« Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce » , un petit essai, inclassable, rédigé à la première personne du singulier contre toute bienséance académique, qui mêle l’intime et le public, le littéraire et le politique sans respecter les conventions du genre et qui a trouvé des milliers de lectrices et de lecteurs qui ont su puiser leur universel dans son singulier.
Un essai philosophique et littéraire, aussi court que dense, qui questionne notre quotidien en convoquant le navigateur Bernard Moitessier, les lucioles de Pasolini ou Les Racines du ciel de Romain Gary.
Les Cocottes sont ravies d’accueillir Corinne Morel Darleux pour un temps d’échanges et de réflexions partagées sur ce qu’elle nomme la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé de notre société.
« Notre société déborde de trop-plein, obscène et obèse, sous le regard de ceux qui crèvent de faim. Elle est en train de s’effondrer sous son propre poids. Elle croule sous les tonnes de plaisirs manufacturés, les conteneurs chargés à ras bord, la lourde indifférence de foules télévisées et le béton des monuments aux morts. Et les derricks continuent à pomper, les banques à investir dans le pétrole, le gaz, le charbon. Le capital continue à chercher davantage de rentabilité. Le système productiviste à exploiter main-d’œuvre humaine et écosystèmes dans le même mouvement ravageur. Comment diable nous est venue l’idée d’aller puiser du pétrole sous terre pour le rejeter sous forme de plastique dans des océans qui en sont désormais confits ? D’assécher les sols qui pouvaient nous nourrir, pour alimenter nos voitures en carburant ? De couper les forêts qui nous faisaient respirer pour y planter de quoi remplir des pots de pâte à tartiner ? »
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