienne, propose un premier roman féroce et réjouissant du mal de vivre.
Elle s'impose avec ce livre comme une écrivaine (sur)douée qui marche sur le fil du tragique avec sa plume comme seul balancier. Résistant à la tentation de rendre à tout prix sympathique son héroïne Martha "pas douée pour la vie", elle dépeint les terribles paradoxes de la dépression chronique : un besoin d'être aimée si immense qu'il vous rend insupportable, un mal si indicible et tenace qu'il pousse à bout même les plus dévoués et met à l'épreuve les amours les plus fidèles.
Revenons donc au passé de Martha, sur ses années sombres. Auto-ironiquement. Presque auto-férocement. Ce qui est drôle, c’est la façon qu’a Martha de raconter sa propre histoire. Sans la moindre complaisance, et en brisant les tabous de la détresse. Tout y passe : ses enfances et adolescence, les crises d’angoisse et de désespoir, mais aussi ses mariages successifs ratés, sa sexualité en berne ou au contraire follement débridée, la rivalité avec sa sœur, insupportablement riche et bien mariée, sans oublier ses parents dont Meg MASON dresse un tableau haut en couleur et parfaitement hilarant.
L'écriture peut être un exutoire autobiographique. De toute évidence, il faut se purger de toutes ses déceptions et de ses désirs inassouvis avant de pouvoir écrire quoi que ce soit. Et c’est bien ce côté "purge" qui rend ce premier roman si amusant.
Il est difficile d'écrire sur la dépression. Un peu comme sur la mort ou sur le sommeil. L'insondable tristesse est un état qui ne se documente que depuis son seuil. Nul n'écrit du fond du trou, mais il faut avoir contemplé l'abîme pour en raconter la profondeur et les aspérités, pour y déceler aussi le comique et l'absurdité.
Un récit "phénomène" grinçant, drôle et bouleversant.
Généreuse, Meg MASON a le bon goût de sauver son héroïne. Et on lui en sait gré.
C'est une chose rare et belle quand un(e) auteur(e) parvient à vous briser le cœur avec humour. Merci.
Ilaria, huit ans, est enlevé par son père à la suite de la rupture de ses parents. Commence alors un road-trip à deux à travers l’Italie, raconté à hauteur d’enfant et peuplé de rencontres qui changeront Ilaria à jamais. Un superbe monologue intérieur à l’écriture ciselée.
Nicolas Martin nous livre un roman d'anticipation à la croisée de 1984 et de La servante écarlate. Baisse des naissances et montée de l'extrême-droite, suivez le journal de bord de Typhaine, une des mères pondeuses de la Future Nation. Bouleversant, voire glaçant, et surtout révoltant !